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Portrait/Thierno Saïdou ‘’Tino’’, consultant sportif: le parcours d’un  »revanchard » sur son destin          

Thierno Saïdou Diakité est économiste de profession, ex-employé de banque, consultant sportif, responsable du desk sport au sein du groupe Lynx-Lance, chef de département des relations publiques et administrateur du site web du COCAN 2025.

Thierno Saïdou Diakité, est le fils de feu El hadj Mamady et de feue Hadja Aminata Barry. Né à Kankalabé le 26 mars 1955 (Préfecture de Dalaba), il est très fier de porter le nom du chef de canton de cette localité religieuse, sincère ami de son défunt père, qui a enseigné à Kankalabé de 1952 à 1957.

Marié, il est père d’une unique fille du nom de Marguerite qui travaille actuellement à Maroc télécom à Tanger.

Dans les années 1960, il débutera son école primaire en France où il se verra attribuer le sobriquet de ‘’Tino’’ qui est une altération linguistique de ses jeunes amis français qui ne parvenaient pas à mieux articuler son prénom Thierno. Obliger de pratiquer le nomadisme scolaire, Tino Diakité, va achever ses études primaires au Sénégal en 1968.

En 1970, il revient au pays pour s’inscrire au collège du C.E.R Coléah. Au niveau du lycée, il va décrocher le bac unique en 1975 pour être orienté à la Faculté des Sciences Administratives de Donka. C’est ainsi qu’en 1979, il va bénéficier d’une bourse d’études supérieures, d’abord pour l’Allemagne qui ne verra pas jour à cause du retard de l’acheminement des dossiers. Par la suite, il participera d’une autre bourse d’études pour Roumanie où il obtint son master en sciences économiques à l’Académie des sciences économiques de Bucarest.

Thierno Saidou Diakité ‘’Tino’’ s’est prêté aux questions de votre site électronique Guinéenews. Dans cette interview, il nous relate son parcours et nous décrit les causes de son handicap moteur avant de nous plonger dans ses beaux et mauvais souvenirs de son riche parcours.

Consultant sportif, mordu du cuir rond et passionné de de l’écriture, ‘’Tino’’ Diakité dévoile les principales causes qui ont renforcé ses aptitudes dans ces domaines. Il nous livre ses sentiments à propos des contreperformances du Syli national lors des éliminatoires de la coupe du monde ainsi que son point de vue sur le futur choix du coach qui doit diriger les destinées de la sélection nationale pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN).

Doté d’une connaissance large des domaines de l’Art, de la culture et des sports, Thierno Saïdou Diakité nous expose enfin ses perspectives. Lisez l’interview !

Guineenews : un cursus scolaire et universitaire particulièrement riche qui vous a conduit dans de nombreux pays africain et européen… Pouvez-vous nous replonger dans les souvenirs de votre parcours ?

Tino Diakité : revenu en 1985, quelques mois plus tard, j’ai postulé à un test de recrutement de la BICIGUI, qui s’installait suite à la suppression de toutes les banques d’Etat en 1985. Heureusement, je fus recruté au niveau de cette banque et le 2 janvier 1986, j’avoue que je fais partie des trente-trois retenus, qui ont ouvert les guichets de la BICIGUI au public.

Je suis resté dans cette banque jusqu’en 2017 et finalement j’ai négocié une retraite anticipée.

Parallèlement à mon travail de banque, c’est en 1992, que j’ai intégré le groupe de presse Lynx-Lance où je suis responsable du desk sport jusqu’à ce jour.

A partir de 2017, j’ai été coopté dans le comité de pilotage du Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, en qualité de chef de département des relations publiques et administrateur du site web.

Guineenews : au moment où vous vous prêtez à cette interview, vous vous trouvez à une cérémonie de lecture du Coran pour le repos des âmes de deux nos figures de proue dans le combat pour la défense des droits de l’Homme. Il s’agit des feus El hadj Thierno Maadiou Sow et Abdoul Gadiri Diallo de l’OGDH. Une cérémonie qui s’est déroulée dans les locaux dudit organisme, sis au troisième étage. J’imagine que vous aviez dû fournir assez d’efforts et avec l’aide de vos béquilles pour escalader. Dites-nous comment vous avez eu cette infirmité ?

