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Que sont-ils devenus ? : Fatou Abou Camara, une figure éloquente de la percussion guinéenne

Notre invité de ce présent numéro de la rubrique ‘’Que sont-ils devenus ?’’, s’appelle Aboubacar Fatou Abou Camara, ancien membre du ballet fédéral de Conakry 1, du national Djoliba, des ballets africains de Guinée, actuel directeur artistique de l’ensemble national les percussions de Guinée, de plusieurs autres troupes de percussions et de danses de la capitale. Il affirme être fier aujourd’hui, d’avoir été désigné officier de l’ordre national du mérite de la culture guinéenne. Il a caressé un moment le cuir rond, et avait appartenu au Lalaba football club de la section du 1er arrondissement, de la fédération de Conakry 1 en compagnie des grands noms du football guinéen d’alors, notamment feu Bernard Sylla, feu Saidouba Bangoura et tant d’autres, qui s’étaient adjugés à l’époque une des coupes PDG. Fatou Abou Camara a reçu votre serviteur à son domicile, sis au quartier Tannerie dans la commune de Matoto. Bien qu’étant endeuillé, suite à la disparition d’une personne qui lui est chère, l’artiste nous a accordé cet entretien, pleins d’enseignements sur son parcours, ce qu’il ressent sur l’avenir des percussions en Guinée, la place qu’il faille réserver aux anciens en rendant à César ce qui lui appartient dit-il, et il lègue de sages conseils à la jeune génération. Entretien à bâtons rompus, Fatou Abou Camara nous tient en haleine le long de cette entrevue.

Lisez !  

Guinéenews : Danseur de ballet et célèbre percussionniste, racontez-nous comment vous êtes venu dans l’art ?

Fatou Abou Camara : Pour rappel, je dirais que mon oncle maternel Ousmane Sylla, était un danseur et percussionniste, il avait appartenu aux ballets Africains de Fodéba Keita. Au retour de ces Ballets en Guinée, il avait choisi de rester au Mexique, aux dires de ma grand-mère qui, très tôt avait soutenu mon orientation vers la culture au détriment du football. Nous étions voisins aussi à plusieurs artistes des ballets africains notamment feu Kokassaly Diabaté, Mamy Diabaté, Sékou Diabaté, ce qui encore propulsera notre envie pour la culture. C’est précisément à l’école primaire que tout a commencé, à travers les compétitions artistiques interscolaires. De l’école, nous sommes passés au comité, à la section et finalement à la fédération.

Guinéenews : Vous vous êtes très tôt versé dans la danse et dans les percussions. Dites-nous, comment précisément vous êtes venu dans les percussions, qui soient restées pour vous comme le domaine de prédilection ?

Fatou Abou Camara : Au début c’est vrai, j’ai commencé par la danse. Auprès de notre domicile, il y avait un batteur du nom de maitre George. C’est le premier qui m’a mis à la percussion, pour remplacer des batteurs absents. Ce jour sur le dyembé, je suis parti à fond, et au risque même de dominer le soliste qui m’avait stoppé. Si c’est vraiment comme le disent plusieurs un don, on peut l’appeler ainsi, je le tiens à cœur.

Guinéenews : Entre le football et l’art, qui a finalement dominé, dites-nous qu’est-ce qui a pesé pour favoriser votre ultime choix ?

Fatou Abou Camara : Quand j’avais commencé le dyembé, parallèlement, j’étais très attaché et doué au football aussi. J’ai joué à tous les onze postes au niveau du football. J’ai été capitaine d’équipe au niveau de mon quartier et plu tard, j’ai joué pour la section du 1er arrondissement. Je faisais partie de l’effectif qui avait remporté un moment la coupe PDG. La sentence pour le choix, fut en faveur de ma grand-mère maternelle, qui tenait à la culture, face à mon père qui voulait que je sois footballeur.

Guinéenews : Alors victorieux pour l’art, racontez-nous votre parcours dans ce domaine ?

Fatou Abou Camara : Je suis monté sur la scène à l’âge  de 10 ans. En compétition interscolaire notre école primaire a eu le premier prix à Conakry 1, et c’est à cet âge, que j’ai eu mon premier diplôme artistique. J’ai évolué par échelle, jusqu’à atteindre le niveau de la fédération de Conakry 1. Je me rappelle qu’en compagnie du ballet fédéral de Conakry 1, nous avions été sacré, 4 fois médaillé d’or au niveau des festivals à Conakry ( 1968-1973-1979-1982). J’ai eu l’opportunité d’appartenir au groupe du ballet fédéral de Conakry 1, qui avait représenté la Guinée au 2ème festival panafricain de la jeunesse de Tripoli.

Guinéenews : Pour toutes ces médailles remportées, pouvez-vous nous citer quelques numéros phares du ballet fédéral de Conakry1 ?

