Dans ses explications, le journaliste dit avoir effectué le voyage de Labé pour couvrir l’arrivée du capitaine Dadis Camara dans la capitale foutanienne. Il raconte que devant des officiers et des civils, le capitaine Dadis lui a dit que le monde entier verra ce qui allait se passer au Fouta théocratique ce jour-là. C’est ce qui l’aurait sauvé la seconde fois au stade de Conakry.
Dès le matin, il a vu débarquer le colonel Moussa Tiegboro au niveau de la pharmacie Maninzé. Peu après, dit-il, une grande foule est venue de la Belle-vue, puis une autre vers Madina. Face à cette marée humaine, gendarmes et policiers ont fui. Mais le désordre a commencé à partir du moment où, selon lui, le colonel Tiegboro a demandé à ses hommes de charger.
Plus loin, Mouctar Bah explique qu’il a été arrêté avec Amadou Diallo de la BBC, embarqués dans un pick-up. Ils ont été libérés grâce à l’intervention d’Ansoumane Camara dit « Bafoé ». Ce dernier a insulté, dit-il, les policiers qui les emmenaient leur demandant de les libérer.
Le correspondant de RFI soutient qu’il a vu des enfants tomber, mais qu’il ne voyait pas d’où venaient les balles. Une dame demandant de l’aide, est venue lui pour lui dire qu’il y a des femmes qui se faisaient violer au Palais des Sports.
Depuis sa cachette, il dit avoir été appelé au téléphone pour lui faire savoir que 84 corps ramassés au stade étaient sur le point d’être embarqués dans des camions militaires. Puis, aux environs de 23h, le même jour (28 septembre 2009) que des corps étaient en train d’être enterrés au camp Alpha Yaya vers Yimbaya.
En ce moment il est en train de répondre aux questions des avocats de la défense.