Tino Diakité : pour vous situer à propos et tout court, c’est l’effet de la poliomyélite. Je suis un handicapé moteur depuis l’âge de cinq ans. Ma mère n’a jamais voulu me le dire. C’est ma grand-mère maternelle Hadja Fatou Sylla, chez laquelle je partais séjourner chaque année à Kindia au quartier Tafori, qui m’a tout expliqué. D’après ses explications, c’est à partir de quatre ans et demi, qu’un jour j’ai eu de la fièvre et mon pied droit fut subitement paralysé. Nous avions été dirigés vers un guérisseur qui résidait à Sèguèya sur la route de la voile de la mariée qui, dit-on, pouvait traiter le mal. En compagnie de ma mère, nous avions emprunté un véhicule (transport en commun) à destination de Séguèya. C’est sur ce tronçon, que le destin joua son rôle. Un accident survint et sur les 9 passagers à bord, il y’a eu 7 morts et nous fumes, ma mère et moi, les seuls survivants. J’ai eu des fractures au niveau des deux pieds et ma mère, une fracture au niveau du bassin. Je fus hospitalisé à l’Hôpital Noel Balley actuel CHU Ignace Deen. Mon père était Censeur au Lycée de Donka et il a effectué des démarches, qui ont permis d’avoir ma prise en charge pour la France. C’est ainsi qu’en 1960 jusqu’en 1963, j’ai séjourné en France pour un traitement, et c’est là où j’ai commencé mon cycle scolaire. Vraiment il m’a fallu des efforts titanesques pour suivre ma formation scolaire et universitaire. Parce que je me rappelle encore pour rallier l’école primaire de Coléah que j’ai fréquenté avec Riad Chaloub, feu Youssouf Bah et tant d’autres. C’est ma mère qui me portait au dos pour me conduire en classe. J’ai bénéficié de deux bourses sanitaires l’une en France et l’autre à Dakar où j’ai poursuivi par la suite de mon cycle primaire.

Guineenews : vous êtes économiste de profession, longtemps employé de banque, consultant sportif, responsable du desk sport au sein du groupe Lynx-Lance, chef de département des relations publiques et administrateur du site web du COCAN 2025. Certainement vous avez de beaux ou mauvais souvenirs à nous relater sur votre parcours ?

Tino Diakité : sans tarder, pour les mauvais souvenirs, je vais les évoquer. C’est la perte de mes chers parents. Mon père d’abord nous a quitté le 8 septembre 1990 et notre regrettée mère, le 31 mai 2011. Je pense que ce sont des souvenirs inoubliables et qui sont vivaces en moi. Je rends grâce à Dieu parce que j’aurai pu ne pas assister au décès de mon père. Puisque, figurez-vous, qu’en 1985, j‘avais déjà mon billet d’avion pour aller continuer à ma demande le troisième cycle en Roumanie. C’est l’avis de recrutement de la BICIGUI qui a changé les donnes. J’ai ensuite dit à mon père si j’échoue à ce concours de recrutement, le troisième cycle sera l’option et le contraire, c’est-à-dire en cas de réussite, je vais renoncer au voyage pour Bucarest. J’ai été retenu et le chemin pour Bucarest sera annulé. 4 ans après, notre Papa a rendu l’âme et j’étais présent. C’est un souvenir difficile à oublier.

Quant à l’un des plus beaux souvenirs, je prends un à la volée et c’est ma réussite au concours d’accès au second degré. J’ai été major de ma promotion et la Fédération de Conakry 2 a organisé une cérémonie à l’honneur de tous ceux qui furent primés dans les différentes facultés et établissements. Ce jour, j’ai reçu les félicitations du Bureau fédéral à la permanence fédérale de Conakry 2. Je pense que ce fut un couronnement pour moi, handicapé moteur que je suis.

Guineenews : économiste de profession, comment cet autre virus des sports et de l’écriture vous a finalement affecté ?

