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Procès 28 septembre :  CNDD, Dadis, Conté… le grand « déballage » de Toumba

A la suite de Marcel Guilavogui, c’est Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba qui a comparu pour répondre de son implication présumée dans le massacre du 28 septembre 2009. Notamment, pour des faits « de meurtres, de viols, de pillages, d’incendies volontaires, de vols à main armée, de coups et blessures volontaires, d’outrages à agents de la force publique, de tortures, d’enlèvements, de séquestrations, d’agressions sexuelles, d’attentats à la pudeur, de responsabilité et commandement des chefs hiérarchiques et militaires et de complicité ».

C’est un Toumba serein qui a comparu devant le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. Se réjouissant de la tenue du procès en Guinée, il a promis la sincérité et la vérité sur ces évènements dont la suite lui a valu sept ans d’exil et maintenant six ans de prison.  Il est allé jusqu’à même juré « devant le maître suprême des juges ». Et d’ajouter : « si je falsifie une virgule sur ce je dirai… que Dieu ne me pardonne pas ».

Au départ, le pacte

Toumba est parti à la genèse de l’histoire de sa relation avec celui dont il est était chargé de la sécurité et qu’il a fini par tirer sur lui – l’ancien Président Moussa Dadis Camara.

Bien avant la prise du pouvoir par le CNDD, le 23 décembre 2008, Toumba et Dadis se connaissaient bien et avaient même signé un pacte. C’est du moins ce que dit l’ancien aide de camp de l’ancien président. « C’est un monsieur qui tenait au pouvoir. Il est venu vers moi, c’était  entre 2007 et 2008, pour qu’on fasse un pacte. Il a fait venir un féticheur à cet effet. Tout ce qu’il voulait, c’était d’être président. Parce que le régime de Conté tirait vers sa fin. Nous avons alors signé le pacte, Dadis, Marcel, moi et autres. Et le féticheur a dit, celui qui trahira les autres prendra une balle », a dit l’accusé à l’encontre de son co-accusé.

Dadis, un infatigable en quête de pouvoir

« Dadis, c’est quelqu’un qui ne  se repose pas […] Il ne mange pas ; il calcul toujours le pouvoir… », a-t-il dit sur son ancien patron, lui a promis de faire connaître toutes les individualités du CNDD pour que le ministère public puisse savoir qui doit rentrer chez lui et qui doit rester [en prison].

 Et Conté mourut  le 22  décembre 2008

 «  Ce jour, j’étais avec le capitaine Moussa Dadis dans un motel à Kipé.  Vers zéro heure, Beugré est venu me souffler à l’oreille qu’on l’a informé que  le Président (Lansana Conté) est mort. Dès qu’il me l’a dit, j’ai réveillé Dadis – qui dormais sur une paillote à côté de moi –  et je lui ai dit que j’ai été informé de la mort du Président, de chercher alors à confirmer.  Il a appelé ses relations qui lui ont confirmé l’information. Tout de suite, il m’a dit allons en Ville. Je lui ai dit  non. Si on va là-bas, ils vont nous prendre (arrêter ou interpeller, ndlr). Habilles-toi et vas au camp Alpha Yaya Diallo. Je lui ai dit donne-moi l’argent et toi, prends ton véhicule et va chercher les hommes qu’on a l’habitude de laisser chez toi. Rendez-vous au camp Alpha Yaya. Il m’a dit, tu as raison. Et il est parti. Quand il est parti, j’ai partagé l’argent avec les autres, au nombre de 16, qui étaient avec moi et j’ai donné consigne que chacun rentre se préparer pour se retrouver au camp Alpha Yaya. Marcel était avec moi et un autre. Je leur ai dit, nous bougeons ensemble. Nous sommes arrivés chez moi. J’ai dit à Marcel, toi tu habites au camp, rentres donc chez toi, observe et reviens me rendre compte. L’autre [il ne donne pas son nom] avait oublié son arme. Je lui ai dit d’aller chercher l’arme et de revenir me trouver à la maison. C’est qui fut fait. Marcel et l’autre sont revenus [vers moi] pendant que Dadis [était déjà] arrivé au camp avec sa troupe. A ce niveau, je vais préciser que le général Sékouba Konaté était commandant de la troupe BATA. Il était très armé et très fort. A Conakry, il n’y avait pas son deux. Logiquement, Dadis relevait de lui, même s’il a été après nommé Directeur général des hydrocarbures. Mais, le général Toto qui avait plusieurs unités sous son contrôle,  avait déjà pris le camp. Tiegboro était son secrétaire ( de Toto). Dès que je suis venu, je suis allé vers le général Toto, j’ai brisé la porte, je suis entré et je lui ai dit, tu es arrêté… »

Le rôle important de Beugré

Toumba présente Beugré comme celui qui a joué un grand rôle dans la prise du pouvoir par le CNDD. « Beugré dont on parle a beaucoup travaillé pour l’arrivée au pouvoir (du CNDD) bien qu’il n’avait pas le niveau (intellectuel)… Beugré relevait du camp Camayenne où il mobilisait parce que sa voix comptait là-bas », a-t-il  réagi.

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