Par le canal de l’ex-international guinéen Salam Sow, certes après des rendez-vous programmés qui ont échoué à cause de l’état de santé de ce grand reporter sportif, finalement, Lanfia Touré, très malade, a reçu votre site électronique Guineenews.
Victime d’un AVC en novembre 2020, cet éminent reporter sportif, témoin de l’histoire du football en général et du sport guinéen en particulier, souffrant, est en train d’attendre le miracle pour lui permettre encore d’exercer, ne serait-ce que pour mettre à disposition ses mémoires écrites sur le football guinéen pour la postérité.
Dans cette interview, le doyen Lanfia Touré accepte de se confier pour nous parler de son état de santé et remercie tous ceux qui l’ont assisté pendant cette dure épreuve.
Lanfia Touré nous explique comment du département de la culture, il s’est réorienté par la force du destin en reporter sportif. Il nous relate quelques beaux et mauvais souvenirs sur son parcours, prodigue des conseils à la jeune génération de reporters sportifs et demande de l’aide pour la publication de ses œuvres, qui dorment dans ses tiroirs. (Interview à bâtons rompus)
Guineenews : Très malade nous dirons, accepterez-vous de vous confier à tous ces nombreux lecteurs de Guineenews?
Lanfia Touré : Eh ! Excusez-moi et ne soyez pas déçu. Ce rendez-vous a été effectivement fixé par moi et par l’intermédiaire de Salam Sow. Vous avez vu mon état ? Ma façon de manger à votre arrivée peut vous certifier que je ne suis pas tout à fait prêt. Je parle difficilement et je veux rendre un produit fini à la dimension de ce que j’aimerai bien définir sur ma personne et toutes autres questions à aborder.
Guineenews : Nous sommes entièrement d’accord avec vous. Permettez-nous au moins de parler de vous et de votre état de santé très critique en ce moment. Comment tout cela est arrivé ?
Lanfia Touré : Subitement je me suis retrouvé dans cette situation. Je suis très étonné car, je ne fume pas, je ne bois pas et ne croque pas. Aucun vice ou immoralité vous ne pourrez compter à mon actif. Un AVC qui me terrasse il y a de cela 1 an et plus. J’ai été hospitalisé à Yembéya dans la clinique de Docteur Cissé.
Guineenews : Aviez-vous eu des personnes qui soient venus à votre secours ou certainement votre département de tutelle d’antan, bien que vous soyez à la retraite ?
Lanfia Touré : Pour le département, je dirais non ! Je reconnais aujourd’hui que ce sont les fils de feu Amara Kaba de la RTG, qui sont venus à mon secours. Comprenez bien que ce défunt fut un sincère ami. Ces enfants m’ont prouvé l’amitié qui a existé entre leur défunt père et moi. Ils ont assuré les frais de mon hospitalisation et ceux médicaux. Il est difficile pour moi de citer tout ce monde qui s’est mobilisé autour de moi. Ceux qui ne se verront pas cités dans cette interview, qu’ils sachent que mon état de santé ne me permet pas de tenir bon. Je remercie Maître Naby Camara Président du Comité National Olympique Sportif de Guinée (CNOSG), Kalifa Condé de l’ancien CNC et tant d’autres.
Guineenews : Grand reporter sportif, comment avez-vous embrassé ce métier ?
Lanfia Touré : Au début, je travaillais au Ministère de la culture et finalement, je me suis retrouvé au niveau de la presse et précisément à la radio-Guinée. A l’époque, il y avait la chaîne nationale et celle internationale. Dirigé par l’éminent Petit Barry, j’ai travaillé au niveau de la chaîne nationale. C’est là où j’ai initié l’émission ‘’un chant et son contenu’’ dont j’ai animé un moment avec feu Abass Cherif (paix à son âme).
L’année à la quelle feu Boubacar Kanté a pris la tangente et que Gaoussou Diaby fut malade, j’ai été sollicité pour le service des sports, puisque seul Kabinet Kouyaté y était.
Un matin, le Directeur des programmes me dit d’aller au service des sports. J’ai répondu à mon chef que je ne me suis pas préparé à cela. D’un échange à un autre, il a pris le dessus et je suis revenu dans cette section. L’émission ‘’un chant et son contenu’’ avait gagné de l’audimat et plusieurs journalistes candidats étaient prêts pour la succession. La technique de cette émission était assurée par feu Mamadouba Elvarez et Jeanne Gaillard. Je fus au début assez indocile face à cette décision.
Un jour arrivé à la radio, le secrétariat m’annonce que je dois aller accompagner l’équipe nationale féminine de Basket Ball à Alger.
Guineenews : Ce fut une agréable surprise pour vous. Et quelle fut votre réaction pendant que vous n’étiez pas partant au début pour cette réorientation ?
