Le Dr Abdourahamane Diallo a passé vendredi 1er juin, le témoin au nouveau ministre de la Santé, le Dr Edouard Niankoye Lamah. Cette cérémonie de passation de services a été l’occasion pour le ministre sortant de faire le bilan de ses trente mois passés à la tête département et au nouveau de décliner son programme.
Parlant des réalisations qu’il a faites, le Dr Abdourahamane Diallo évoqué de la réduction de la prévalence du paludisme de 44 à 15% grâce à la distribution de plus de 8 millions de moustiquaires imprégnées et à la gratuité du traitement. Le ministre sortant a également mentionné le lancement de la politique nationale de santé avec la prévision d’un déploiement de 1800 agents de santé communautaire et de 18.000 relais communautaires. Ces derniers, dit-il, doivent mettre en œuvre un paquet intégré de 17 activités préventives, curatives, promotionnelles et de réadaptation dans tous les villages du pays. Selon le Dr Diallo, 95% des 4312 agents de santé recrutés à la Fonction publique ont été affectés à l’intérieur du pays pour, souligne-t-il, répondre à la demande des populations rurales.
Le Dr Edouard Niankoye Lamah, qui fait son comeback à la tête du département de la santé, se dit satisfait des réalisations faites par son prédécesseur : « déjà, je suis très heureux de constater que de gros efforts ont été fournis par mes prédécesseurs au cours de ces dernières années et que des reformes ont été entreprises pour mieux qualifier notre système de santé. Je n’opère donc pas sur un terrain vierge. »
Plus loin, le Dr Edouard dresse un certain nombre de problèmes auxquels il doit s’attaquer. C’est notamment la concentration, de plus 50% du personnel de santé, à Conakry au détriment des villes et des sous-préfectures de l’intérieur du pays ; la faible disponibilité des produits pharmaceutiques au niveau de la Pharmacie centrale de Guinée (PCG).
« Le comportement de certains agents de santé ont pris une allure mercantiliste qui a tendance à transformer nos établissements de soins publics en centres de négoces, au détriment de l’accessibilité des populations et d’une attention accrue à la personne malade. Cet état de fait conduit à une morale agonisante dans nos structures et dans nos pratiques de soins. L’absence chronique de certains agents à leurs postes de travail se développe au détriment des principes qui régissent le statut de la Fonction publique. On assiste également à une prolifération illégale et anarchique de structures pharmaceutiques et médicales ne répondant pas aux normes établies. Ce qui constitue de nos jours un véritable danger pour la santé publique», a-t-il ajouté, avant de promettre d’y apporter des solutions: « Par rapport à ces chantiers, mon cabinet et moi-même ferons des propositions concrètes au gouvernement et dans les prochains mois, progressivement, j’entends afficher des résultats avec els hommes et les femmes engagés, afin de redorer l’image du secteur de la santé.»
Le nouveau ministre de la Santé a aussi rassuré l’équipe qu’il a trouvée en place en promettant de travailler avec elle : « souvent dans notre environnement, tout changement de ministre induit des interrogations et des incertitudes. Pour ma part, j’affirme ici haut et fort que je ne suis pas venu avec une équipe pour changer celle qui est en place. Je travaillerai avec tout le monde pourvu que tout le monde soit capable d’accomplir sa tâche, avec efficacité. »