Poursuivis pour « escroquerie, administration de substances nuisibles, mise en danger de la vie d’autrui, exercice illégal de médecine et usurpation de titre’’, les prévenus N’Na Fanta Camara, M’Mah Soumah et Etienne Balamou sont enfin situés sur leur sort. Ils sont respectivement condamnés à 5ans, 4ans et 3 ans de prison ferme avec un milliard 500 millions de francs guinéens au titre des dommages et intérêts.
La sentence est tombée dans l’après-midi de ce lundi 9 avril au Tribunal de Première Instance de Mafanco. Un verdict qui est loin de satisfaire les victimes qui décident d’interjeter appel, a-t-on constaté sur place Guineenews.
«Pour la répression, le tribunal condamne Fanta Camara à 5 ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 10 millions de francs guinéens. Quant à M’Mah Soumah, elle a écopé de 3ans de prison ferme et du paiement également d’une amende de 10 millions GNF. S’agissant du troisième prévenu, Etienne Balamou, il prend 4ans de prison et soumis au paiement d’une amende de 5 millions de francs. Sur l’action civile, le tribunal condamne Fanta Camara et ses coaccusés, M’Mah Soumah et Etienne Balamou au paiement solidaire de la somme d’un milliard 500 millions de francs guinéens au profit des parties civiles et pour toute cause de préjudices confondus », a déclaré Djeynabou Doghol Diallo, présidente du tribunal de Mafanco.
Visage crispé et anxieux avant la délibération, N’Na Fanta Camara, la principale accusée, semble s’être réjouie de la sentence prononcée par la juge à son encontre. Parce qu’à l’annonce du verdict, elle a levé les mains ouvertes dans le ciel pour rendre grâce à Dieu. Un geste qui n’a pas été du goût des plaignantes qui ont aussitôt laissé éclater leur courroux. D’ailleurs, certaines d’entre elles accusent le tribunal d’avoir été très Clément à l’endroit des prévenus et réclament des peines plus lourdes.
«Nous ne sommes pas satisfaites. La peine est insignifiante et le droit n’a pas été dit. Cette femme nous menaçait, elle nous maudissait. Je veux qu’on la condamne à mort. Cinq ans, c’est trop peu pour N’Na Fanta qui devait prendre au moins 20 voire 25 ans de prison ferme. Imaginez, il y ‘a eu 9 femmes qui sont décédées à cause d’elle. Maintenant, elle va faire 5 ans et sortir refaire les mêmes crimes. Donc, nous irons chez le président Alpha Condé pour qu’il nous aide à obtenir justice», ont été les réactions exprimées par la porte-parole des femmes victimes après la condamnation des prévenus.
Les avocats de la partie civile, quand à eux, se félicitent du déroulement du procès en général. Cependant, ils jugent insignifiante la réparation.
« Je m’attendais à cette peine parce que c’est conformément au code pénal. Mais concernant la réparation, je ne suis pas satisfait parce que les femmes souffrent sérieusement. Elles ont aujourd’hui un problème de santé très grave. Alors leurs accordé 1 milliard 500 millions de fg comme réparation de leur préjudices alors qu’elles sont plus de 700 à 800, je pense que la réparation du préjudice n’a pas été concluant », a regretté Me. Seny Kamano. Apres concertation, la partie civile compte interjeter appel.
Pour rappel, ces accusés sont détenus depuis le mois de janvier suite à des plaintes déposées par plusieurs centaines de femmes qui étaient venues les consulter dans l’espoir d’enfanter un jour.