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Procès du 28 sept. : ces témoignages de Fall qui enfoncent Marcel et réconfortent Toumba

A la barre, Marcel Guilavogui à clamé haut et fort qu’il ne s’est jamais rendu au stade du 28 septembre le jour de la manifestation. Mais ce 28 mars, François Lounceny Fall, a bien dit le contraire. Il a affirmé que c’est Marcel qui frappé Sidya Touré et que c’est lui qui menacé d’exploser la clinique Ambroise Paré si les leaders y sont admis pour des soins. François Lounceny Fall a aussi dit avoir vu des gens qui escaladaient les murs tomber, des femmes qui se faisaient déshabiller par des militaires au palais des sports. Il soutient que beaucoup de femmes ont été violées mais beaucoup d’entre elles ont préféré ne pas en parler. Dans ses explications, il dit que c’est Aboubacar Diakité dit Toumba qui les a extraits du stade pour envoyer à la clinique Ambroise Paré.

« […]Aussitôt que Jean Marie Doré a fait son entrée au stade, nous avons entendu des crépitements d’armes à l’extérieur suivis d’une grande ruée de gaz lacrymogène qui a envahi le stade. Le stade était inondé de gaz lacrymogène. Nous étions à la tribune. Mais de là où nous étions, nous n’arrivions plus à respirer. C’était ma première expérience avec l’odeur ocre, sulfureuse du gaz lacrymogène. Les jeunes ont formé un cordon pour nous apporter des feuilles pour nous protéger contre l’effet du gaz. C’est en ce moment que la panique a gagné tout le stade. Les jeunes couraient partout. Et ensuite les militaires ont fait leur entrée. De là où j’étais, j’ai reconnu le commandant Aboubacar Diakité parmi eux. Les militaires sont rentrés. Certains ont commencé à tirer sur la foule qui était en débandade. Vous ne pouvez pas imaginer, une foule dans un endroit fermé, les portails tenus par les militaires, avec des murs hauts. Des jeunes escaladaient les murs et tombaient. J’ai vu des jeunes tomber sur la pelouse quand des militaires tiraient sur eux. C’est en ce moment que nous avons vu le commandant Toumba monter les escaliers. Arrivé à notre niveau, il a dit où sont les leaders? Dès que nous sommes levés, les militaires qui étaient derrière lui, comme étant le groupe de Marcel. Ce groupe là s’est emparé de nous.  Nous avons reçu les premiers coups. Sidya a reçu un violent coup de gourdin ou de crosse de fusil sur sa tête. Le sang a jailli. J’ai reçu un violent coup, je suis tombé sur les gradins. C’est ainsi que nous sommes descendus. D’autres sont partis vers la droite, nous avons descendu par la gauche toujours poursuivis par ces assaillants jusque sur la pelouse. Arrivés sur la pelouse j’ai vu notre collègue Cellou Dalein entre leurs mains. Il y avait au moins 5, 6 ou 7 militaires, ils étaient nombreux en train de l’étranger littéralement, le rouant de coups. Pendant que nous étions arrêtés, j’ai vu Marcel asséner un violent coup sur la tête de Sidya Touré. Puis j’ai reçu un violent coup de matraque sur la terre. Je suis tombé. Je me suis relevé et me suis accroché à la ceinture de mon jeune et infortune collègue du jour, Mouctar Diallo. Mon garde de corps voyant cela, m’a couvert de son corps. C’est à ce moment que Toumba a essayé de dégager les militaires. Il ne pouvait pas. Difficilement il nous a extraits et nous a demandé de le suivre. C’est ainsi que nous sortis de l’intérieur du terrain de football. Nous l’avons suivi, mais nos assaillants nous poursuivaient toujours. Arrivés, au niveau du palais des sports, on a vu des militaires en train déshabiller des femmes, en train de les battre. C’est ainsi que nous avons marché jusqu’à l’esplanade du stade. Arrivés là, nous avons retrouvé notre infortuné porte-parole Jean Marie Doré qui n’avait plus sa veste, ni sa cravate. Il était battu à sang. C’est en à ce moment que Toumba nous a embarqués dans son véhicule. Lorsqu’il nous a embarqués dans son véhicule, ça doit être une Jeep, il est reparti en courant vers le stade nous laissant dans le véhicule. Pendant ce temps, Marcel et ses soldats tournaient autour du véhicule. Il préférait des menaces. A un certain moment, il a donné un violent coup de matraque dans le visage de Sidya Touré. J’ai ressenti ce coup parce qu’il était violent. C’était en plein visage. Sidya lui a dit « mais qu’est-ce que je t’ai fait? ». Il a répondu que « nous allons vous tuer tous ». Et il menaçait. C’est en ce moment que nous avons vu Toumba revenir en courant. Il a démarré.  Plutôt que de prendre la route du camp, parce que pour nous Toumba est venu pour nous arrêter, il a fait demi tour et il a pris la route de Donka. Il roulait a tombeau ouvert. On est allé jusqu’au pont 8 novembre et a tourné à droite. J’avais pensé qu’il nous amenait au quartier général de la CMIS. Mais il a finalement garé à la clinique Ambroise Paré. Lorsque nous sommes descendus nous avons vu des médecins, des infirmiers sortir pour nous accueillir. C’est à ce moment que nous avons vu Marcel surgir. Le commandant Tiégboro était présent sur les lieux. Alors il y a eu une altercation entre Marcel et Toumba. C’est là où nous avons su que celui qui nous battait à l’inter du stade s’appelait Marcel, parce que Toumba l’appelait par son nom. Ils ont eu une longue discussion. Après, Toumba l’a tiré vers un côté. Ils parlaient tout en marchant. Marcel tenait à ce qu’on nous amène au camp Alpha Yaya et Toumba tenait à ce qu’on soit à la clinique. Toumba n’a pas réussi à le contenir et il est venu vers nous. Le commandant Tiégboro a aussi essayé timidement d’intervenir auprès de Marcel. Ça n’a pas marché. Et c’est par la suite que Marcel a sorti une grenade pour dire que si on nous recevait dans ce dispositif hospitalier il allait faire exploser la clinique. Les infirmiers et les médecins qui étaient là ont tous fui. Ils sont entrés à l’intérieur de la clinique en courant. Toumba ayant compris qu’il  n’avait pas la possibilité de nous faire admettre dans cette clinique nous a réembarqués dans son véhicule et toujours à la même allure pour la ville. Il nous a conduits jusqu’au niveau de l’état-major de la Gendarmerie. C’est là où il nous a déposés. On nous a reçus, on nous a fait asseoir sur des bancs. Nous sommes restés là-bas pendant un bon moment et c’est à la suite de ça que le Général Baldé est arrivé. Il est passé à côté de nous, il nous a regardés et il est passé. C’est Jean Marie qui l’a interpellé. Il a dit « mon Général vous avez vu dans quel état vous avez mis ces personnalités ?. Ce sont deux anciens Premiers ministres que vous avez traités comme ça. Le Général Ibrahima Baldé nous a dit non je vous ai écoutés au stade… »

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