Lanfia Touré : Oui une mauvaise surprise puisqu’en réalité ce n’était pas mes vœux de rejoindre cette section des sports. Après Alger, il y a eu Tunis en compagnie de l’équipe masculine de Hand Ball. J’ai sillonné toute l’Afrique de l’Ouest, tout le Maghreb et une partie de l’Afrique de l’Est.
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Guineenews : Finalement vous avez pris bon goût ?
Lanfia Touré : Non ce n’était pas mon choix et je n’avais pas pris bon goût. Le cœur n’y était point présent pour faire carrière dans ce dit domaine. Finalement, j’ai suivi mon destin et au sein de cette section, m’ont rejoint toute cette kyrielle de grands journalistes sportifs, entre autres Cheick Fantamady Condé, Fodé Bayo, Fodé Bouya Fofana, N’Diaye Oumar et tant d’autres.
J’ai eu également à diriger cette section des sports un bon bout de temps.
Guineenews : Difficilement, vous parvenez à vous exprimer. Une diction d’avant, à la langue empâtée connue. Efforcez-vous de nous parler de quelques beaux et mauvais souvenirs ?
Lanfia Touré : Je me rappelle d’un de mes reportages à Abidjan au compte de la Télévision Guinéenne. Ils nous ont empêchés ce jour d’accéder aux places prévues pour la retransmission et j’étais en compagnie de Sankoumba Doukouré. C’est un mauvais souvenir car le moral était atteint ce jour à travers les comportements de quelques individus de la corporation avant même le match.
Un autre mauvais souvenir s’est passé à Bamako. A l’époque, il n’y avait pas de cabine de reportage et tout se passait à l’air libre. Un supporter malveillant m’empêchait de réaliser mon reportage. Enervé et à la mi-temps, j’ai décidé devant tout ce monde d’inviter ce monsieur à un combat corps à corps à la fin du match. Ce combat n’a pas eu lieu grâce à son ‘’grand’’ de ce jour qui l’avait dissuadé. C’était au cours d’un match qui opposait le Syli national aux aigles du Mali.
Un plus beau souvenir c’était en Haute Volta. Vraiment, ils nous ont reçus comme si nous étions venus à une foire. Dans cette capitale, il y avait deux équipes guinéennes en compétitions : le Horoya Athlétique club et le COK de Boké.
Guineenews : Deux délégations guinéennes en présence, quelles furent les particularités qui vous ont enchanté ?
Lanfia Touré : Vers la ville qui devait recevoir le Horoya Athlétique Club, la délégation officielle dans laquelle je faisais partie, à 5 km à l’arrivée de ladite ville, qui devait abriter le match prévu, notre bus fut stoppé en pleine circulation. Tous les officiels ont été débarqués et logés chacun dans un véhicule pour faire le tour de la ville. Toute la nuit, la fête fut belle en chant et en danse. Je n’oublierai pas cet accueil chaleureux.
Guineenews : Quels conseils pouvez-vous prodiguer à cette jeune génération de journalistes sportifs ?
Lanfia Touré : Ils n’ont qu’à lire, lire et toujours lire. Lire et encore lire. Le métier de journaliste sportif est plus difficile à maîtriser que les autres domaines de média. Chaque fois que tu lis, tu apprends quelque chose, il faut toujours lire pour s’informer.
Guineenews : Il est certain que le doyen Lanfia Touré fait partie de cette crème de l’histoire des grands reporters sportifs guinéens. Vous êtes réellement malade et pas en possession de toutes vos aptitudes. Un SOS à votre endroit est-il permis ?
Lanfia Touré : Oh ! Tout ce que je souhaite, c’est de guérir. Aujourd’hui, vous pouvez comparer dans ce cahier de recueil qui est devant vous, mes écritures d’avant et celles récentes.
Guineenews : Oui ce sont tout d’abord, les tailles de police qui diffèrent. Vous avez certainement des œuvres qui dorment dans les tiroirs. Qu’allez-vous en faire ?
Lanfia Touré : Depuis que j’étais en service, j’ai toujours écrit. J’ai des ouvrages que j’ai mis à la disposition de quelqu’un. J’espère qu’il va m’aider à valoriser ces œuvres. Et si toutefois, j’ai d’autres personnes ressources qui veulent m’aider, je reste à leur entière disposition.
Guineenews : Peut-on connaitre les titres de ces ouvrages, et avez-vous écrit sur le football ou le sport en général ?
Lanfia Touré : Je n’ai pas encore donné de titres aux ouvrages et c’est consacré au football. Si Dieu me redonne ma santé, je compte m’élargir et surtout que je suis toujours membre de la Fédération Guinéenne de Natation. A ce niveau, vu mon état de santé, je pense que je vais rendre ma démission au niveau de la Fédération, puisque je suis vraiment malade.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guineenews.