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Présidentielles en Guinée : quelle stratégie (légale) conduira l’opposition à une victoire éclatante face à Alpha Condé ?

Voici donc une question dont dépend l’avenir politique de la Guinée pour la prochaine décennie. Y répondre avec assurance est en elle-même une assurance-vie pour l’opposition guinéenne. Car, c’est maintenant où jamais qu’elle doit mobiliser toutes ses facultés mentales et cognitives pour se trouver la meilleure stratégie qui permettra enfin l’avènement de l’alternance politique en Guinée. Pour ce faire, il est d’ores et déjà important d’être attentif à deux réalités dissonantes du moment : primo, la nécessité évidente pour les principaux leaders de l’opposition de conjuguer les mêmes verbes et secondo, la prétention chez certains d’entre eux à se résigner dans l’orgueil et l’ostentation. La confrontation entre ces deux antagonismes ne conduira l’opposition guinéenne que vers un désastre, au sens éthymologique de ce terme, c’est-à-dire en dehors de l’orbite astrale, qui est ici politique. Comment faire alors pour que l’opposition guinéenne demeure dans l’astre et qu’elle parvienne, pour la toute première fois de l’histoire « démocratique » de la Guinée, à conduire le pays vers une alternance au pouvoir d’État ?

Former un front uni de Tous contre Un

Pour rester à l’intérieur de l’orbite astrale et y être entraînés dans la révolution qui mène à la victoire par les urnes, tous les grands partis politiques de l’opposition dans la course pour les présidentielles d’octobre prochain doivent se coaliser sans tarder pour former un seul camp, tel un système bipolarisé, face au RPG-arc-en-ciel. En effet, une bonne analyse des événements en cours montre que c’est la seule manière qui, sans forcément garantir la victoire de l’opposition, permettra néanmoins de faire passer plusieurs nuits blanches et des journées sombres au camp de la mouvance présidentielle. C’est aussi la seule manière, d’après les conditions actuelles, qui pourrait conduire à une victoire de l’opposition, si la moindre transparence venait à être observée par la Céni (Commission électorale nationale indépendante) dans son rôle d’organisation et d’arbitrage du scrutin. Ce qui pourrait probablement arriver sous la pression incessante des puissances occidentales pro-démocratie et dégoûtées par l’autoritarisme du régime sortant.

Et une telle coalition ne sera certainement pas une première dans la sous-région. Car historiquement, l’alternance au pouvoir en Afrique n’a été rendue possible que dans des pays où des partis de l’opposition se sont coalisés pour faire bloc contre le parti au pouvoir (ce qui est à espérer chez nous), ou bien les pays qui ont seulement deux grands partis (bipartisme). Par exemple pour le système bipolarisé (coalition de partis), on se souviendra, entre autres, de l’exemple de la Gambie en 2016, lorsque Yahya Jammeh a perdu face à Adama Barrow grâce à des coalitions, ou bien celui du Nigeria en 2015, avec la victoire de Muhammadu Buhari face à Goodluck Jonathan. Il en est également de même pour le système bipartisan qui a aussi conduit à une victoire de l’opposition, comme cela s’était passé au Ghana, en 2016 avec la victoire de Nana Akufo-Addo contre John D. Mahama ou encore en Sierra Leone en 2007, où Solomon Berawa a remporté face au président Ernest Bai Koroma.

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À l’instar de ces exemples, notamment de ceux qui concernent les systèmes multipartites comme en Guinée, les différentes forces de l’opposition engagées dans la course présidentielle auront tout intérêt à laisser de côté leurs égoïsmes et leurs mesquineries personnels pour affronter comme un seul homme le candidat du parti au pouvoir. Cela les rendra plus forts et beaucoup plus chanceux pour réussir l’alternance au pouvoir. De plus pour anticiper la fraude électorale et confondre ses auteurs, les représentants de l’opposition présents dans chaque bureau de vote devront faire en sorte que les résultats obtenus après les décomptes des voix soient compilés, filmés et diffusés amplement dans les médias et sur les réseaux sociaux avant leur transmission à la Céni. Ceci afin que les gens connaissent les résultats de toutes les circonscriptions électorales ainsi que le candidat qui l’a emporté dans chacune d’elles et ce, bien avant le verdict de la Céni. Cela permettra de déceler facilement s’il y a eu manipulation de résultats par la suite et par qui.

Telles sont les meilleures garanties sur lesquelles l’opposition guinéenne épuisée pourra compter pour marquer l’histoire de la Guinée.

Sortir de la contradiction : la question de la nouvelle Constitution

Mais comment donc, l’opposition guinéenne peut-elle aller à cette élection présidentielle dont la légitimité repose pourtant sur une Constitution qui est à ses yeux « illégitime » et donc qu’elle renie ? C’est la question qui reste maintenant à être posée et méditée avec hauteur. D’aucuns diront que ce serait un voyage risqué, injustifié, inopportun. Soit ! Mais dans ce cas, ceux-là devront alors s’apprêter à subir pour la prochaine décennie encore, le poids d’un régime qu’il déteste et qui serait responsable des malheurs du pays depuis dix ans. Pour notre part, nous pensons que l’opposition guinéenne se trouve dans un état de « spin incertain » et que pour survivre à cette crise elle doit s’accommoder du principe d’exclusion de Pauli en acceptant d’aller à ces élections dans la manière qui est décrite plus haut, c’est-à-dire avec une candidature unique soutenue par l’ensemble de ses hauts dirigeants. Telle est, sans aucun doute, la meilleure garantie sur laquelle l’opposition guinéenne épuisée pourra compter pour marquer l’histoire de la Guinée.

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