Le procès opposant le jeune vlogueur Mamadou Baïlo Diallo alias Guidhô Fulbhè à l’État guinéen s’est poursuivi hier vendredi dans l’après-midi au Tribunal de première instance de Kaloum. Après la phase question-réponse, l’exploitation des tablettes des accusés et la projection des éléments audiovisuels ont été débattues par les parties au procès. Si le ministère public tenait à ce que les éléments audiovisuels soient projetés et les tablettes soient aussi exploitées pour mettre à « nue » le présumé complot, la défense quant à elle n’en voulait pas.
Pour rappel, au cours de l’arrestation des accusés, leurs tablettes avaient été confisquées et mises sous scellé avant d’être mises à la disposition de la greffe et un hussier de justice. Lors des débats dans la soirée d’hier concernant l’exploitation de ces tablettes, le ministère public, représenté par le Procureur Issouf Fofana a plaidé ceci :《 Monsieur le président, nous demandons que les tablettes soient décodée et que son contenu soit mis à la disposition de la défense. Nous demandons que les éléments audiovisuels soient projetés pour mettre à nue tout ce complot. Dans les tablettes, il y a les propos, les éléments qui aident à la manifestation de la vérité. Je vous prie ardemment d’ordonner l’exploitation de cette tablette. Dans la vidéo, Guidhô Fulbhè donne les plans d’attaque. Ça parle, ça ricane, je l’ai écouté. Monsieur le président, on peut récupérer les données dans la tablette avec la nouvelle technologie ou soit ce qui est dans le rapport synthèse soit reconnu 》, a sollicité le ministère public représenté par l’État.
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Mais les avocats de la défense de leur côté, ont avancé l’idée que leurs clients ne connaissaient plus les mots de passe de leurs tablettes. Ils ont demandé au tribunal de balayer d’un rever de main les arguments avancés par le procureur et d’ordonner l’ouverture des plaidoiries et réquisitions. 《 Monsieur le président, le code de la tablette n’est plus connue. Nos clients ont souffert en prison. Il est difficile de decoder une tablette qui a fait plusieurs mois couché sans êtres allumés. Et si la tablette n’avait pas de compte google drive, ça ne serait pas possible de de l’ouvrir. Acceptez qu’on passe aux plaidoiries et réquisitions. C’est dans l’incertitude qu’on les a envoyés devant votre tribunal parce que le dossier est vide. Le cabinet d’instruction et la DGRI n’ont rien trouvé dans la tablette et même la DPJ 》, a plaidé Me Salifou Béavogui et ses confrères de la défense.
En ce qui concernant la projection des éléments audiovisuels, les parties se sont convenues de ne pas procéder à cette étape. Mais concernant l’exploitation de la tablette, le procureur a insisté sur le fait. Et, le tribunal a suspendu l’audience pour statuer sur le débat concernant l’exploitation des données de la tablette.
Au retour de la pose, le juge Aboubacar Tiro CAMARA a rendu son délibéré.《 Statuant publiquement, contradictoirement en matière criminelle et par jugement avant dire droit, de désigner un expert pour analyser les tablettes. Après en avoir délibéré; Constate la nécessité d’ordonner une expertise. En conséquence, commet en qualité d’expert la Direction Centrale des Instigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale avec pour mission de: Procéder à l’analyse des trois (03) tablettes respectivement- de marque Alcatel Onetouch (Pixi), Discover Note 3 plus, Vexia Intel, toutes appartenant à Monsieur Mohamed SOW; Consulter la galerie, les fichiers de stockage, les réseaux sociaux (facebook, messenger, watshap, imo, télégram) et récupérer tous les éléments; Ordonne que l’expert nous remettra au plus tard le mardi 07 mai 2024, un rapport détaillé avec des commentaires et la communication du contenu de chacune des tablettes sur clé. Dit et juge qu’il nous sera déféré pour toutes fins utiles. (…). Renvoie au 10 mai 2024 pour la suite des débats》.