Le 8 février 2019, le Programme Décennal de l’Education de la Guinée (ProDeG) a été lancé après la validation du Rapport d’Etat sur le Système Educatif guinéen (RESEN). Les processus RESEN et ProDEG ont été financés par le Partenariat Mondial de l’Éducations à travers l’UNICEF.
Le RESEN est un document qui présente le diagnostic détaillé du système éducatif d’un pays. Il aide les décideurs à connaître les forces et faiblesses du système, suivre les progrès réalisés et définir les meilleures options de politiques éducatives. Le premier et dernier RESEN de la Guinée date de 2004–2005. C’est dans ce contexte que la Guinée s’est engagée depuis janvier 2017 à élaborer un nouveau diagnostic du système éducatif.
Cette analyse sectorielle du système éducatif a permis de faire ressortir les principaux défis sur lesquels, le prochain ProDEG devrait s’appuyer afin d’apporter des réponses appropriées nécessaires au développement d’un système éducatif équitable de qualité. Elle sert aussi de base à l’élaboration du modèle de simulation financière permettant d’évaluer le coût du prochain programme décennal de l’éducation 2019–2028. Ce rapport diagnostic est le fruit d’un processus participatif impliquant une équipe technique nationale constituée des cadres des ministères en charge de l’éducation, appuyée par des experts de l’institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO et de l’UNICEF. L’équipe nationale comportait également des représentants du Ministère des finances et de l’Institut National de la Statistique (INS).
C’est dans ce cadre que Dr Guy Yogo, Représentant par intérim de l’UNICEF en Guinée et Chef de file des partenaires techniques et financiers, s’est réjoui du travail abattu avant de souligner le caractère participatif : « Nous félicitons le gouvernement guinéen pour le leadership très ferme exprimé pour la transformation de l’école guinéenne ainsi que le travail de qualité qui est présenté aujourd’hui.
Pour les partenaires, il s’agit, avec ce PRODEG, d’être totalement en phase avec les priorités nationales, mais également en phase avec les engagements du gouvernement en faveur des ODD. Je reviens de la commune rurale de Koba où j’ai participé au comité sous préfectoral de pilotage de l’éducation qui a été un moment extraordinaire de communion et d’apprentissage avec les communautés qui placent l’école au centre du développement local. La Guinée émergente aura besoin d’un capital humain émergent. Et cela ne saurait être possible sans l’accès universel à l’éducation de base ».
En effet, pour l’ensemble des partenaires techniques et financiers, il s’agit d’un engagement renouvelé auprès du Gouvernement, afin de traduire dans les faits sa vision pour la période 2019–2028, pour que 100 % des enfants en âge d’aller à l’école en république de Guinée aient accès à une éducation inclusive de qualité. L’école constitue un prolongement de la vie en famille, il faudrait, à ce titre, que les pouvoirs publics, le secteur privé, les organisations de la société civile dont les syndicats et les communautés se mobilisent afin que le financement de l’école soit d’abord un financement massif, continue, efficient, afin de relever les immenses défis de l’école guinéenne.
Le Rapport d’Etat actuel du Système Educatif s’inscrit dans un contexte marqué d’une part, par la fin de l’épidémie à virus Ebola qui a ébranlé et mis à mal le fonctionnement du système éducatif et d’autre part, par la mise en œuvre du plan sectoriel de développement de l’Education intérimaire couvrant la période 2015–2018. Ce plan transitoire survient à la fin du premier plan sectoriel de l’Education (PSE 1). En effet, l’absence de diagnostic complet du système éducatif et les effets de la maladie à virus Ebola sur le système n’ont pas favorisé l’élaboration d’un plan sectoriel avec une vision de long terme.
Abdoulaye Yéro Baldé, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a, au nom du Gouvernement, exhorté à plus de professionnalisme dans l’atteinte des résultats avant de procéder à la validation du RESEN et au lancement des travaux d’élaboration du ProDEG :
« l’on espère que cette fois-ci sur la base de nos expériences et de l’engagement du Gouvernement, l’on ira jusqu’au bout du processus. Nous devons aussi revoir nos méthodes d’enseignement. Il faut apprendre aux enfants à réfléchir d’eux-mêmes comme le disent les anglosaxons pour obtenir un ‘’Critical Thinking’’. Donc il y a beaucoup d’enjeux qui nous interpellent. Le Gouvernement est prêt à accompagner le processus, car c’est son rôle régalien d’inverser la pyramide pour que notre système éducatif soit productif. Le faible niveau des élèves émane aussi du faible niveau de certains enseignants, donc c’est aussi un handicap qu’il ne faut pas minimiser dans le système ».
Les travaux d’élaboration du ProDEG se dérouleront jusqu’au mois d’octobre 2019 avec l’implication de tous les acteurs et partenaires du système éducatif. Ils seront réalisés par une équipe technique nationale transversale, pilotée par le Comité Interministériel en charge de l’éducation.
En plus du Ministre de l’Enseignement Supérieur, la cérémonie a été rehaussée par la présence de Lansana Komara, Ministre de l’Enseignement Technique de la Formation Professionnelle, du Travail et de l’Emploi, de Casimir Diaora, Secrétaire Général du Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation et représentant du ministre du MENA, des secrétaires généraux, du PSE et des cadres du niveau central, de Dr Guy Yogo, Représentant par intérim de l’UNICEF et Chef de file des partenaires techniques et financiers intervenant dans le système éducatif en Guinée, de Olivier Pannetier, Directeur de l’AFD et des représentants de la Banque Mondiale, GIZ, Plan International, Child Fund, DVV International, l’Union Européenne, CRS.
Ibrahima Sory KABA UNICEF Guinée
*MENA : Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation
*AFD : Agence Française de Développement
*GIZ : Germany International Zone
*CRS : Catholic Relief Services