La requalification des faits continue de faire débat dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009. Les confrontations étaient prévues dans ce dossier ce mardi 2 avril 2024 devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Mais le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara a décidé de renvoyer l’affaire au 8 avril prochain en raison de l’absence des avocats de la défense.
Pour rappel, le 28 mars dernier, le parquet près le tribunal criminel de Dixinn a émis un avis d’audience pour informer toutes les parties de la reprise de l’audience à partir de ce 2 avril. Il a été rendu public puis adressé au bâtonnier, qui en a accusé réception.
Malgré toute cette diligence, les avocats de la défense ont boudé l’audience. Ils ne se sont pas fait représenter non plus pour expliquer les raisons de leur absence. Une situation regrettée par le Procureur de la République, Algassimou Diallo.
Cependant, les avocats de la défense sont à couteaux tirés avec le tribunal depuis le 20 mars dernier autour de la question de la requalification des faits en « crimes contre l’humanité », requise par le ministère public. Les avocats des accusés n’ont pas apprécié que le tribunal ait décidé de joindre cette question de requalification au fond. Ils avaient donc décidé de saisir la Cour d’Appel à ce propos. Si jusqu’ici on ignorait si cette juridiction de second degré s’était prononcée sur la question ou pas, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara a informé ce mardi que la Cour d’Appel s’était bel et bien prononcée en rejetant la requête de la défense depuis le 27 mars dernier.
Tous présents à la barre et à tour de rôle, les accusés ont pris la parole pour demander au tribunal de leur accorder deux jours pour qu’ils puissent tenter de discuter avec leurs avocats afin que ces derniers reviennent à de meilleurs sentiments pour la suite des débats.
Après avoir entendu les doléances des accusés, notamment celles du capitaine Dadis, le ministère public a sollicité le renvoi du dossier au lundi prochain pour la suite des débats.
Si à cette date, les avocats de la défense ne se présentent pas à l’audience, le tribunal appliquera les dispositions de l’article 384 du code de procédure pénale en demandant la commission d’office d’avocats pour les accusés, afin d’achever le procès, a-t-il averti.
Tous ces débats ont eu lieu alors que les accusés étaient présents à la barre. Seul le commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, était absent. L’ex-aide de camp du capitaine Dadis n’était pas présent dans la salle pour des raisons de santé, a informé le procureur de la République.