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Procès du 28 septembre :  Pourquoi le rapport de l’ONU doit être écarté, selon Me Jocamey ?

Dans le cadre du procès des événements tragiques du 28 septembre 2009, Me Jean Baptiste Haba, également connu sous le nom de Jocamey, a vigoureusement contesté la crédibilité du rapport de la Commission internationale d’enquête. Lors de sa plaidoirie devant le tribunal criminel de Dixinn, l’avocat a appelé à écarter ce rapport qu’il juge inconsistant et manquant de rigueur.

« Pourquoi, monsieur le président, ce rapport n’est pas crédible ? », a-t-il interrogé. Me Haba a avancé plusieurs raisons pour justifier sa demande.

Tout d’abord, il a dénoncé des « considérations purement générales » liées à la manière dont le rapport a été produit et transmis. « Nous sommes dans un mariage, nous sommes dans une entente entre l’ONU, la communauté internationale, puisque le rapport a été fait sous l’égide de l’ONU, et un pays souverain, la Guinée. » Selon lui, le rapport a été mis à la disposition du gouvernement guinéen bien après sa disponibilité pour d’autres parties, ce qui discrédite le processus.

Ensuite, Me Haba a soulevé des « observations générales sur le résumé » du rapport. Il a mis en avant une incohérence dans les chiffres présentés par la Commission d’enquête internationale, qui affirme avoir identifié 156 personnes tuées ou disparues, incluant 67 personnes dont les corps ont été remis aux familles. L’avocat a souligné que ce chiffre corrobore les informations initiales fournies par le gouvernement guinéen de l’époque, sous la direction du président Moussa Dadis Camara.

Cependant, il a critiqué l’absence d’une liste exhaustive des victimes dans le rapport : « Nulle part dans le rapport, il n’existe une liste complète des 156 personnes tuées ou disparues, avec leurs noms, prénoms et filiations. » Pour Me Haba, cette omission jette un doute sérieux sur la véracité des données présentées.

Il a également questionné la méthodologie de la Commission pour déterminer le nombre de morts dans le chaos de l’événement : « Comment, avec une foule qui court dans tous les sens, peut-on bien déterminer les personnes qui tombent et qui meurent, alors que c’est le sauve-qui-peut ? Sur ce point, la commission n’est pas crédible. »

En contradiction avec les chiffres avancés dans le rapport international, Me Haba a affirmé qu’en réalité, 57 corps avaient été identifiés et transportés à la mosquée Fayçal de Conakry, dont 53 civils et 4 bérets rouges. Tous ces corps, dit-il, ont été remis aux familles respectives pour inhumation.

Le 28 septembre 2009, une manifestation organisée par le Forum des Forces vives de Guinée contre une éventuelle candidature du capitaine Dadis a tourné au drame. En plus des morts par balles et des blessés, il y a eu de nombreuses femmes violées, selon l’ONU.

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