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Problématique du transport d’hydrocarbures en Guinée : n’est pas transporteur de produits pétroliers qui le veut (suite)

Sur ce plan, l‘avis d’un manager et spécialiste du secteur, en l’occurrence, BTO transports et logistique, vice-président de l’union professionnelle des transporteurs d’hydrocarbures et produits assimilés, nous est resté en mémoire de longues années durant, après que nous l’ayons rencontré en fin des années 2000, à la célébration d’une journée mondiale de la sécurité routière avec l’appui financier de Shell et aussi dans des émissions de ‘Prudence sur la Route’ à la RTG. M. BTO avait alors parfaitement décrit la problématique du transport d’hydrocarbures, en des termes, on ne peut plus clairs et convaincants : « le transport d’hydrocarbures est une activité à haut risque. Elle requiert un professionnalisme à toute épreuve. Pour l’entreprendre, il faut certes, avoir les moyens qu’il faut, mais il faut surtout se défaire de tout ce qui est amateurisme, routine, laisser-aller, improvisation. Il faut rompre avec le ‘à peu près’ le ‘en attendant’ le ‘on va voir’, le ‘’on va gérer après’’, le ‘’il faut m’en parler’’ et le ‘attendons d’abord, ce n’est pas si urgent que ça.’’

Tout cela est contre-productif dans le transport d’hydrocarbures. Celui qui refuse d’en tenir compte, le paye toujours au prix fort. Il n’attend jamais bien longtemps pour rencontrer un souci pendant une de ses opérations. Un souci souvent gros et même très gros. Quand il arrive, en un court instant, il peut faire perdre tout à la fois : le camion, le produit, le parc ou le dépôt tout entier et parfois aussi le conducteur et/ou son assistant, s’il en a. Sans compter la pollution certaine de l’environnement ou sa destruction et pire que tout, des victimes collatérales peuvent aussi être dénombrées. Des personnes innocentes qui meurent ou qui sont blessées par notre fait.

Ainsi qu’on le voit, s’il est vrai que notre secteur d’activités attire de plus en plus de monde, la libéralisation des initiatives privées le permet, il est tout aussi important, au regard des risques élevés, de rappeler à chacun que l’on ne doit pas y venir par mimétisme ou simple enthousiasme, sur un coup de tête ou par goût et recherche du profit à tout prix. Nous n’exagérons rien. Notre ambition n’est pas de faire peur ou décourager qui que ce soit. Nous voulons, partant de notre expérience propre dans le domaine et notre mission en tant que membre de l’association des transporteurs d’hydrocarbures et produits assimilés, nous voulons disons-nous, contribuer à garantir la promotion de notre activité et la sécurité de tous nos concitoyens.

Toute personne qui veut investir dans le transport pétrolier est la bienvenue. A la condition qu’elle s’adapte obligatoirement aux règles d’usage strictes qui ont cours dans le secteur. A défaut, il faut s’abstenir. Le nier, c’est à la limite, s’exposer et exposer les autres à un péril certain. »

 C’est là un avis de spécialiste averti qui entend s’investir dans le développement sans faille de ce secteur d’activités. Il s’attelle à refréner les mauvaises habitudes et pratiques qui plombent encore ce secteur et le rend toujours plus dangereux qu’il ne devrait.

Dans la même logique qu’il vient de développer, interpellant les candidats transporteurs à mieux se pourvoir pour intégrer efficacement la corporation, nous dirons que la rigueur doit être la même pour le recrutement des chauffeurs. N’importe qui n’est pas conducteur de camion-citerne. On a beau avoir accumulé des années d’expérience à conduire tous les véhicules imaginables, il faut nécessairement une formation pour utiliser correctement et en sécurité, une citerne de transport de carburant. C’est un savoir-faire particulier qui exige des connaissances et des aptitudes théoriques et pratiques qui ne sont pas forcément requises dans la conduite des autres véhicules. D’ailleurs, la permutation entre le conducteur de citerne et les autres, n’est possible que dans un seul sens. Lui seul peut remplacer les autres au pied levé. L’inverse n’est pas possible. D’abord, il faut stabiliser le camion-citerne face au ballant (mouvements de va et vient que le carburant embarqué effectue dans la citerne) et qui déséquilibre sa tenue de route. Ensuite il faut l’habilitation du chauffeur et tous les autres critères requis pour charger le produit au dépôt et le livrer au client. Aucun élément de cette chaîne ne peut s’accomplir sans formation. Tout cela exige des compétences avérées, un sens aigu de responsabilités et un comportement moral et citoyen.

Face à l’enjeu qui consiste à conduire en toute sécurité, l’équivalent d’une bombe ambulante, des années durant, sur des millions de kilomètres, tout transporteur devrait mettre un point d’honneur à ne recruter que les meilleurs candidats chauffeurs en stand-by, sur le marché de l’emploi.

Nous nous proposons de consacrer des articles à éplucher toutes les facettes de ce dossier dont l’importance pour le développement national le dispute aux dangers qui le guettent à tout moment et en tout lieu.

Pétroliers et miniers, cités en exemple

A chaque célébration de la journée africaine de la sécurité routière, les autorités, à travers la déclaration solennelle du Ministre des Transports, tissent des lauriers aux miniers et aux transporteurs d’hydrocarbures. Ils sont cités en exemple pour leur comportement dans la circulation est et les autres conducteurs sont invités à les imiter. Une telle disposition des autorités à l’endroit de ces deux groupes de transport est forcément la reconnaissance d’un mérite. C’est aussi un encouragement à toujours mieux faire pour réduire les accidents de la circulation routière dans notre pays. Pour nous limiter au secteur pétrolier dont il est question ici, on note le comportement exemplaire dont leurs conducteurs font preuve dans la circulation. En plus du fait qu’ils sont toujours en règle, du point de vue documents administratifs, ils respectent le code de la route et pratiquent la conduite défensive dans tous leurs déplacements en centre urbain et en rase campagne. C’est la résultante de tous ces comportements qui permet d’atteindre ce résultat annuel élogieux et extraordinaire de zéro accident. Un résultat qui surprend plus d’un, à juste titre d’ailleurs. On le serait pour moins que ça, avec tous les problèmes de circulation auxquels notre pays est confronté et les énormes risques liés au déroulement d’une activité de transport comme celle du carburant.

Pour les autorités, l’objectif zéro accident l’an, réalisé par les pétroliers est la preuve éloquente de notre capacité à réduire sensiblement les accidents. Par nos propres stratégies, nos propres moyens et nos propres efforts. Il suffit de vouloir et de se doter d’une organisation et d’un suivi conséquents. D’où, pour ce premier temps, leurs appels répétés à imiter les transporteurs pétroliers et les miniers qui ont compris que l’accident est un risque évitable et non une fatalité.

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