Le capitaine Marcel Guilavogui a comparu une fois de plus devant le tribunal criminel de Dixinn ce 10 juillet 2023. Au cours de l’audience, il a nié avoir frappé les leaders politiques lors des événements survenus au stade. Au contraire, il affirme avoir tenté de les protéger des violences infligées par certains bérets rouges encagoulés. Il déclare également avoir été la cible de tirs de la part des bérets rouges, mais les balles ne l’ont pas touché. Il a admis avoir sorti une grenade à la clinique Ambroise lorsque des éléments de Tiegboro ont tenté de s’en prendre à lui.
Selon ses déclarations, après avoir appris que le président Dadis était sorti le matin du 28 septembre et que Toumba était parti à sa recherche, il a décidé de les rejoindre afin de respecter le pacte et d’éviter d’être victime d’un mauvais sort. Il affirme avoir pris sa voiture seul, sans arme, et avoir emprunté l’autoroute Fidel Castro en respectant les règles de sécurité pour le convoi présidentiel. À environ 700 mètres du pont de Madina, il a remarqué un dispositif de pick-ups et de camions stationnés, ce qui l’a amené à penser que le président était avec eux, étant donné qu’il avait annoncé qu’il se rendrait à la présidence pour sensibiliser les militants.
Avant d’atteindre leur position, les véhicules ont démarré depuis le pont de Madina en direction du pont 8 novembre. Marcel Guilavogui affirme qu’en arrivant sous le pont, il a vu quelques policiers et a ralenti sa voiture. Il a ensuite viré vers Pharma Guinée. À Dixinn, à environ 80 mètres de l’entrée principale du stade, il a constaté la présence de pick-ups blancs et d’autres bérets rouges encagoulés. Il a reconnu le capitaine Joseph Makambo Loua par sa petite hache, car il était le seul à marcher avec cet objet distinctif. Makambo courait avec ses hommes en direction du stade.
Le capitaine Marcel Guilavogui a dit avoir entendu des coups de feu avant d’arriver sur place. Il a vu Bégré avec quelques hommes en bérets rouges, mais il a perdu leur trace. Pensant que le président Dadis était attaqué, il s’est dirigé directement vers le stade à sa recherche. Sur la pelouse, il a vu une personne qui frappait violemment les bérets rouges. Certains étaient encagoulés, d’autres portaient des amulettes ou des gilets pare-balles. Voyant son chef, le commandant Toumba, frapper ces bérets rouges, Marcel Guilavogui s’est joint à eux.
Il a remarqué qu’un béret rouge, dont les amulettes étaient tombées, utilisait une matraque pour frapper les leaders politiques. Il a tenté de lui arracher la matraque lorsque celui-ci frappait Sidya Touré, mais il n’a pas réussi. Cependant, lorsque ce béret rouge a porté un coup à Louncény Fall, Marcel Guilavogui a réussi à le maîtriser. Il affirme avoir agi dans le but de sauver ceux qui étaient à proximité, car s’il n’intervenait pas, des actes regrettables auraient pu se produire devant lui. Il a également indiqué aux bérets rouges qu’ils ne seraient pas les dignes fils de leurs pères s’ils ne tiraient pas sur lui. Ils ainsi tiré sur lui, dit-il, mais aucune balle ne l’a atteint. Cette situation les a éloignés, ce qui a permis de sauver les militants présents dans les environs.
Attaqué par des éléments du Colonel Tiegboro, selon lui, à la clinique Ambroise Paré, Marcel Guilavogui a sorti une grenade de sa poche. Le colonel Tiegboro et ses hommes ont été effrayés par cette action.
Après cette déclaration préliminaire, son interrogatoire va commencer le 11 juillet par le tribunal et les différentes parties au procès.