En présence d’une dizaine de chefs d’État africains et de plusieurs milliers de participants venus de 47 pays sur les 54 que compte le continent, le président de la Fédération de Russie a lancé le deuxième Sommet Russie-Afrique ce jeudi 27 juillet 2023, à Saint-Pétersbourg.
Vladimir Poutine a saisi l’occasion pour vanter les prouesses de son pays dans l’écoulement des céréales sur les marchés africains malgré les sanctions qu’il a jugées illégales.
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’année dernière, le commerce de la Russie avec les pays africains en produits agricoles a augmenté de 10 % pour atteindre 6,7 milliards de dollars US, et a déjà enregistré une croissance record en janvier-juin de cette année en augmentant de 60 %. La Russie a exporté 11,5 millions de tonnes de céréales vers l’Afrique en 2022, et près de 10 millions de tonnes au cours des six premiers mois de 2023 », a égrené Vladimir Poutine.
« Tout cela a eu lieu malgré les sanctions illégales imposées à nos exportations, qui constituent un sérieux obstacle à l’exportation de produits alimentaires russes, compliquant le transport, la logistique, les assurances et les transactions bancaires », a-t-il ajouté.
Poursuivant, il a révélé un paradoxe. « D’un côté, l’Occident cherche à bloquer nos exportations de céréales et d’engrais, tout en nous accusant de la crise actuelle sur le marché alimentaire mondial ».
Le président russe assimile cet état de fait à de l’hypocrisie pure et simple, tout en déclarant avoir vu cette approche avec clarté concernant le « soi-disant » accord sur les céréales.
« Négocié avec la participation du Secrétariat de l’ONU, il a été initialement conçu pour promouvoir la sécurité alimentaire mondiale, atténuer la menace de la faim et aider les pays les plus pauvres, y compris en Afrique.
Cependant, près d’un an après la conclusion de ce soi-disant accord, 32,8 millions de tonnes au total ont été exportées d’Ukraine, dont plus de 70 % se sont retrouvées dans des pays à revenu élevé et supérieur à la moyenne, principalement l’Union européenne », a rappelé le président russe.
Toutefois, il a attiré l’attention de l’assistance sur le fait que des pays comme l’Éthiopie, le Soudan, la Somalie et plusieurs autres n’auraient reçu que moins de 3 pour cent de ce total, soit moins de 1 million de tonnes.
« Entre autres choses, la raison pour laquelle la Russie a accepté de participer à ce soi-disant accord était qu’il contenait des engagements à lever les obstacles illégitimes à l’approvisionnement de nos céréales et engrais sur le marché mondial. Ne vous y trompez pas, c’est cela, aider les pays les plus pauvres », a enseigné Vladimir Poutine.