Après les Espagnols, voilà les Italiens. Vendredi, lors de la présentation des vœux de nouvel an au ministère de la Justice, le ministre dudit Département a indiqué avoir signé une convention avec une société italienne pour la construction de la prison moderne de Yorokoguia. « Nous, on a obtenu notre résiliation (du contrat avec l’entreprise espagnole Cierzo Inversiones S.A). Il y a des partenaires italiens qui sont là depuis plusieurs mois… Cette fois-ci, la convention que nous avons signée, c’est pour que cette prison finie par être construite et éventuellement d’autres prisons… », a indiqué le ministre.
En faisant cette annonce, Me Cheik Sako a voulu préciser que l’entreprise – dont-il n’a pas dévoilé le nom – n’est pas en Guinée uniquement pour la construction de la prison de Yorokoguia. « Ces partenaires ne sont pas là que pour la justice ou les prisons. Ils sont là pour certains établissements d’enseignement technique et pour certaines pistes rurales. Cette fois-ci, la convention concerne aussi les deux autres entités et l’aspect financier ne nous regarde pas, puisque c’est le ministre de la Justice qui l’a signé », a-t-il dit.
Avant d’en arriver à cette nouvelle convention, le ministre de la Justice a estimé qu’il avait été « trainé dans la boue » pour cette histoire de prison. « Mais je ne répondrais pas aux critiques », a-t-il répliqué. Me Cheik Sako est néanmoins revenu sur ce qu’il aurait fait dans cette histoire.
Selon lui, il a trouvé l’entreprise espagnole en Guinée et la convention pour la construction de Yorokoguia avait été signée avant son arrivée à la tête du département. « Moi, effectivement, j’ai amadoué les Espagnols pour faire cette prison à Dubréka. Par contre, c’est moi qui ai présidé la cérémonie de pose de la première pierre. Le chef de l’Etat n’a pas pu venir au dernier moment », a-t-il rappelé.
Pour le ministre, l’entreprise espagnole a floué la Guinée. Il fallait alors chercher à résilier le contrat. Mais comment ? « Dans le cadre d’une convention internationale, vous avez deux solutions. Soit vous négociez une rupture à l’amiable ou vous faites une rupture unilatérale. Mais quand vous faites une rupture unilatérale, vous vous retrouvez en arbitrage international d’autant plus que l’entreprise mère (de Cierzo Inversiones) n’attendait que cela pour agir en arbitrage ». Un « piège » que le ministre de la Justice dit avoir évité grâce aussi à un de ses conseillers qui s’est rendu deux fois à Barcelone (Espagne) pour négocier la résiliation à l’amiable.
« Si j’avais écouté certains ministres dans ce pays, j’allais résilier de façon unilatérale (le contrat) et on allait se retrouver à l’arbitrage comme ce fut le cas pour Getma International », estime t-il.