Ibrahima Guèye, actuel Administrateur des Ballets Africains de Guinée est malade.
Né en 1936 à Kindia, il est fils de feu Tafsir Aliou et de feue Mariama Bah. Produit du cours normal de Kankan, Ibrahima Guèye est instituteur adjoint, et il a servi à ce titre dans les Préfectures de Kankan, Macenta et Mamou.
C’est arrivé à Conakry, qu’Ibrahima Guèye fera la connaissance de feu Hamidou Bangoura ex-Directeur des Ballets Africains de Guinée. Une amitié naîtra et Ibrahima Guèye, accroché à ses relations amicales, sera amoureux et attiré par les sons des tams-tams, et les énormes pas de danses, illustrés dans des légendaires numéros des ballets, de nos ambassadeurs de la culture africaine de Guinée.
Pendant plusieurs années, Ibrahima Guèye fait office d’administrateur des « Ballets Africains » de Guinée. Ce rigoureux et honnête homme, a aiguisé ses armes auprès de son inséparable ami feu Hamidou Bangoura, afin de s’enquérir de ce que c’est la structure d’un ballet, de sa gestion administrative et financière, et celle des ressources humaines. C’est un énorme paquet de connaissances de ces ballets, que feu Hamidou Bangoura a légué à son ami, invalide devant le destin qui a repris un ami, un confident et plus qu’un frère.
Celui qui a connu et vécu ces marquantes odyssées, qui a effectué ce presque tour du monde en compagnie des « ballets africains » de Guinée, est malade et alité.
Ibrahima Guèye vit aujourd’hui entre 4 murs, où il se déplace difficilement à l’aide d’une canne, ou tenu par les bras. Malade au niveau des reins et des pieds dit-il, et de notre constat supposant, certes être rattrapé par de légères pertes de souvenances, à travers les réponses aux questions, Ibrahima Guèye mène actuellement une lamentable vie dans la solitude.
Guinéenews à travers sa rubrique ‘’ Que sont-ils devenus ? ’’, s’est rendu au chevet de Ibrahima Guèye à son domicile, situé au quartier Matam de la même commune.
Pour l’avoir connu et côtoyé, à sa première vue, c’est une véritable métamorphose de l’homme qui attire l’attention.
Pour parler de sa santé et de sa prise en charge, Ibrahima Guèye réticent sur la question, et encouragé à répondre, dira : « je ne bénéficie d’aucun soutien et moins d’une prise en charge de la part de l’Etat. Une première fois, j’ai subi une intervention chirurgicale au niveau de la vessie à Dakar, grâce aux appuis financiers de mon fils Moussa Traoré, PDG du groupe Evasion Guinée. Présentement, je dirais presqu’à la retraite, je vis des indemnités de 5.000.000 FG, octroyées aux anciennes gloires par le gouvernement d’Alpha Condé ». A la demande de savoir, s’il a un appel à lancer aux autorités, Ibrahima Guèye trouve assez ridicule de se soumettre à un tel exercice : « ce n’est pas facile, c’est-à dire, il est difficile de lancer un appel à quelqu’un qui, en principe doit connaître son rôle. Pour celui qui est censé connaître son devoir, c’est désagréable de lui faire appel. Moi en tous cas je ne peux pas et je ne le ferai pas ». Face à cette difficile situation qu’il traverse, l’administrateur calé dans son fauteuil de malade, ne daigne pas se faire assister, il insiste et renvoi tout esprit ou initiative, allant dans le sens d’un SOS en sa faveur. « Je suis croyant, bien que je me déplace difficilement, rassurez-vous que je prie régulièrement, et c’est ma principale préoccupation. Dieu sait tout faire et nous sommes tenus de nous plier à sa volonté ».
La disparition de Hamidou Bangoura a nettement affecté Ibrahima Guèye, nous confirme les épouses du défunt, et quelques-uns de ses collaborateurs des « Ballets Africains » de Guinée. Cela s’est fait sentir le long de l’entretien, pendant lequel, il n’a pas tari d’éloges, à l’endroit de son bienfaiteur.
« C’est Hamidou qui a fait de moi, ce que je suis aujourd’hui. C’est un honnête homme qui n’a jamais joué avec les sentiments des autres. Nous étions devenus deux frères inséparables, difficilement tu pouvais voir l’un sans l’autre à côté. Seul le Tout puissant Allah, peut rompre une telle amitié. Je ne me retrouve pas depuis que Hamidou est parti. Toute sa vie durant, il s’est battu pour l’art, la culture, pour le progrès et la survie des Ballets Africains de Guinée, qu’il a toujours considérés comme une famille. Je suis persuadé que Hamidou est parti avec le souci de ne pas avoir pu tout réaliser au niveau des « Ballets Africains ». Les moyens ont beaucoup fait défaut ces derniers temps. Jusqu’avant de le rejoindre, malgré mon état de santé, je prie Dieu de m’inculquer toutes les forces, afin de terminer, d’honorer mon engagement, auprès des « Ballets Africains », pour que repose en paix l’âme de mon frère Hamidou Bangoura ».
Cet entretien s’est terminé avec un homme aux yeux pleins de larmes, moralement et physiquement abattu, par le cours des événements qu’il continue de vivre impuissant, dans son lit de malade.
Il est temps et grand temps de faire un tour au domicile du doyen Ibrahima Guèye, ne serait-ce que pour lui apporter quelques ‘’grains’’ de soutien à savourer.
C’est un devoir de venir au secours de nos fiertés oubliées.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews.