«Je pense que toute décision d’augmentation du prix du carburant doit être précédée par une concertation avec les partenaires sociaux. Je veux parler du patronat, des centrales syndicales et du gouvernement.»
Telle est la première réaction du président du Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSC), Dr Dansa Kourouma face aux rumeurs d’une possible augmentation du prix du carburant à la pompe, qui circulent dans la cité depuis quelques jours.
« Pour le moment, il faut le préciser, cette augmentation n’est qu’une rumeur. Puisque les autorités ne se sont pas prononcées là-dessus. Mais, une rumeur également qu’il ne faut pas prendre à la légère quand on sait qu’en Guinée, la quasi-totalité des rumeurs de ce genre deviennent réalité. Pourtant, l’on se rappelle que l’Etat s’était engagé à ne pas faire bouger les prix du litre à la pompe quelles que soient les fluctuations sur le marché international. Mais si malgré tout, le gouvernement décide de l’augmenter, il doit selon, Dr Dansa, régler un certain nombre de choses avant de procéder à toute augmentation.
Premièrement, engager une concertation avec les partenaires sociaux pour leur permettre de comprendre les motivations de l’Etat. Deuxièmement, assurer des mesures d’accompagnement pour les populations, surtout pour les fonctionnaires parce qu’il y aura un glissement du prix des denrées et celui du transport en commun. Troisièmement, l’Etat doit présenter des garanties suffisamment crédibles de respecter les principes de la flexibilité du prix du baril », a-t-il expliqué.
En remplissant ces critères, Dr Dansa pense qu’il y peut y avoir bel et bien une acceptation d’une éventuelle augmentation du prix du carburant à la pompe. Si ces mesures d’accompagnement ne sont pas envisagées, estime-t-il, la population n’acceptera pas une augmentation du carburant. « Et quand la population n’accepte pas l’augmentation, la société civile sera derrière la population parce que notre raison d’être, c’est de les défendre face à l’Etat. C’est une thématique dont on a plus besoin de démontrer, nous prenons la direction où l’intérêt de la population est menacée», martèle le président du CNOSC.
Il a par ailleurs regretté le fait que l’Etat guinéen, par des tâtonnements, fait toujours payer le prix de ses erreurs par la population. « C’est comme si on est en train de faire payer par la population la facture des hésitations, la facture des contreperformances économiques. Pourtant l’Etat a pour mission fondamentale de protéger les consommateurs, d’assurer la prospérité pour les populations en faisant un travail d’équilibre. Malheureusement de manière unilatérale, à chaque fois qu’il y ait des contreperformances qui sont souvent imputables à la mauvaise gestion de la chose publique, on fait payer cette facture par la population », déplore Dr Dansa.
Il précise cependant que les prix du carburant à la pompe, ne peuvent être indéfiniment intouchables en Guinée. A l’image d’autres pays, il y aura toujours des fluctuations, fait-il remarquer. Mais, ajoute-t-il, le problème de la Guinée, il n’y a pas de transparence dans la fluctuation des prix et dans la gestion de ces denrées de grande nécessité. C’est pourquoi, dira-t-il, pour que la population soit en confiance, l’Etat doit s’engager à respecter et à donner des garanties sur la flexibilité des prix des produits à la pompe.