Après le climat, le commerce transatlantique, l’OTAN, le nucléaire iranien et Jérusalem, le fossé entre l’Europe et l’Amérique s’élargit de plus en plus. En attendant de connaître le lapin caché que Donald Trump a dans son chapeau, l’Europe a déjà sa conclusion toute faite qu’elle ne peut plus compter sur les USA pour la défendre, dixit Angela Merkel.
Dans ce cas, chacun des membres de l’UE devra mettre la main au PIB pour entretenir une autre défense commune autrement recomposée que la vieille OTAN. Ça va coûter cher à l’Europe. Les avancements de l’OTAN dans les différents bastions russes connaîtront un ralentissement. Du coup, les pays autrefois satellites, qui avaient mordu à la grappe en se ruant vers l’Europe, ne sauront plus à quel Saint se vouer. Quant à l’Ukraine, elle peut mettre définitivement une croix sur la Crimée dont le sort a semblé avoir été scellé depuis 2014.
Les sanctions européennes n’y ont rien changé. Maintenant que l’Europe est livrée à elle-même, sans les USA, il ne lui sera pas facile de faire face à la Russie. On peut se demander si elle restera campée sur sa position de départ, d’autant que Trump a décidé de fermer le robinet avec elle bilatéralement et avec l’Iran. Toute société et entreprise européenne qui continuent de commercer avec l’Iran sera frappée de sanction. Du coup, les marchés de l’Europe se rétréciront comme peau de chagrin.
L’UE poussera-t-elle le pion d’orgueil jusqu’à un bras de fer avec l’Uncle Trump ? Si les échanges transatlantiques étaient frappés de sanctions comme ceux avec l’Iran et que la Russie restait toujours sous ses sanctions, le déficit sera sans appel, puisque l’Asie et l’Afrique, qui lui restent comme débouchés, ne sont pas beaucoup de choses. Les économistes chevronnés ressortiront les pourcentages des différents marchés pour une comparaison. Pour remédier à ce déficit commercial, sera-t-elle tentée de revoir sa position envers la Russie pour compenser ce gap ?
Dans un tel scénario, c’est l’Ukraine qui se retrouverait orpheline, n’étant nulle part par rapport à l’Europe, sans dire ce que les autres comme la Pologne, la Hongrie et la Roumanie, qui sont déjà dans l’UE, ressentiront.
Le climat, le commerce transatlantique, l’OTAN, le nucléaire iranien et Jérusalem viennent d’empoisonner les relations entre l’Europe et les USA, c’est trop. Concilier toutes divergences est impossible sans laisser des plumes. Renouer de nouvelles alliances ressemble à avaler des couleuvres, surtout si elle revient vers la Russie.
Voilà l’Europe à la croisée des chemins. Quelle sera sa nouvelle stratégie pour se remettre en selle ?
La question reste en l’air.