Tino Diakité : c’est mon père qui m’a initié dans ce domaine. Il a été un grand sportif et lorsqu’il fut ambassadeur à Bamako avec juridiction sur le Niger et la Haute volta (actuel Burkina Fasso), il m’envoyait régulièrement par la valise diplomatique des journaux sportifs, entre autres ‘’miroir du football’’, ‘’France football…’’

A son retour comme il était secrétaire fédéral de Conakry 2, des fois, je m’installais à la fenêtre de sa salle d’attente, l’actuel siège de la commune de Dixinn, d’où je pouvais suivre les matchs de football qui se déroulaient au stade du 28 septembre. Sachez qu’au niveau du collège et au lycée, je faisais des mots croisés pour le journal de la CNTG ‘’WALIKE’’ et c’est progressivement que j’ai pris gout pour cette autre passion.

Guineenews : des contreperformances du Syli national lors des éliminatoires de la coupe du monde Qatar 2022, sont en somme, la déception de tous les supporters de ce beau et glorieux football guinéen. Quels sont vos sentiments à propos ?

Tino Diakité : un sentiment de déception, je suis véritablement déçu des contreperformances enregistrées par le Syli national, qui, a mon avis, pouvait mieux faire. Si le Syli avait pris les 12 points contre la Guinée-Bissau et le Soudan, considérés petits poucets du groupe, on aurait pu titiller le Maroc considéré d’office favori du groupe. A l’instar du Burkina qui a bousculé l’Algérie et la RDC qui a un peu redressé la barre, malheureusement on a raté nos premières sorties. Je suis terriblement déçu et inquiet puisque nous sommes à quelques mois des phases finales de la CAN qui va se dérouler au Cameroun. Quelle est l’équipe qui va nous représenter et défendre nos couleurs et surtout quel est l’entraineur qui va diriger cette équipe dans la mesure où les tractations sont en cours pour une séparation à l’amiable avec Didier Six. C’est un peu mon point de vue sur les contreperformances du Syli, qui a terriblement déçu.

 Guineenews : quelle serait votre proposition de choix d’un coach pour diriger le Syli dans cette compétition africaine pour au moins relever le défi. Encore un étranger à la tête ou un local ?

Tino Diakité : il faut qu’on soit réaliste et pragmatique. A la mi-décembre, la délégation sportive doit être au Cameroun pour s’installer et faire les repérages et l’acclimatation.

A mon humble avis, il est mieux pour nous de nous appuyer sur les entraineurs du cru local. C’est-à-dire ces instructeurs locaux, jusqu’en fin de la CAN, et essayer plus tard de se reconcentrer et voir en perspectives la reconstruction de l’Equipe nationale. Il faut aussi reconnaitre les plus brillants de cette sélection sont en fin de cycle. Ils ne peuvent plus donner plus qu’on leur demande. C’est un problème qui pourrait être résolu à moyen terme. A court terme, on va parer au plus pressé, choisir une paire d’entraineurs locaux qui vont à partir de l’analyse des prestations du Syli national, essayer de combler les lacunes. Je suis donc pour une option mixte des joueurs locaux, des expatriés qui sont en forme et qui peuvent apporter une plus-value au jeu du Syli.  Ces joueurs locaux peuvent constituer le noyau dur de l’équipe nationale et être compléter par les expatriés.

Guineenews : quelles sont vos perspectives pour l’avenir, surtout quand on sait que vous avez un fol amour à la fois pour l’art, la culture et le sport ?

Tino Diakité : coopté pour être membre au sein du comité de pilotage du COCAN, je m’investis autant que faire se peut pour tenir les délais prescrits par le cahier de charge de la CAF, afin qu’à l’échéance 2025, la Guinée pour la première fois puisse abriter une coupe d’Afrique des nations.

Parallèlement, sous peu de temps, je vais publier mon premier ouvrage autobiographique. En (exclusivité !), je vous donne le titre ‘’Ma revanche sur le destin’’. Toujours dans mes perspectives, je vais essayer d’écrire un second ouvrage dédié au sport guinéen et un autre sur le chemin de fer guinéen dont le titre est déjà voté par mon inspiration ‘’il était une fois le Conakry-Niger’’

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guineenews

 

 

 

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