Invité à la cinquième Conférence des Nations unies par l’Organisation internationale des employeurs, Ibrahima Diané, vice-président de la Confédération générale des entreprises de Guinée (CGE-Gui), a assisté dimanche à la conférence sur les déficits de compétences critiques pour la décennie d’action. Cependant, il n’est pas d’accord avec le thème « du potentiel à la prospérité » de cette Conférence. Un thème choisi par l’ONU pour exprimer « une occasion unique d’accélérer le développement durable là où l’aide internationale est le plus nécessaire et exploiter pleinement le potentiel des pays les moins avancés pour leur progression sur la voie de la prospérité ».
Pour Ibrahima Diané, il est impossible de passer du potentiel à la prospérité sans passer par d’autres étapes comme la maîtrise de la technologie ou l’industrialisation. « Potentiel, je suis d’accord. Puisqu’en Guinée nous sommes assis sur un potentiel important. Quant à la prospérité, j’ai dit que c’était à réviser. Avant d’arriver à la prospérité, il faudrait travailler et nous avons énormément de choses à faire », a-t-il dit au sortir de ce panel dont l’un des animateurs a été Thierno Illiasse Baldé, conseiller du Premier ministre Bernard Goumou sur les questions du secteur privé.
Pour Diané, pour arriver à la prospérité en Guinée, il faut d’abord créer un cadre d’investissement attrayant. « Tant que nous n’avons pas un climat des affaires attrayant, tant que nous ne pouvons pas exploiter nos ressources naturelles au profit des citoyens guinéens, nous continuerons à dire que nous sommes pauvres dans un pays riche », estime-t-il. « Aujourd’hui, dans certains secteurs, nous ne sommes pas très loin de la misère », regrette-t-il d’ailleurs.
En dépit de tout, Ibrahima Diané croit en la digitalisation comme outil pouvant permettre au pays de combler rapidement son développement économique. Il appelle donc la jeunesse guinéenne à s’intéresser à la formation digitale pour relever le défi technologique du pays.
Même avec la digitalisation, l’informalité dominante pourrait demeurer un caractère qui ne favorisera pas l’épanouissement du secteur privé du pays. Diané plaide donc pour une souplesse fiscale et la poursuite des chantiers de la formation des jeunes entrepreneurs. « Il faut amener l’entrepreneur à savoir qu’il a lui-même intérêt à se formaliser », estime ce représentant du secteur privé guinéen à Doha.