Le procès des événements du 28 septembre 2009 est entré dans sa deuxième phase avec le témoignage des victimes après celui des accusés. Parmi les victimes, il y a Fatoumata Barry qui a décidé de témoigner à visage découvert. Agée d’une quarantaine d’années, elle a fait des témoignages qui donnent froid au dos. Et ces témoignages divisent les avocats des accusés dans cette affaire qui a fait plusieurs dizaines de victimes de viol. L’avocat de Dadis et celui de Toumba se titillent.
Sidiki Bérété, l’un des avocats de Moussa Dadis Camara ne croit pas à la version de la victime : “Les peines sont lourdes. On peut aller jusqu’à la perpétuité. Donc, on ne peut pas fabriquer une victime pendant 13 ans et vous attendez quatre mois après l’ouverture du procès pour venir dire que vous avez été violée pendant que le public sortait au portail, pendant qu’elle–même elle courait. Ce n’est pas vrai. C’est une victime préparée. C’est elle qui a envoyé un acte médical qui atteste qu’elle est malade. C’est elle-même qui a dit qu’elle a été hospitalisée à la psychiatrie de Dakar pour dire qu’elle est folle. C’est elle-même qui a renoncé au huis-clos. Donc, elle a déjà renoncé à son droit de secret médical. Vous croyez que je vais laisser passer le mensonge parce que c’est une femme ?”
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Du berger à la bergère. Me Paul Yomba Kourouma, l’un des membres du pool d’avocats de Toumba est catégorique : “Nous rentrons dans une phase très décisive qui demande beaucoup d’attention, d’humanité dans l’examen de cette affaire. Le respect de la procédure judiciaire par les avocats est primordial. J’invite donc mes collègues à faire preuve de beaucoup de tempérance pour aborder les questions sensibles avec les victimes. Et surtout les gens qui sont en train de décider, ce sont des gens meurtris qui portent des blessures. Il faut donc leur parler avec beaucoup de tempérance. Donc, dire qu’elle n’est pas sincère dans ses propos est un manque d’humanité ».