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Procès du 28 septembre : le chemin de croix judiciaire de Dadis (Éditorial)

La mise sous mandat de dépôt du capitaine Moussa Dadis Camara, ce mardi, à la veille de l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre peut être perçu comme le signe annonciateur d’un long chemin de croix, pour cet ancien chef de l’État. Dont le règne fut marqué au fer rouge par la répression sanglante qui a visé un rassemblement d’opposants au grand stade de Conakry en 2009. Moussa Dadis Camara qui continue de clamer son innocence dans cette expédition punitive, venait à peine de rentrer au bercail, mettant ainsi un terme à un exil de plus d’une décennie à Ouagadougou au Burkina Faso.

Avec ce procès d’envergure qui s’ouvre ce mercredi, les victimes de ce massacre qui avait fait plus de 150 morts et une centaine de femmes violées en plein jour, espèrent enfin connaître la vérité sur ce qui s’est passé ce lundi noir du 28 septembre 2009, au stade éponyme.

En plus du capitaine Dadis Camara, certains de ces anciens lieutenants, inculpés dans ce dossier, ont été incarcérés ce mardi. Il s’agit des colonels Moussa Tiegboro, Claude Pivi et Blaise Goumou entre autres.

Cette fournée de galonnés rejoint ainsi le commandant Aboubacar « Toumba » Diakité, ancien aide de camp de l’ancien de la junte. Celui-ci était quasiment l’un des rares inculpés à être en détention préventive, durant plusieurs années, malgré son état de santé chancelant.

Entre Dadis et « Toumba », la chronique va au-delà des malheureux du 28 septembre 2009. Leur face à face tant attendu sera aussi celui du bourreau et de sa victime. Car, le président Dadis avait été la cible des balles assassines de son ancien aide de camp, dans la soirée du 03 décembre 2009, lors d’une altercation qui a dégénéré au camp Makambo. Le capitaine s’en était heureusement tiré les braies pas nettes, mais a survécu à l’attaque. Depuis, ce miraculeux a subi une forte influence bigote. Converti au christianisme, depuis le pays des Hommes Intègres, Dadis ne jure plus qu’au nom de Dieu.

A noter que depuis l’arrestation de ces avocats de ces officiers, leurs avocats ne cessent de fulminer. Ils dénoncent dans la foulée une violation de la procédure. L’opinion pour sa part, se prépare à vivre ce feuilleton judiciaire, que d’aucuns qualifient de procès du siècle, avec circonspection.

La tenue de ce procès devant le tribunal de Dixinn, érigé pour la circonstance en tribunal ad hoc, et délocalisé dans des locaux flambant neufs, découle d’une volonté politique des autorités de la transition. Qui, contrairement au régime défunt, ne se paient pas de mots. C’est surtout un signal fort envoyé à la communauté internationale, pour un pays qui traîne une réputation d’un État failli, où les droits humains n’ont pas droit de cité.

Maintenant que les présumés responsables du massacre vont devoir faire face à la justice, les victimes ont de quoi enfin pavoiser, après 13 années passées dans une attente interminable.

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