Plus d’un jeune sur deux dans le monde déclare que sa voix est ignorée dans sa ville et au sein de sa communauté, selon un sondage U-Report de l’UNICEF. Cette problématique a été au cœur des discussions lors du premier Sommet international des villes amies des enfants qui s’est tenu à Cologne du 15 au 18 octobre 2019. Et pour en débattre, le sommet a compté parmi ses participants, des maires, des dirigeants locaux, des experts techniques, des membres de la société civile, des enfants et des jeunes. Tous ont souligné la nécessité d’impliquer les enfants et les jeunes dans la création de villes et de communautés adaptées à leurs besoins.
En effet, les villes et les communautés sont des moteurs cruciaux dans la réalisation des droits de l’enfant. Leur engagement actif est essentiel pour que les politiques, les services et les installations qu’ils utilisent reflètent et répondent aux préoccupations et aux priorités des enfants et des jeunes.
« La meilleure façon de faire en sorte que les enfants et les jeunes se sentent libres et heureux est de commencer par régler les problèmes de leurs villes et de les impliquer dans le processus »
Cet appel reflète les opinions exprimées dans le sondage U-Report publié par l’UNICEF avant le sommet, où plus de la moitié des jeunes de plus de 100 pays ont déclaré qu’ils n’avaient pas suffisamment d’occasions d’influencer les décisions qui affectent leur vie et que leurs opinions sont ignorées dans leurs villes et leurs communautés.
Plus de 91 000 enfants et jeunes âgés de 14 à 35 ans ont été interrogés, dont des jeunes du Nigéria, du Royaume-Uni, du Libéria, du Mexique, de l’Allemagne, du Mali, de la Sierra Leone, du Cameroun, du Sénégal, du Mozambique, de l’Afrique du Sud, de l’Ukraine et du Vietnam.
C’est ainsi que ce sondage qui a posé les bases d’un manifeste pour les enfants et les jeunes a été présenté aux maires le vendredi 18 octobre, dernier jour du Sommet des villes amies des enfants.
Ce premier sommet international des villes amies des enfants se tient alors que nous célébrons cette année les 30 ans de l’adoption de la convention des droits de l’enfant, un fort plaidoyer afin que les maires, les dirigeants locaux continuent à traduire ces droits en résultats. Car les politiques, les programmes et les décisions locales touchent directement les enfants et les jeunes, mais trop souvent, ils ne reflètent pas leurs voix, leurs besoins, leurs priorités et leurs droits.
Fort de ce constat, et pour marquer son adhésion aux principes d’application des droits des enfants dans ses différentes communes, une forte délégation a représenté la Guinée à cet important sommet. Elle était composée, pour ce qui est des communes de convergence de, Kaba Condé, maire de la commune de Baro, Morygbe Camara, maire de la commune de Sengbedou, Aboubacar Bangoura, maire de la commune de Koba, Ibrahima Kollet Baldé, maire de la commune de Kollet, El-hadji Thierno Amadou DIALLO, maire de la commune de Daramagnaki, Mme Aminata TOURE, Maire de Kaloum, et de Mme Aminatou BARRY, vice-maire de Daralabé. Pour ce qui est des enfants de la Guinée, ils y étaient représentés par Aissatou Fofana, et Jules Kamano, respectivement Porte-parole et membre du parlement des enfants. La partie gouvernementale était représentée par des cadres du Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation ainsi que de ceux de l’Action sociale.
La table ronde des Maires
Ce sommet a été aussi l’occasion pour les près de 90 maires et dirigeants locaux de se réunir afin d’identifier les facteurs qui pourraient changer la donne dans leurs efforts visant à mettre en œuvre les droits de l’enfant dans leurs localités, en les rendant plus adaptés aux enfants. Les discussions lors des tables rondes et les recommandations formulées par les maires, combinées aux enseignements tirés du Sommet, serviront de bases pour des actions concrètes afin d’aider les villes à devenir amies des enfants. Elles contribueront également à éclairer toutes les parties prenantes (gouvernement, secteur privé, médias, société civile, etc.) sur la façon dont ils pourraient s’impliquer pour soutenir ce processus.
« Dorénavant, dans ma commune, il faudrait que tous les enfants soient scolarisés, vaccinés et enregistrés à l’état civil »
« Avec tout ce que j’ai vu et entendu durant ce sommet lors des panels et avec les échanges avec mes collègues Maires, à mon retour à Koba, je n’attendrais pas de grands moyens pour mobiliser ma communauté, mais surtout le comité des parents d’élèves que ma commune a mis en place, pour voir comment promouvoir le préscolaire à Koba. La commune jouera sa partition dans ce processus, s’il s’agit d’ériger la charpente, etc. Dans ma commune nous sommes en train de réfléchir à la mise en place d’écoles de secondes chances pour les enfants qui n’ont pas eu l’opportunité d’aller à l’école, nous ne devons pas les abandonner ». Aboubacar Bangoura, Maire de Koba
Morygbe Camara, Maire de Sengbedou « Avec ce sommet, j’ai compris que les maires sont également responsables dans la mise en application des droits de l’enfant dans leurs communes. Nous avons aussi visité des villes pour voir comment cela se faisait. Avec les maires que nous avons eus à rencontrer, j’ai constaté que c’est véritablement leur volonté qui a permis la réalisation des droits des enfants dans leurs villes. Ils ont mis le bien-être des enfants au-devant de leurs intérêts personnels. A mon retour à Sengbedou, ma priorité sera d’abord l’état civil, il faudra que tous les enfants aient des actes de naissance et soient scolarisés. Je veillerai également à l’assainissement de ma commune avec l’implication des jeunes, car personne ne développera notre commune à notre place ».
30 ans après l’adoption de la convention des droits des enfants, les défis auxquels ils sont confrontés sont aujourd’hui, à bien des égards, plus complexes qu’auparavant. Ils interpellent toutes les parties prenantes, gouvernements, maires, dirigeants locaux, enfants, jeunes, le secteur privé, et les organisations de la société civile, à travailler ensemble pour trouver les solutions dont les enfants ont besoin, en remplissant les promesses de la Convention faites aux enfants.
Le Sommet des villes amies des enfants a rassemblé plus de 550 maires, dirigeants locaux, experts techniques, enfants et jeunes de plus de 60 pays du monde entier pour discuter d’approches novatrices visant à renforcer les droits de l’enfant au niveau local.
Il s’est inscrit dans le contexte de tendances mondiales telles que l’urbanisation, la numérisation, les changements environnementaux et les migrations massives affectant de plus en plus les enfants et les jeunes dans leur vie quotidienne.
Aujourd’hui, près d’un tiers des 4 milliards d’habitants des villes sont des enfants. On estime que d’ici 2050, près de 7 enfants sur 10 dans le monde vivront dans des villes – grandes, moyennes et petites.
Depuis 1996, l’Initiative de l’UNICEF en faveur des villes amies des enfants aide les villes et les collectivités du monde entier à faire progresser les droits de l’enfant au niveau local. Aujourd’hui, cette initiative concerne environ 30 millions d’enfants dans 40 pays du monde.