Lors de l’audience du 22 avril 2024, les contradictions entre l’accusé Colonel Abdoulaye Chérif Diaby et les témoins, Pr Hassane Bah, Valentin Haba et Oumar Sano, lors des interrogatoires, ont conduit le ministère public à les confronter. Selon le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, l’ancien Directeur général de la police, Valentin Haba, avait déclaré que sur instruction du Feu Général Mamadouba Toto Camara, un total de 54 corps avait été remis au Colonel Chérif Diaby, alors ministre de la Santé. Cependant, ce dernier a nié ces affirmations. De plus, le chef d’État-major général des Armées, le Général Oumar Sano, a mentionné 157 corps transportés dans des camions militaires.
Au cours des confrontations de ce 22 avril, Valentin Haba a confirmé ses précédentes déclarations en tant que témoin. De même, Pr Hassane a confirmé la présence de 58 corps dans les deux morgues, sans connaître leur provenance exacte. Il a spécifié que 43 corps avaient été reçus dans des camions militaires, tandis que les autres étaient des décès enregistrés à l’hôpital.
« On ne m’a pas informé de l’origine des corps. On m’a simplement demandé de les recevoir. Ces corps, déjà en état de décomposition, étaient entassés dans des camions bâchés et exposés à un soleil ardent. Je confirme qu’ils étaient transportés dans des camions militaires sous escorte militaire. J’ai reçu un total de 43 corps, répartis comme suit : le premier camion en a déposé 21, le deuxième 7, et le troisième 15. Les 43 corps proviennent des camions militaires. Les 15 autres corps, venus s’ajouter pour atteindre le total de 58, sont des décès survenus à l’hôpital », a-t-il expliqué.
À lire aussi
L’ancien ministre de la Santé, le Colonel Abdoulaye Chérif Diaby, a également évoqué les 54 corps dans des camions au camp Almamy Samory Touré, précisant que le Général Toto avait ordonné leur transport à la morgue par les médecins militaires : « Le Général Toto m’a informé que les 54 corps étaient présents. Il a précisé que les médecins militaires allaient les transporter jusqu’à la morgue et les remettre au médecin légiste. Les corps ne m’ont pas été directement adressés. De plus, il a déclaré prendre en charge les frais de préparation des corps. Je n’ai pas eu à superviser leur gestion. »
De son côté, le Général Oumar Sano a déclaré n’avoir pas compté les corps lui-même mais s’être appuyé sur un rapport de la Croix-Rouge mentionnant 157 corps : « Je confirme cela, mais je me suis basé sur le rapport qui m’a été présenté par la dame de la Croix-Rouge. Je n’ai pas moi-même compté les corps. »
La deuxième confrontation a opposé le Colonel Moussa Tiegboro Camara à des victimes l’accusant de les avoir menacées, si elles entraient au stade. Chaque victime a confirmé ses accusations tandis que le Colonel Tiegboro les a toutes niées.
L’audience reprendra le mercredi 23 avril avec d’autres confrontations entre les accusés et des victimes.
