Suspendue depuis le 21 décembre 2022, l’audience criminelle dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009 a repris ce 9 janvier 2023. Le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au moment des faits, comparaît devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry pour la 6e journée. Il fait face aux questions des avocats des parties civiles.
Quand Me Tasfir Barry lui a demandé ce qui a fait que ça a dégénéré au stade lors de cette manifestation, Moussa Dadis dit que « c’était indépendamment » de sa volonté. Quand on lui a demandé s’il avait déclaré une journée deuil national après le massacre ou qu’est-ce qui a motivé sa décision de refuser l’envoi en Guinée par la CEDEAO des forces d’interposition pour protéger les populations civiles, il dit qu’il n’a pas de réponses à ces questions ».
Après les événements, aucun militaire n’a été sanctionné par la junte. Moussa Dadis dit qu’il ne pouvait pas le faire parce que le ministre de la Justice avait déjà saisi le procureur de la République pour le dossier. Il y a également la commission d’enquête internationale. « Il fallait me subordonner à ces deux institutions à la fois nationale et internationale », souligne, avant de répéter ce qu’il avait déjà dit à propos d’une éventuelle arrestation qui Toumba Diakité qui pourrait conduire à un autre bain de sang.
À la barre, faut-il le rappel, Toumba Diakité, ancien aide de camp de Dadis, a été interrogé pendant 7 journées. Le capitaine Dadis Camara, qui est à sa 6e journée, pourrait encore rester à la barre pendant plusieurs jours, car il n’a pas fini avec les avocats des parties civiles. Après ceux-ci, ce sera le tour des avocats de la défense, y compris ses propres conseils, de lui poser des questions de charge pour les uns, et de décharge pour les autres.