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Problématique du transport d’hydrocarbures en Guinée : des transporteurs qui ternissent l’image de la corporation (suite)

Mais, à y regarder de près, on se rend compte que cette belle image est en train d’être écornée par une frange de transporteurs dont l’amateurisme et la prise de risques sont porteurs de graves dommages pour l’activité d’une part, mais aussi pour le pays. La libéralisation des initiatives privées n’est pas pour permettre à chacun de faire ce qu’il veut. Or, pour le moment, c’est ce qu’on nous donne à voir. Ces nouveaux transporteurs, à qui nous souhaitons de réussir, s’investissent dans le transport d’hydrocarbures sans en avoir les compétences et surtout sans vouloir s’adapter à la discipline rigoureuse qui régente la corporation. C’est ainsi, qu’au-delà des transporteurs affiliés aux sociétés pétrolières de la place, nous avons les ‘indépendants’, les ‘transporteurs ou clients pour lui-même’, autant d’appellations qui donnent à croire qu’une faune est en train d’éclore, qu’il faut encadrer et discipliner.

Distinguo entre les camions citernes                                            

D’emblée, les camions des transporteurs dits ‘’indépendants’’ , ‘’transporteur ou client pour lui-même’’ se distinguent des autres par l’absence de logos des sociétés pétrolières sur les flancs de leur citerne. Mais bien d’autres indices existent qui permettent à l’œil averti de les identifier du premier coup. C’est d’abord, pour certains d’entre eux, leur manque d’entretien apparent, leur aspect extérieur négligé qui se traduit par de la peinture écaillée, la tôle froissée, cabossée ou sale, les pneus usés, l’éclairage insuffisant, le moteur poussif, la tenue de route aléatoire, les freins inopérants…Leurs conducteurs sont, en général, sans EPI (équipements de protection individuelle) au complet. Pendant le voyage, le chauffeur a jusqu’à deux assistants et plus, quelquefois. Son parc le planifie pour rouler à n’importe quelle heure, même la nuit et aucune limitation de vitesse ne lui est imposée. De retour de mission, on aperçoit sur leurs camions des sacs de charbon, des bidons d’huile rouge, toutes choses qui génèrent des risques d’incendie. Il y en a même qui roulent à ce moment, avec les trous d’homme ouverts ou qui les ferment, emballés dans des sacs plastiques, après le chargement. Autant de comportements potentiellement dangereux qui exposent tout le monde à des risques graves, mais qui véhiculent aussi une mauvaise image des transporteurs pétroliers aux yeux du public. Au regard des dangers que peut engendrer ce type de comportements, les autorités concernées par ce sujet doivent réagir sans attendre pour y mettre fin, une fois pour toutes.

Quand on pense aux graves accidents de citerne suivis d’incendie ou d’explosion que nous venons d’évoquer plus-haut et qui font des dégâts énormes, au plan humain et environnemental, on comprend bien que ce soit une question vitale pour le pays.

Risque d’amalgame et de confusion

Pour le citoyen lambda qui rencontre ou voit les camions citernes dans la circulation, sans faire la différence entre eux, il n’y a pas longtemps à chercher. Il s’inspire tout simplement du slogan pour conclure que citerne égale citerne. Et le tour est joué ! Ainsi le mauvais comportement d’un seul camion conduit à une généralisation sur l’ensemble. On dira alors les citernes ont fait ceci ou ont fait cela, sans se préoccuper de savoir de qui il s’agit exactement.

Tout en rappelant par souci d’objectivité, les réels efforts que fournissent bien de transporteurs indépendants pour mieux gérer leur parc, il y a à noter que c’est bien leurs véhicules qui sont les plus impliqués dans les incidents ou accidents de camion-citerne, enregistrés à travers le pays. Pas besoin d’une étude pour s’en convaincre. Un simple recours à la sécurité routière (police et gendarmerie) l’attesterait aisément.

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