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Que sont-ils devenus ? Falilou Sock revient sur son parcours d’artiste musicien et de diplomate (2e Partie)

Sock Falilou est artiste, chanteur guitariste, il fut membre de l’orchestre fédéral le Syli Authentique de Conakry 3, de l’orchestre de l’université Gamal Abdel Nasser (Les fils du Rais), acteur de la troupe universitaire et du théâtre national de Guinée. Il finit sa carrière professionnelle en qualité de diplomate, et garde toujours par amour et passion cette fibre artistique, qu’il ne compte pas lâcher. Lire la suite 

Guinéenews : envisagez-vous laisserpour la postérité une empreinte musicale individuelle, un album par exemple ?

Falilou Sock : c’est toujours peu probable et ce n’est pas que je ne le veux pas. Mais je ne pense pas pouvoir avoir l’opportunité. Dans tous les cas, je reste ouvert à la question et j’ai toujours ma guitare, qui ne me quitte pas. Quand je suis mélancolique, ou très content, je me défoule avec ma guitare.

Guinéenews : Etes-vous toujours inspiré ?

Falilou Sock : L’inspiration c’est comme les poètes. C’est l’évènement qui crée l’inspiration. Et on ne sait jamais et tout peut arriver pour que je fasse un album un jour.

Guinéenews : comment évaluez-vous les productions musicales guinéennes de nos jours ?

Falilou Sock : Comme vous le constatez, la nouvelle génération est plus branchée sur le matériel et l’argent. Quant à nous, nous avions fait la musique par amour et par passion. Certes que le gouvernement d’alors utilisait la culture guinéenne pour se rehausser et pour sa propagande. Ce qui était de bonne guerre, et il faut reconnaitre, que ce gouvernement mettait les moyens à dispositions, par l’achat d’instruments de musique de haut calibre et le patriotisme était le slogan.

Sinon, il y a des jeunes très prolifiques, inspirés, que j’admire et j’entends et écoute souvent. Seulement qu’ils privilégient maintenant, plus les moyens électroniques et il n’y a pas beaucoup plus d’apports personnels de l’artiste lui-même. C’est un peu la musique artificielle qui se développe en ce moment.

Guinéenews : pour soutenir la culture guinéenne, de retour au bercail, comptez-vous dans le domaine musical, apportez votre contribution en expériences pratique ou théorique, en faveur de cette jeune génération de musiciens guinéens ?

Falilou Sock : Je suis prêt et disponible pour assister les artistes et musiciens guinéens. J’ai assisté Ibro Diabaté à ses débuts et cela s’était passé à Madina, chez feue Andrée de Barry. Ils étaient tous d’une génération antérieure à la nôtre, notamment Sékouba Kandia Kouyaté, Sékouba Bambino et tant d’autres.

C’est grâce à moi qu’Ibro Diabaté est passé dans l’émission ‘’Place aux artistes’’ de Louis Auguste Le Roy, et ce fut sa première émission télévisée. Son premier titre ‘’Faux ya’’ l’a propulsé au-devant de la scène. Rougui Baldé, de gris-gris productions, l’a finalement produit et l’album ‘’ Allah na na’’, continue de faire son inoxydable succès.

Je suis toujours disponible pour servir cette jeunesse guinéenne. Je suis donc prêt à servir mon peuple, mon pays et je suis toujours disponible. Je suis un citoyen guinéen et je suis fier de l’être. Sur le plan diplomatique, un peu partout, je me suis toujours occupé des questions politiques et culturelles.

Guinéenews : le long de votre parcours musical, aviez-vous bénéficiez de titres honorifiques, notamment des médailles, prix ou satisfécits de façon individuelle ou collective ?

Falilou Sock : oui au temps de la Révolution et à l’époque, ce n’était pas facile d’être nominé individuellement. Je sais qu’un moment, quand le colonel Kadhafi a offert la Radiotélévision à la Guinée, j’ai un moment servi au niveau de la télévision et de la radio, je fus pressenti d’après plusieurs journalistes de l’époque, comme l’artiste de l’année de la Télévision guinéenne. Je suis passé dans plusieurs émissions télévisées avec le Syli authentique, la troupe universitaire, les fils du Rais et dans l’émission de Tantie Pouponne. Je passais ma voix pour raconter les contes pour les enfants.