Fatou Abou Camara : Je peux citer ‘’Gbassikolo’’, ‘’Pêche à Boulbinet’’, ‘’Tomanka’’, ‘’ Liberté’’, ‘’ Africa Oyé’’, Jeunesse et vie’’.

Guinéenews : De ce ballet fédéral de Conakry 1, vous vous êtes retrouvé au sein du ballet national Djoliba. Comment aviez-vous été recruté au sein de ce ballet national ?

Fatou Abou Camara : Partant des principes de recrutement, tout se passait au peigne fin, au niveau des troupes artistiques, ainsi que des orchestres et ensembles nationaux. Nous étions sollicités par les deux ballets nationaux. Et en réalité, celui de Djoliba avait toutes les chances de nous avoir, puisque son directeur feu Kèmoko Sanoh, était toujours présent avec le ballet de Conakry 1. Nous n’avions pas eu autres choix, que de s’aligner derrière feu Kémoko Sanoh qui était un de nos maîtres. Donc de Conakry 1, j’ai rejoint le ballet national Djoliba, pendant plusieurs années.

Guinéenews : Après le ballet national Djoliba, quelle fut la suite de votre parcours ?

Fatou Abou Camara : La suite de mon parcours fut celle vécue à Abidjan. Là, c’est un de nos frères du nom de feu Sékou Tanaka, qui nous avait sollicités en Côte d’Ivoire pour former un groupe. Et ce groupe, était dirigé par Mamadou Condé Kossikol, un ancien des ballets africains de Guinée. J’ai évolué donc avec le ballet de Kossikol pour un bon moment, qui avait comme marraine la tante du président feu Houphouët Boigny. Finalement, je fus repris par feu Souleymane Koly au compte de la célèbre troupe ‘’Kotéba’’. En compagnie de cette troupe, j’ai même joué dans le film ‘’Adama Champion’’ ou ‘’ El hadj Kabako’’,  avec des acteurs américains tels Pierre Brise et Vinétou. 

Guinéenews : Après l’étape de la Côte d’Ivoire, le public guinéen, vous a encore revu au sein du ballet national Djoliba aux percussions. Egrainez-nous le chapelet pour la suite de votre parcours ?

Fatou Abou Camara : C’est juste, après la Côte d’Ivoire avec le ballet Kossikol, et la troupe Kotéba de feu Souleymane Koly, je suis revenu dans le pays pour réintégrer encore le ballet national Djoliba de Guinée. Et c’est à mon retour, que nous avions effectué une tournée mondiale avec le ballet national Djoliba.

Guinéenews : Aviez-vous appartenu aux ballets africains de Guinée ?

Fatou Abou Camara : oui ! J’ai appartenu un moment aux ballets africains de Guinée, au module créé et retenu, suite à la fusion qui fut faite entre ces deux ballets nationaux. J’ai longtemps aussi évolué au sein de ces ballets africains de Guinée.

Guinéenews : De l’ensemble national ‘’Les percussions de Guinée’’, pouvez-vous nous dire comment cet ensemble que vous dirigez aujourd’hui est venu sur la scène guinéenne ?

Fatou Abou Camara : C’est à l’arrivée d’un artiste, étudiant français du nom de François Coque lard, qui avait porté l’œil sur les talents des percussionnistes, qu’est venue la création de cet ensemble. Il a suivi ses vœux, jusqu’à remettre cet ensemble en place. Les percussions de Guinée, ne sont pas une nouvelle structure de ballet ou de percussion. Ce sont des talents réunis, qui ont formé ce groupe.

Guinéenews : Votre parcours a continué et dites-nous, comment la suite de votre parcours s’est ensuite dessinée ?

Fatou Abou Camara : Après les percussions de Guinée, j’ai formé celles juniors, entre autres les poussins de Sandervaliah, sans compter que je suis membre fondateur des ballets ‘’Les merveilles de Guinée’’. Présentement je suis le directeur artistique du ballet ‘’Gbassikolo’’ de Kaloum, la troupe ‘’Namounyi’’, plus tard j’ai été leader du groupe de percussions, danses et chants appelé ‘’Wofa’’ pendant 9 ans, une troupe qui a fait 7 fois le tour du monde. Dans le parcours, j’ai appartenu au groupe de feu Momo Wandel, ou j’ai occupé toutes les lignes de percussions.

Guinéenews : Professeur, enseignant, ou chargé de cours de danses, de percussions, à votre aise pour le choix de tous ces titres, comment tout cela se passe à votre niveau ?

