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Pont de Linsan: pourquoi les usagers ont agressé hier les travailleurs sur le chantier?

Hier dimanche, aux environs de 18 heures la situation était très tendue aux alentours du pont de Linsan en reconstruction.

Les usagers, chauffeurs et passagers, situés des deux cotés de l’ouvrage ont caillassé le personnel de l’entreprise chargée des travaux et leur matériel se trouvant sur les lieux.

 Les agents de sécurité et les militaires postés en cet endroit, pour la fluidité du trafic et la sécurité de la zone, n’ont pas été épargnés par les grognards.

Tous ceux qui étaient dans le périmètre immédiat de l’ouvrage ou qui dans les alentours, ressemblaient à un cadre ou un ouvrier, ont fait les frais de cette furie subite.

On a noté quelques blessés et surtout des dégâts matériels sur les véhicules de l’entreprise stationnés en ces lieux. Seuls, ceux qui ont pris leurs jambes au cou, ont pu être épargnés.

Cette montée d’adrénaline ne s’est estompée qu’aux environs de 19 heures, heureusement sans blessures graves, ni mort d’homme. Aucun coup de feu n’a été tiré par les forces de l’ordre.

Les raisons de cette agitation sont connues. Les usagers, immobilisés des deux cotés de cette route nationale à forte densité de circulation, à hauteur de la déviation aménagée en cet endroit, ont exigé mordicus qu’on les laisse passer par le pont dont les travaux, à leurs yeux, sont déjà achevés.

Erreur, indiquent les ingénieurs basés à Linsan, que nous avons contactés. Selon ces derniers, la reconstruction du pont est certes très avancée. Elle est à plus de 90 pour cent.  Si, à leurs yeux, cette prouesse est à saluer, il y a cependant encore des détails de finition essentiels à régler, parmi lesquels le délai requis pour le séchage du béton, qui demeure une condition sine qua non pour la qualité de l’ouvrage. Ce délai est de 26 jours, modulable, précisent-ils.

Parlant de cet événement, des observateurs expliquent, par ailleurs, que les usagers ont fait montre de colère et d’exaspération, suite à des facteurs divers qui se sont greffés au même moment, sur la déviation. La persistance de la pluie dans les jours et heures qui ont précédé, a fait monter le niveau initial des eaux de plusieurs mètres. De sorte que le passage des petits véhicules a été interdit pour des raisons évidentes de sécurité. La déviation était entièrement recouverte d’eau, donc pas très visible et la force du courant risquait d’entraîner les véhicules dans les flots.

Au même moment, un camion était englué dans le corridor menant à la déviation, bloquant ainsi tout  passage. Tout cela, associé à un plus que probable déficit de communication entre ces centaines de voyageurs jasant et râlant et les régulateurs du passage, a contribué sans doute à exacerber les ressentiments. Il n’en fallait pas plus pour que ça dégénère, en fin de soirée.

Les gens, impatients dans leur majorité, indisciplinés et peu enclins à attendre que des solutions idoines soient trouvées, ont fait éclater leur courroux. Hélas, c’est une caractéristique bien connue de notre circulation routière!

Les arguments évoqués par les voyageurs sont qu’ils ont trop duré sur les lieux. Ils se sentent abandonnés, sans commodités et sans moyens de survie, en pleine brousse. Et du coup, chacun se montre plus pressé que les autres. Personne n’attend son tour de passer.

Voilà, selon nos interlocuteurs, les raisons de ce malheureux incident. Espérons que les leçons qu’on en tirera permettront d’éviter la reproduction de tels événements,  dans les zones de construction d’ouvrages à venir.

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