En compagnie du feu Ibrahima Sory Sow, qui fut ex-ministre de l’Agriculture, je déclamais aussi les poésies militantes. Malheureusement, je n’ai pas eu cette distinction et néanmoins à travers la troupe universitaire, nous avions toujours eu des satisfécits de la part du gouvernement.

Guinéenews : Vous avez vécu longtemps en dehors du pays. Quels types de relations entretenez-vous avec vos amis musiciens en vie ?

Falilou Sock : J’ai toujours entretenu de très bonnes relations avec mes amis. Un moment, la communication n’était pas facile et vu cette nouvelle technologie, je continue à garder les contacts aussi bien en Guinée qu’à l’étranger. C’est grâce d’ailleurs à Yaya Bangoura qui vit présentement aux USA, que je suis à votre micro aujourd’hui, bien que je vous lisais à travers Guineenews.

Guinéenews : quelles sont vos relations avec le BGDA et percevez-vous des droits d’auteurs, ou quelles sont actuellement vos sources de revenus ?

Falilou Sock : C’est une bonne question et on me l’a toujours conseillé de le faire. Mon ami Cheick Diaw du Syli Authentique m’a toujours dit de me faire enregistré et malheureusement la distance m’en a empêché. Maintenant que je suis rentré et à la retraite, j’ai le temps et je compte adhérer au BGDA. Car j’ai assez d’œuvres produites en compagnie de plusieurs formations orchestrales et artistes du pays.

Ecoutez, quant à mes sources de revenus, je viens de rentrer et je n’ai pas encore eu le temps de faire valoir effectivement mes droits à la retraite. Je n’ai donc pas commencé à toucher ma pension et je vis pour l’instant de mes économies.

Guinéenews : tout ce tour du monde dans la diplomatie, vous n’aviez pas opté pour le commerce qui soit très facile et abordable pour les diplomates souvent en faveur de leurs épouses ou parents ?

Falilou Sock : (rires), je ne suis pas du tout doué pour le commerce. Là, vous savez détendre l’atmosphère et franchement, je ne suis pas fait pour ce métier.

Guinéenews : que pensez-vous de la création d’un orchestre national de Guinée ou de la RTG, à l’image de celle créer en Côte d’Ivoire, appelé orchestre de la RTI (Radio-Télévision-Ivoirienne) ?

Falilou Sock : c’est une question qui mérite une réflexion. Il fut un moment, où le groupe standard de feu Petit Condé, jouait à peu près cet éminent rôle. Au temps jadis, le Syli orchestre avait représenté la Guinée avec plusieurs musiciens des orchestres nationaux à plusieurs représentations africaines. Maintenant avec le vedettariat, ils évoluent tous dans le privé, chacun joue pour lui-même, et je ne pense pas que ce soit évident. Il faut de la volonté politique et du patriotisme, pour accepter de mener la barque vers cette orientation.

Comme vous le dites, la RTG en connivence avec le ministère de la Culture, pourrait bien envisager une telle initiative. L’essentiel est surtout de créer des structures de base viable pour promouvoir et soutenir les artistes du pays, afin de galvaniser la promotion de l’expression de la musique et de la culture guinéenne à travers le monde.

Guinéenews : Addis-Abeba (Ethiopie) est ce dernier poste occupé par vous dans le domaine diplomatique. Décrivez-nous brièvement votre parcours politique en Ethiopie et la nature des relations diplomatiques actuelles entre la Guinée et l’Ethiopie ?

Falilou Sock : Le poste d’Addis-Abeba était bi et multi latéral. Bilatéral, puisqu’on représentait la Guinée auprès de l’Ethiopie et auprès de tous les pays de la corne de l’Afrique. Multilatéral, en même temps, on a représenté aussi la Guinée auprès de l’Union Africaine, qu’on appelait OUA.

