En audience criminelle au Tribunal de Première Instance (TPI) de Dixinn, trois jeunes ont comparu ce lundi 6 février 2023 pour viol sur une mineure de 13 ans. Il s’agit d’Alhassane Mohamed Keïta, Alhousseny Mohamed Keïta et Aboubacar Camara. Cette affaire daterait du 14 décembre 2022.
A l’ouverture du dossier, le greffier a lu le procès-verbal de Mme Marie Madeleine Koundouno, mère de la victime qui indique qu’elle a l’habitude de faire un examen médical à sa fille après chaque trois mois. Et que c’est lors de cet examen de routine le 14 décembre, à une clinique de la place, qu’elle a appris par le médecin que sa fille P. Koumbassadouno n’était plus vierge.
Interrogée, P.Koumbassadouno a reconnu avoir eu des rapports sexuel avec Aboubacar Camara son chauffeur, ainsi que les deux frères jumeaux de sa maman dans leur chambre. Lors des débats, les accusés n’ont pas reconnu les faits retenus contre eu.
A la barre, Aboubacar Camara, l’un des accusés et chauffeur de la famille, est revenu sur les faits.
« Le 14 décembre, j’étais au marché avec ma mère quand Alhousseny Mohamed Camara m’a appelé pour me tenir informer de l’accusation de leur sœur (mère de la plaignante, ndrl). J’ai fait plus d’un an de travail en tant que chauffeur avec elle. Je n’ai jamais été seul avec elle. Elle part toujours à l’école avec son jumeau. Depuis que je suis venu chez eux, je n’ai jamais vu la fille dans la chambre de ses oncles. Quant à moi, je ne rentre jamais dans cette chambre sans ses amis. Elle a mis fin à ce contrat sans raison ni préavis. Je ne ferai jamais ce dont on m’accuse. La fillette en question m’appelle d’ailleurs Tonton ainsi que tous les enfants de la dame. La seule explication à cette accusation est que la dame a une dent contre moi et c’est elle qui a poussé la fille de m’accuser. La fillette en question a des petits amis, même son frère jumeau en parle« , a-t-il plaidé.
Prenant la parole, le procureur Alpha Bacar Cissé a fait savoir que la mère de la victime a rompu leur contrat, après avoir remarqué qu’Aboubacar Camara appelait souvent sa fille « Ma femme ». Et que par peur, elle a décidé d’en finir avec ce contrat.
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L’accusé, quant à lui, révoque cette accusation. Il affirme de n’avoir jamais appeler cette fille sa femme. Ne reconnaissant pas les faits d’inceste retenus contre eux, Alhousein Mohamed Keïta, l’un des frères jumeaux et oncle de la victime, a apporté quelques précisions et affirme être attristé de voir de telle accusation venant de sa propre.
« Mon frère et moi ainsi que mon ami n’avons jamais eu des relations sexuelles avec elle. C’est plutôt sa mère qui la pousse à mentir pour nous porter préjudice.
Pour preuve, c’est après une semaine qu’Aboubacar a été arrêté que la fille nous a aussi accusés.
C’est dur d’entendre une telle accusation venant de sa propre sœur. La plaignante est notre nièce jamais on ne lui fera de mal« , a-t-il regretté.
La défense, quant à elle, trouve paradoxal le déroulement des événements. « Le dossier médical relève qu’elle a perdu sa virginité il y a très longtemps. Elle dit dans son PV du 14 décembre, qu’elle a été violée depuis septembre 2022. Au cabinet d’instruction, c’est sa maman qui parlait et elle confirmait. Cette histoire est paradoxale. C’est la parole de victime contre l’accusé« , a-t-il dit.
Poursuivant, la défense a rappelé que la fille a une fois affirmé à l’enquête préliminaire que c’est son père qui l’a déflorée. “Cela veut tout simplement dire, que c’est soit la fille qui ment ou c’est sa mère qui se sert des accusés pour cacher les précédentes accusations de sa fille« , a-t-il conclu.
En tenant compte de l’article 208 du code pénal pour des faits de viol sur mineure, le ministère public demande de les renvoyer à des fins de poursuites. Sur ce, le tribunal a donc décidé de renvoyer le verdict final pour le 13 Février 2022.