Promouvoir le dialogue et la concertation à travers les mécanismes traditionnels de prévention et de résolution des conflits. C’est sous ce thème qu’a été officiellement lancé le projet « Asseyons-nous et discutons », ce jeudi 6 février 2020, à Conakry.
La rencontre a réuni des chefs de quartiers, des jeunes leaders, des religieux, ainsi que de nombreux acteurs de la Société civile, tous mobilisés autour des organisateurs. Le projet qui s’étendra sur douze mois, est porté par l’ONG Protégeons les Droits Humains (PDH), avec un financement de OSIWA pour un coût global de 75 000 dollars US.
Dans son discours de bienvenue, le Responsable des programmes de l’ONG Protégeons les Droits Humains (PDH) a rappelé que le pays fait face – depuis un moment – à des crises sociopolitiques, et qui ont fini par ébranler le tissu social, avec pour conséquence la rupture du dialogue entre les principaux acteurs du pays, mais également entre les différentes couches.
« Cette situation a laissé des séquelles dans la plupart des localités du pays, au nom desquelles le repli identitaire, la culture de la violence chez les jeunes, l’exacerbation des tensions intercommunautaires et politiques, la rupture du cadre de dialogue intercommunautaire« , a énuméré Moussa Soumaoro.
De son côté, le Représentant de l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains (INDH), M. Cécé Vétérin Théa, a salué l’initiation de ce projet qui a tout son sens aux yeux de l’orateur. Car, dira-t-il « parler des droits de l’Homme ou des mécanismes traditionnels de prévention des conflits, c’est parler la paix. Et qui parle de la paix, parle de justice sociale. (…). Nous remercions les initiateurs qui se battent pour que la question de paix soit une réalité. Et l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains reste au centre toutes ces questions« .
Pour sa part, le Représentant du ministère de l’Unité nationale et de la Citoyenneté a indiqué qu’à chaque fois qu’il s’agit de promotion du dialogue et de la concertation entre les acteurs sociopolitiques du pays, son ministère est interpellé au premier rang. « C’est pourquoi je voulais remercier les initiateurs pour la pertinence du thème choisi« , s’est réjoui Abdoulaye Yattara, avant d’informer l’assistance de la validation – par le gouvernement – d’un document portant sur la stratégie nationale de prévention des conflits et de renforcement de la citoyenneté.
Un document qui, à ses dires, se veut un bréviaire dans la conception et l’élaboration des plans d’actions pour l’ensemble des acteurs qui s’investissent dans le domaine de la promotion et de la consolidation de la paix et de l’unité nationale.
Officiant le lancement du projet, M. Moussa Condé, Conseiller du ministre de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes a réitéré l’engagement de son ministre à accompagner ce projet qui vient à point nommé pour combler une lacune. Parce qu’il s’agit d’un problème fondamental : la violence. Et en tant qu’acteurs et constructeurs de la paix, nous devons semer la tolérance, l’esprit de compromis, l’écoute attentive de l’autre », a-t-il lancé.
En marge de ce lancement, l’assistance a eu droit à la présentation dudit projet par Amadou Oury Diallo, Secrétaire administratif de l’ONG. Selon ses porteurs, ce projet entend contribuer à la mise en œuvre des recommandations de la Commission provisoire de réconciliation nationale à travers la mobilisation des jeunes, des femmes et des autorités locales autour d’un espace de dialogue pour la prévention et la résolution des conflits à caractère social.
Il constitue la seconde phase développée par PDH pour inciter les populations à renouer avec les pratiques traditionnelles de prévention et de gestion des conflits dans nos communautés. Et pour la mise en œuvre de ce projet, l’ONG a opté pour une approche communautaire de prévention et de résolution, à travers la création des groupes de champions de la paix dans seize quartiers identifiés à Conakry et à Dubréka.
Ce projet qui a commencé en juin 2018 et qui a couvert seize quartiers et quarante établissements scolaires dans les cinq communes de Conakry, a abouti à la mise en place de seize cellules communautaires de prévention et de gestion des conflits.