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Procès du 28 septembre : A cause de l’absence des avocats de la défense, l’audience renvoyée au 19 juin

Le procès dans l’affaire des événements du 28 septembre 2009 a repris ce 5 juin 2023, mais elle a été marquée par l’absence des avocats des accusés, à l’exception de Me Alpha Amadou DS Bah, l’un des conseils des parties civiles. Le président du tribunal a donné la parole à Me Alpha Amadou DS Bah afin qu’il explique les raisons de sa présence solitaire.

Prenant la parole, l’avocat a souligné le caractère inédit de cette situation, étant le seul avocat présent parmi les 41 avocats constitués dans cette affaire. Il a expliqué qu’il était présent à l’audience pour deux raisons principales. Tout d’abord, il souhaitait participer à l’audience en tant que représentant des parties civiles. Ensuite, il voulait aborder les nombreuses questions qui se posaient quant au boycott des avocats de la défense.

Selon l’avocat, il a été interpellé par de nombreuses victimes, la Cour pénale internationale (CPI) et plusieurs partenaires qui s’interrogeaient sur les raisons de ce boycott. Face à cette situation, il a jugé essentiel d’être présent pour montrer que la simple présence des avocats des parties civiles ne suffit pas à assurer le déroulement d’un procès criminel. Il a souhaité faire comprendre à l’opinion nationale et internationale que la présence des avocats de la défense est indispensable pour la tenue d’un procès équitable.

Me Alpha Amadou DS Bah a insisté sur la nécessité de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que la défense soit ramenée à l’audience. Il a souligné que cette question ne peut pas être résolue dans les médias, mais qu’un dialogue concret et sérieux doit être engagé entre les décideurs et les avocats en grève.

Il a rassuré les victimes de leur engagement à participer au procès, mais a souligné qu’ils ne peuvent pas mener ce procès seuls. Il a déploré un éventuel chantage exercé sur les victimes en les laissant seules avec leurs avocats sans la présence de la défense : « Je suis présent pour rassurer les victimes quant à notre engagement à participer à ce procès, mais nous ne pouvons pas, à nous seuls, mener ce procès à bien. Il est impératif que la défense soit présente dans cette salle. J’espère qu’à partir d’aujourd’hui, une meilleure compréhension émergera, car j’ai l’impression qu’un chantage est exercé sur les victimes. Les victimes, seules avec leurs avocats, ne peuvent pas mener cette audience en l’absence de la défense. Je tenais à expliquer cette situation pour qu’il n’y ait plus jamais cette confusion savamment entretenue dans le but de me nuire personnellement».

Me DS Bah a conclu en espérant que cette situation soit mieux comprise à partir de ce jour. Il a souhaité dissiper toute confusion et a affirmé qu’il était présent à l’audience en tant qu’avocat engagé, appartenant à une corporation et agissant sur instruction des parties civiles : «Je suis ici à cette audience en tant que membre d’une corporation, un avocat dans l’âme. Je suis présent pour l’audience dès que j’ai reçu les instructions des parties civiles ». 

Le ministère public, représenté par Elhadj Sidiki Camara, a signalé les difficultés de poursuivre les débats en l’absence des avocats de la défense. Il a souligné que bien que le code de procédure pénale prévoit la possibilité de commettre d’office des avocats en l’absence de la défense, cela ne faciliterait pas la poursuite des débats de manière fluide : «Selon le code de procédure pénale, le tribunal peut nommer d’office des avocats en l’absence des accusés, mais cela risque de compromettre le bon déroulement des débats».

Il a donc humblement demandé un nouveau renvoi d’une semaine afin de permettre aux démarches en cours de faire avancer la situation et de garantir la présence des avocats de la défense dans la salle d’audience : «Pour assurer la commodité, la sérénité et la continuité des débats qui ont commencé de manière prometteuse, le ministère public demande respectueusement un renvoi d’une semaine. Des démarches sont en cours pour résoudre cette situation et permettre la présence de nos partenaires dans la salle d’audience. Le peuple de Guinée attend avec impatience que ces démarches aboutissent afin de garantir un dénouement favorable à cette affaire ».

Le président du tribunal a décidé de reporter l’affaire au 19 juin 2023, dans l’espoir que d’ici là, les démarches en cours permettront de résoudre les divergences et d’amener les avocats des accusés à l’audience.

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