Les plaidoiries se poursuivaient ce mercredi 29 mai dans l’affaire du 28 septembre 2009 jugé au tribunal criminel de Dixinn.
Dans sa plaidoirie, Me. Moussa Diakité va tout d’abord dénoncer la violation des droits de son client, Paul Mansa Guilavogui, qui, lors de son audition chez le juge d’instruction, n’a pas été assisté d’avocat ni d’interprète. Il a fustigé des irrégularités ayant caractérisé les enquêtes préliminaires.
« Au départ, il a été poursuivi pour assassinat, meurtre, viol, pillage, vol à main armée, coups et blessures volontaires et complicité. Monsieur le Président, lors de sa première comparution devant le juge d’instruction, on lui a notifié certaines lois, mais ce jour-là, il a été entendu sans interprète, alors que le juge d’instruction avait bien constaté la difficulté de communication de Paul Mansa dans la langue de la procédure. Le juge, ayant constaté l’identité de Paul Mansa, lui a fait connaître les infractions qui lui sont reprochées. Il a été informé qu’il est inculpé des faits de s’être rendu complice des infractions commises au stade du 28 septembre et de s’être abstenu volontairement, sans risque actuel pour lui, de porter assistance à une ou plusieurs personnes.
Monsieur le Président, la défense de Paul Mansa revient devant vous pour solliciter l’acquittement pur et simple de mon client après 9 ans sans être jugé. Être dans une procédure où il n’a jamais eu d’interprète ni d’avocat, et être traduit devant votre tribunal avec une demande de condamnation à 15 années d’emprisonnement, c’est un effet boomerang. Le droit que vous réclamez, ce droit a son opposé. Vous voulez condamner quelqu’un dont les droits n’ont pas été respectés. C’est pourquoi, Monsieur le Président, sur la base de cette violation des principes sacro-saints du procès équitable, Paul Mansa mérite l’acquittement. Et étant donné qu’aucun élément ou aucune preuve n’a été apportée à votre tribunal, pas même un certificat médical, il est évident que Paul Mansa n’est pas coupable. C’est pourquoi, Monsieur le Président, sur la base des violations des droits de Paul Mansa, qui auraient dû être respectés avant d’être traduit devant votre tribunal, et en raison du manque de charges contre lui, nous vous demandons de l’acquitter purement et simplement. Ne suivez pas le parquet qui veut condamner des individus comme Cécé Raphaël et Toumba, malgré que la partie civile les déclare innocents. Monsieur le Président, en donnant la liberté à Paul Mansa, vous aurez rendu justice », a-t-il plaidé avant de solliciter l’acquittement de son client pour manque d’éléments de preuves.