Fatou Abou Camara : Aucun des titres ne me convient. Je suis quelqu’un, qui échange et qui apprends tous les jours. Au nombre d’élèves formés, la liste est très longue au niveau national et celui de l’extérieur. J’ai donné des cours dans plusieurs pays dans ce monde. Toutes nationalités confondues, je suis et continue d’être disponible pour tous échanges utiles sur le plan culturel. Il y a un Américain qui vient de quitter, et qui a reçu quelques enseignements théorique et pratique.

Guinéenews : Parlons-en, et de l’exportation de nos djembés, de l’enseignement, à travers notre culture ou identité vers l’extérieur, qu’en pensez-vous? Y a-t-il des conséquences au vu de toutes ces considérations ?

Fatou Abou Camara : Il y a des conséquences qui soient positive et négative à mon entendement. Je n’appellerai pas cela conséquences, quand on exporte aujourd’hui tous les djembés de la Guinée vers l’extérieur. C’est une fierté pour moi de voir la Guinée connue de ce côté, à travers ses instruments traditionnels. Le côté négatif que je déplore, c’est autour de cette jeune génération, qui est en train de vendre mal notre culture. L’orgueil démesuré de ces jeunes, est le facteur qui est en train de tourner une page, ou des pages de la culture guinéenne. Cela se passe tous les jours, on se marie par culture à une blanche, on exporte sa culture sans passer et maitriser son identité. Que l’on ne connaisse pas la différence entre le rythme ‘’Yankadi’’, ‘’Makrou’’,  ‘’Dundunba’’, et autres rythmes, qu’on enseigne ailleurs en dehors du pays, est un véritable crime. C’est là, le résultat négatif, que je déplore. J’ai vécu cet exemple aux USA, où un de mes élèves aussi médiocre ici, fait planer son titre de grand maître au djémbé. C’est dommage que cette génération pense plus à l’argent, qu’à la préservation de l’identité.

Guinéenews : Un beau souvenir dans le parcours, et un autre mauvais à l’appréciation de nos lecteurs ?

Fatou Abou Camara : J’en ai plusieurs beaux souvenirs, et le seul que je vais vous mettre à disposition est celui vécu en tournée aux USA, en compagnie du groupe WOFA. J’ai joué au palais Manhattan, et dans la ville de Billings le 2 octobre 1999. A Conakry, je n’ai même pas un vélo pour me rendre au service. Imaginez que les organisateurs mettent à disposition deux véhicules limousines au compte de 10 artistes. Tous les 9 artistes ont emprunté la limousine noire, et seul, les portières de celle blanche m’ont été ouvertes pour assurer mon déplacement avec tout le protocole y affèrent. C’est un inoubliable beau souvenir, pour l’enfant de Boké que je suis. Un autre beau souvenir que je vais rajouter, est le jour où j’ai été décoré, officier de l’ordre national de mérite culturel de ma République de Guinée. C’est immense ce souvenir. Le plus mauvais souvenir, c’est quand on a voulu m’opposer au Général Lansana Conté à cause de l’accompagnement à Hanovre du ballet national Djoliba. C’est un mauvais souvenir, que je ne veux pas détailler ici. Heureusement par la grâce de Dieu, et la bénédiction des parents, j’ai échappé à tous ces pièges.

Guinéenews : Vous dirigez aujourd’hui l’ensemble national ‘’Les percussions de Guinée’’. Sans risque de se tromper, il y a une prolifération de troupes artistiques en Guinée, et vous ne direz pas le contraire. En cela, quel est votre point de vue ?

Fatou Abou Camara : Pour aborder cette question, je porte mon doigt accusateur sur le ministère de tutelle. J’ai trouvé des ainés qui m’ont inculqué l’idée de préserver, et de valoriser la culture guinéenne. J’aimerai bien en faire autant, pour cette jeune génération. Aujourd’hui au niveau de ces troupes ou des ballets privés, il y a plusieurs ratées dans l’exécution de nos rythmes, qui sont complétement dénaturés. Les jeunes disent que nous sommes dépassés, et pourtant, on ne peut pas être plus âgés que son père ou sa mère. Nous avions appris auprès de nos aînés, et dans tous les cas de figure, la culture reste toujours la culture, on n’invente pas, on améliore. Le ministère de la Culture doit prendre des dispositions afin de faire efficacement face à ce problème de prolifération de troupes ou ballets. Mais avant, il y avait pleins de ballets de la base au sommet. Seulement, qu’il y avait des structures, des commissions de censure à tous les niveaux. On ne faisait pas du n’importe quoi avec la culture. Il ne faut pas avoir ce complexe de continuer ce qui était avant. La culture au temps de la Révolution, était réellement plus efficace et contrôlée dans sa pratique. Aujourd’hui tu peux entendre des musiciens pervertis, qui profanent des injures dans leurs chansons, et c’est vraiment pitoyable. Revenons aux anciennes méthodes.