En ce qui concerne les relations entre la Guinée et l’Ethiopie, elles sont au beau fixe. L’ex-Président Alpha Condé s’est souvent rendu lors des sommets de l’Union Africaine, et il rendait aussi des visites au président Ethiopien, ainsi qu’à son peuple.

Plusieurs accords ont été signés entre la Guinée et l’Ethiopie et aussi bien que plusieurs autres états de la sous-région, lors de ses visites. La Guinée entretient de très bonnes relations avec l’Ethiopie et tous les autres états de la sous-région.

Guinéenews : que diriez-vous à cet autre, qui croit dur comme fer, vu votre expérience en matière diplomatique et qui pense, qu’il faille maintenant vous lancer dans la politique ?

Falilou Sock : Oh ! la politique comme le disait le Général DEGAULLE « c’est le problème de tout le monde et les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques… ». Personnellement, je ne suis pas intéressé à faire de la politique en tant que telle.

Quoique l’art est toujours impliqué dans la politique, et pour exemple, au temps de l’ancien régime, cela s’est vérifié. On utilisait l’art pour faire briller et faire connaitre le pays. Qu’à cela ne tienne en tant qu’artiste et diplomate que je suis, je n’ai pas la peau d’un politicien, et je n’ai pas de langues de bois. J’aime dire ce que je pense ouvertement et directement. Je ne crois pas être un bon politicien.

Guinéenews : peut-on parler de votre état de santé ?

Falilou Sock : Oui mon état de santé s’est détérioré pendant un moment. Ce qui était lié pour un premier temps au poste occupé en Ethiopie, et qui est un pays qui se trouve à une altitude très élevée (2 400 mètres d’altitude). Il n’y a pas beaucoup d’oxygènes et cela crée d’énormes problèmes de santé notamment la coagulation du sang. Ce qui fait qu’en 2012, j’ai souffert d’une embolie pulmonaire, qui souvent peut occasionner des attaques cardiaques.

Et heureusement par la grâce de Dieu, j’étais en France à l’époque avec l’Union Africaine, qui avait assuré ma prise en charge. Après cela, généralement, je n’ai pas beaucoup de problèmes de santé et c’est seulement l’arrivée de la pandémie du COVID, j’ai commencé à avoir des problèmes de santé avec ce vaccin pour ses effets secondaires. Et cela a contribué à déformer mon visage à un moment.

J’ai dû faire des séances de physiothérapie pour retrouver la normale. Et cela a contribué à me faire perdre la voix. Ajouter à cela, il y a les maladies combinées à un certain âge notamment le diabète, l’hypertension pour lesquels, je me soigne régulièrement et de temps en temps, quand j’ai les moyens, je pars me soigner en France.

Et il parait, que ce sont tous ces médicaments, qui ont contribué à me faire perdre la voix que vous aviez connu d’antan.

Guinéenews : vous avez certainement un message à l’intention des nombreux lecteurs de notre site d’informations, Guinéenews ?

Falilou Sock : Je remercie le site Guinéenews et vous personnellement, qui m’avez donné cette occasion de me prononcer. Je sais tout l’intérêt que vous accordez à votre rubrique. Je pense que c’est une bonne chose de faire connaitre les gens. Ici, c’est bien connu, que les hommages ne sont rendus qu’à titre posthume.

Il est important de faire savoir à la jeune génération, qui est qui, et qui a fait quoi pour le pays. En tant que citoyen guinéen, patriote, nous avions œuvrer pour ce que nous avions pu faire. Nous avions joint l’utile à l’agréable.

Je conseillerais à la nouvelle génération d’aller dans le même sens. C’est vrai, que l’art nourrit son homme dans tous les pays du monde. Nous représentons tous un symbole pour notre pays.

Je demande à tout le monde de se donner la main, et de cultiver la fraternité et la solidarité. Il ne sert à rien de se battre pour un morceau de pain. Chacun doit avoir son pain et aura son pain, et chacun boira dans son verre, tant qu’ils feront bien ce qu’ils font.

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