Après la fin de l’interrogatoire du capitaine Moussa Dadis Camara, c’est le Colonel Blaise Goumou qui a été appelé par le tribunal à la barre. Une fois, ce gendarme qui a intégré l’armée en janvier 1993, s’est dit frustré et déçu: « Je suis frustré. Je suis déçu. Je ne m’attendais pas à être dans cette situation aujourd’hui. Depuis le 28 septembre 2022, je suis installé dans le box des accusés. J’ai beaucoup entendu. J’ai beaucoup vu. » Sa frustration pourrait découler du fait qu’on a toujours eu besoin de lui quand il y a des formations à faire pour les jeunes, mais qu’il n’a jamais bénéficié d’un poste de responsable, ni même de véhicule. Il n’a été nommé qu’en 2011 par le Général Ibrahima Baldé, Haut-commandant de la Gendarmerie nationale et directeur de la Justice militaire à l’époque.
Aboubacar Diakité dit Toumba avait déclaré que Goumou est l’un des responsables du recrutement à Kaléa dont les principaux éléments sont accusés d’avoir participé au massacre au stade du 28 septembre 2009. »Il y a des propos de nature à désorienter votre tribunal. Ça ne marchera pas », prévient-il, avant d’annoncer qu’il va démonter les propos de Toumba Diakité, aide de camp de Dadis au moment des faits: « J’essaierai de prendre le contre-pied de toutes les contre-vérités qui ont été affichées contre ma personne par le commandant Toumba. »Blaise Goumou est le 10e accusé dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009 à comparaître sur un total de 12 personnes. Mais ce procès a en son sein deux blocs : celui de Dadis et celui de Toumba. Aboubacar Diakité n’a de son côté que son ancien garde de corps, Cécé Raphaël Haba. Si on peut parler de 3e camp, c’est peut-être celui de Mamadou Aliou Keita. Ce dernier a un seul chef d’accusation: c’est le viol. Et c’est la victime qui a porté plainte contre lui. Tous les autres accusés se rejettent la responsabilité les uns sur les autres.