Guinéenews : Lors de ce festival international de djembé, vous avez été honoré en compagnie de 2 autres grands percussionnistes, par une marque de reconnaissance à l’ouverture. Quel avenir projetez-vous pour les percussions en Guinée ?

Fatou Abou Camara : C’est l’occasion pour moi de remercier le ministre Moussa Moise Sylla, pour cette marque de reconnaissance à notre endroit. Je n’hésiterai pas à le dire, il a autour de lui des cadres qui ne sont pas sains, et qui risquent dans leurs positions actuelles, de le faire dérouter des objectifs majeurs fixés. C’est une mise au point, et c’est ainsi que ces mêmes personnes, ont fait dévier l’ex-ministre Bill de Sam, et que cela soit dit en passant. Nous n’avions été nulle part associés dans l’organisation de ce festival de percussions. J’ai fourni un tas de documents sur la biennale aux commissions. La remarque fondamentale, est qu’il y a eu plus de danses, et contemporaines d’ailleurs, que de percussions. Il y a eu aussi assez de fausses stratégies, que seulement les professionnels en la matière pouvaient déceler. GUINÉE, pays de percussions, c’est honteux. Comment peut-on danser le dundunba avec des costumes, et des valises en mains ? C’est ridicule, et à trois nous en avions eu honte. Il faut que les cadres de ce ministère, essayent d’accorder de la considération aux anciens. Nous avons beaucoup fait pour ce pays. Rendons à César, ce qui lui appartient.

Guinéenews : Revenons à la question, et en d’autres termes, êtes-vous optimiste sur l’avenir des percussions en Guinée ?

Fatou Abou Camara : L’avenir, il est à ciel ouvert. Nous n’avons pas besoin d’aller ailleurs, tout est à disposition pour réussir, et garantir l’avenir des percussions de Guinée. La Guinée est un pays de ressources humaines et culturelles. La mise en place de structures adéquates pour la gestion de notre culture est indispensable pour sa survie et son maintien. Je reste toujours optimiste.

Guinéenews : Vous êtes un artiste pense-t-on, assez dispersé, qu’on retrouve tantôt dans les ballets, les percussions, dans les orchestres nationaux et partout d’ailleurs. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette polyvalence dans la culture guinéenne ?

Fatou Abou Camara : (rires), le mot dispersé me rappelle maître feu Mamadou Aliou Barry, qui m’avait surnommé ‘’Cube Maggi’’. Il disait que je suis dans toutes les sauces. C’est vrai, je suis tantôt sollicité par le Bembeya jazz, Kèlètigui et ses tambourinis, le groupe de feu Momo Wandel, j’ai même dirigé les Amazones de Guinée, lors d’une de leurs préparations pour des prestations à l’extérieur. A côté de toutes ces grandes figures de la culture guinéenne en général, je me suis toujours senti apprenant, et c’est cette expérience qui me guide aujourd’hui pour la suite. Mes aînés m’ont donné leurs cœurs, ils sont nombreux, et je prie Dieu, qu’il puisse accepter leurs âmes dans le paradis céleste. Je continue à toutes les occasions, et avant n’importe quelle entreprise dans le domaine culturel ou ailleurs, de prier pour mes parents, et mes maitres du secteur des arts et de la culture.

Guinéenews : Avez-vous aujourd’hui un projet qui vous tient à cœur ?

Fatou Abou Camara : Oui j’ai un projet auquel je crois, et qui me tient effectivement à cœur. J’ai un domaine à Dubréka, spécialement réservé, pour que je puisse construire un centre international de formation de percussions. Depuis le temps du général feu Lansana Conté, j’ai tapé à plusieurs portes, et jusque-là, je n’ai pas eu de répondant. C’est un centre polyvalent projeté, où vous retrouverez sur le plan, toutes les infrastructures appropriées. Une salle de 1500 places, des ateliers de couture et d’artisanat, des studios d’enregistrement, un hôtel pour l’hébergement, en somme un centre qui répondra à toutes les exigences sur le plan culturel. J’attends et je crois encore en la portée de ce projet, s’il voit jour.

Guinéenews : En fin d’interview, qu’allons-nous retenir comme message de votre part ?

Fatou Abou Camara : Je m’adresserai ici à la nouvelle génération, qu’elle soit du côté de la percussion, de la danse, de la musique, du sport, de la culture en générale, d’accepter un retour en arrière. Il faut revenir à la source, souffrir d’être formé, réformé et surformé. Chers jeunes, venez auprès des aînés, reconnaissez en nous ce que nous sommes. L’argent est bien là, mais la formation est mieux indiquée. Merci à vous aussi d’avoir eu le temps de nous dénicher dans nos pauvres coins, et de ne raconter que ce qui vient de nous, et non pas des rumeurs.

Guinéenews : Merci à vous et à bientôt.

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews.

 

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