Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance aucune femme n’a accédé à la magistrature suprême. Après la tentative de Hadja Saran Daraba en 2010, et celle de Marie Madeleine Dioubaté en 2015, cette fois-ci, c’est l’ancienne ministre des affaires étrangères qui s’invite dans la danse. Ainsi, après l’annonce de son entrée en politique à la tête du parti FAN (front pour l’alliance nationale), Makalé Camara espère briguer la présidence de la république en se présentant aux futures élections présidentielles de 2020 si elles ont lieu.
Dans un entretien accordé à notre rédaction ce mardi 16 juin 2020, Makalé Camara à évoquer les démarches qu’elle compte suivre pour arriver au bout de ses ambitions. Répondant à la question de savoir si elle estime à avoir la chance de réussir où ses sœurs ont échoué, cette qui clame haut et fort que son parti n’est de la mouvance ni de l’opposition mais du centre a répondu : « Je vais dire aux Guinéens de changer de paradigme. Nous avons longtemps essayé les politiciens hommes essayons les femmes. Vous me direz que les femmes ont essayé et ont échoué mais elles n’ont échoué qu’une seule fois alors que les hommes ont échoué plusieurs fois et ils continuent de se battre. Donc, ce n’est pas parce qu’on est tombé qu’on ne se relève pas. Je dirais aux Guinéens de changer de paradigme. N’est pas compétent qui le veut, c’est l’expérience qui donne la compétence, ce sont les pratiques qui vous donnent du pesant. Je dirais aux Guinéens qu’ils ont travaillé avec les hommes et ils ne font que se battre et la Guinée est aujourd’hui au bord du précipice et nos enfants sont tués et jetés. Je dirais aux guinéens d’essayer la maman, la fille et la sœur que je suis pour voire si la Guinée va changer de paradigme…»
Poser des actes en politique ne veut pas dire forcément s’aligner derrière un grand parti ou être un homme estime Makalé Camara. « D’ailleurs, pour preuve dira-t-elle les hommes ont plus échoué dans le domaine en Guinée que les femmes. »
« Je ne suis l’écran d’aucun parti, je ne suis ni de la mouvance ni de l’opposition. Je crée un parti de type nouveau ou je demanderais des Guinéens de venir l’animer pour proposer des solutions nouvelles afin que nous puissions partir de ce qui n’a pas réussi ici et là et de construire avec. Je suis dans l’éclectisme politique c’est-à-dire l’intelligence, les bonnes pratiques les bonnes idéaux que je peux piocher ici et là pour bâtir sur les échecs pour les renforcer. Amener de nouvelles idées avec des Guinéens qui veulent avancer. Mais je ne veux m’aligner à aucun parti qui passe le temps à se chamailler. Au lieu de m’aligner derrière un parti, je crée mon propre parti avec mes idéaux. D’ailleurs, c’est le peuple qui va décider qui est grand et qui est petit. Je n’ai pas peur d’aller aux élections avec un nouveau parti ; je veux défendre mes idées. Depuis tout ce temps, ce sont les hommes qui ont géré et on a vu le résultat. Aujourd’hui, les femmes veulent avancer donnez nous la chance de le faire…Je reste convaincue que la gestion d’une femme peut être différente », a déclaré l’ancienne ministre de l’agriculture.
Une place de choix sera réservée aux femmes guinéennes dans la gestion des affaires du pays sous le régime de Makalé si jamais elle arrive au pouvoir un jour. « Cependant, précise-t-elle cette tâche reviendra aux méritantes. »
Alors que la plupart des commis de l’Etat rentre en politique après être limogés de leur fonction souvent pour des motifs plus personnels que servir le peuple, l’ancienne ministre des affaires étrangères affirme que « ses ambitions vont au-delà de l’intérêt personnel ». « D’ailleurs, je n’ai plus rien à prouver encore dans ce pays sauf œuvrer à son épanouissement », a-t-elle ajouté.