Détenues depuis le 17 janvier 2018, le procès qui oppose le ministère public et la fameuse donneuse de grossesses et ses complices s’est ouvert ce jeudi 5 avril 2018 au tribunal de première instance de Mafanco. Affaire dans laquelle les présumés Na Fanta Camara, M’Mah Soumah et Etienne Balamou sont poursuivis pour escroquerie, administration de substance nuisibles, mise en danger de la vie d’autrui, exercice illégale de la médecine et usurpation de Titre. Après plusieurs heures de débats, le procureur a requis des peines de 5 ans de prisons fermes pour Na Fanta Camara et M’Mah Soumah chacune et 6 ans de prison fermes pour Etienne Balamou et une amende de 200 milliards de francs guinéens pour l’ensemble des prévenus. Un réquisitoire qui n’est pas du goût des victimes qui réclament des peinent plus lourdes. De son côté l’avocat de la défense reconnait que ses clients ont causé involontairement du tort aux victimes et souhaite la clémence du tribunal constate sur place Guinéenews.
Cette affaire déferle la chronique à Conakry depuis le mois de janvier dernier. En effet des centaines de femmes plus de 700 au total selon le ministère publique ont vu leur ventre ballonné après avoir pris des décoctions proposé par Fanta Camara qui prétend les traiter pour qu’elles tombent enceinte. Parmi les victimes ils y a certaines qui sont dans cet état depuis plus de 27 mois. Une situation qui a poussé la partie civile et le procureur à solliciter de lourdes peines à l’encontre des prévenus.
« Je suis satisfait du déroulement des débats, mais en plus des peines de 5ans et 6 ans requis par le procureur nous souhaitons également que le tribunal prenne en compte nos demandes de réparations par rapport aux préjudices que nous avons subi. Parce que vous-même vous avez constaté il y a des femmes qui sont là et qui ont des ventres ballonnés depuis 2 ans 3 mois » sollicite Seny Kamano.
L’avocat de la défense a plaidé coupable des faits qui sont reprochés à ses clients, mais indique toutefois que le préjudice a été causé involontairement avant de solliciter la clémence du tribunal pour Na Fanta et ses complices.
« Mes clients cherchaient seulement à aider ses femmes à avoir des enfants et comme ce sont des gens qui ont des casiers judiciaires vierges donc ils doivent bénéficier de certaines avantages par rapport à la décision. Mais quand le procureur est allé jusqu’à la peine maximale franchement je suis sidéré » affirme Me Kerfala Soumah.
A la fin des plaidoiries les victimes estiment que les peines requis par le ministère public sont trop faibles. Elles souhaitent des sanctions plus lourdes et la réparation dans leur droit.
« 5 ans de prison fermes c’est trop petit, personnellement je souhaite qu’on condamne Na Fanta et ses complice jusqu’à leur mort. Moi c’est une de mes copines qui m’a parlé de cette dame, et elle est décédée il y a quelques temps après avoir pris les médicaments qu’elle lui a donnés sous prétexte qu’elle va avoir un enfant. Actuellement je n’ose même pas demander à mon mari de l’argent pour mes soins et je souffre et plusieurs autres femmes sont dans cette situation certaines sont même renvoyée de leurs foyers. Donc je souhaiterai que l’Etat nous prenne en charge avant tout » plaide Kadiatou Baldé l’une des victimes.
Le procès est renvoyé à lundi 9 avril. Un jour très attendu par les victimes qui espèrent obtenir justice.