Sans nous attarder sur des hypothèses, pensons, rien qu’en flash, à ce qui serait arrivé si cet accident s’était produit dans une zone à forte densité de populations, une zone d’embouteillages ou de marché par exemple.
Autour de nous en Afrique, mais aussi à l’international, on entend souvent des nouvelles rapportant des catastrophes meurtrières, suite à des accidents de camions citerne qui prennent feu ou qui explosent. Le mardi passé, un camion-citerne avait explosé à Bamako faisant dans un premier temps 07 morts et une quarantaine de blessés ainsi que des dégâts matériels importants sur des véhicules automobiles et des engins à 2 roues. Nous apprenons qu’un accident de la même nature s’était produit hier, heureusement sans dommages corporels cette fois-ci. Quelques mois auparavant, c’était en Ethiopie puis après au Kenya que les mêmes situations se sont produites avec des morts par dizaines. Partout, des pertes énormes sont toujours enregistrées, qui mobilisent d’importants moyens matériels et financiers en termes de secours pour limiter les dégâts et de réparations pour la prise en charge des sinistres. Chez nous même, des cas tragiques sont enregistrés de temps à autre. Nous avons en mémoire trois drames survenus entre Gaoual et Koundara, à Timbo et à Souguéta, pour ne citer que ceux-là. Jusque-là, le plus grave d’entre tous les cas survenus chez nous, reste celui de Gbikili, un district sur la nationale n°1, à une quarantaine de kilomètres de Kindia, en provenance de Coyah. Il avait défrayé la chronique de par son ampleur et fait de nombreux morts et blessés ainsi que d’importants dégâts matériels.
Dans cet ordre d’idées, jamais encore nous n’avons entendu évoquer un cas similaire à celui survenu le 02 juillet 2010 à Sangé, dans le sud Kivu, en RDC (République Démocratique du Congo), suite à l’explosion d’un camion-citerne accidenté, dont des citoyens, par centaines, siphonnaient, dans une totale anarchie, le carburant. Nous avons encore en mémoire le bilan phénoménal enregistré à l’occasion : 232 morts, sur place (hommes (118), femmes (39), enfants (59), éléments des forces armées congolaises (11) et 05 militaires pakistanais de la Monusco), 110 blessés et d’immenses dégâts matériels. On nous apprend qu’en l’espace de 48 heures après le drame, 07 autres blessés ont rendu l’âme.
Devant une pareille hécatombe, survenue en face du marché d’une cité d’environ 43 000 âmes à l’époque, le cas des dégâts matériels, quoique très considérables et utiles à citer, passe au second plan.
Danger des produits pétroliers
Dans le milieu pétrolier, le triangle de feu est l’une des premières leçons qu’on apprend. Les règles en la matière sont strictes et il est vivement recommandé à chaque acteur, d’en tenir compte, partout où il se trouve dans l’accomplissement de ses tâches quotidiennes. La méconnaissance de cet axiome de base est la principale cause d’inflammation d’un produit pétrolier quel qu’il soit et où qu’il se loge (bouteille, bidon, fût, citerne, cuve de station, cuve du client ou de l’usine, tankers et dépôt). Il s’agit d’éviter à tout prix, d’associer les trois éléments que sont le combustible (essence par ex.), le comburant (l’air) et une source d’énergie (étincelles, flamme nue ou point chaud). Pour faire simple et ne pas rentrer dans des détails trop techniques abordés dans les programmes de formation des chauffeurs, nous dirons que les produits pétroliers sont des matières dont la mauvaise manipulation expose à des risques certains et graves. Il en est de même lorsque les véhicules qui les transportent font un accident. Il y a toujours un risque qui survient : incendie et/ou explosion, production de fumée toxique, et pollution de l’environnement (sol et eaux). En plus, il est important de savoir que les carburants, selon leur classe de danger prennent feu aussi rapidement que sont atteints leurs points éclair, d’auto inflammation ou leur limite d’inflammabilité. Pour résumer et sans exagérer, nous pouvons dire qu’un camion-citerne est comme une bombe roulante en milieu urbain et en rase campagne. Qu’il soit vide ou chargé, les chocs, les frottements, les étincelles, les points chauds et les flammes nues constituent pour lui, des vecteurs de feu, dès l’instant que l’une ou l’autre de ces sources d’énergie citées, rentre en contact avec l’air ambiant (présent et inévitable) et les vapeurs du produit transporté. Cela peut arriver malheureusement, par l’ignorance, le manque de formation, le non-respect des règles ou l’accident.