Par les temps qui courent, à Lélouma, la plomberie est en train de franchir un grand cap. Et ce, depuis le début de l’opérationnalisation de la Société des eaux de Guinée (SEG) dans la commune urbaine. S’il y a quelques années, seulement quelques personnes prenaient en compte la plomberie dans la construction de leurs bâtiments, aujourd’hui, la demande en la matière s’est énormément accentuée. Du coup, les plombiers se frottent les mains.
Mamoudou Diallo, maître plombier, basé au niveau de la commune urbaine de Lélouma depuis plus d’une décennie se dit satisfait de la situation et explique la mutation qu’a connue son activité depuis près d’une année.
« C’est un métier qui m’a toujours tenu à cœur. J’ai fait mon apprentissage pendant près de quatre ans, avant de m’inscrire au sein d’une école professionnelle de laquelle je suis sorti titulaire pour revenir m’installer chez moi ici à Lélouma. A l’époque, beaucoup de choses se disaient autour de ce métier. D’aucuns disaient que c’est un métier qui est presque méconnu ici et qui n’est pas pratiqué à Lélouma. D’autres me demandaient pourquoi revenir ici pour m’installer définitivement, en mettant mon diplôme dans le placard ? Et pourquoi ne pas rester dans les grandes villes et chercher à y travailler ? Et personnellement, moi, je me disais que c’est un métier qui a de l’avenir ici. Car je savais pertinemment que le terrain était vraiment très vierge ici concernant la plomberie. Je me suis installé et j’ai commencé par faire des petites bricoles car la demande n’était vraiment pas ça en fait. Mais j’ai tenu bon. Aujourd’hui ça a payé. Nous sommes toujours sollicités par-ci, par-là et les chantiers s’accumulent pour moi. Et ce, depuis le lancement de la desserte en eau par la SEG il y a un peu plus d’une année. Aujourd’hui j’évolue avec une vingtaine d’apprentis. Et ça baigne très bien », se félicite Mamoudou Diallo.
Dans le même sillage, un autre maître plombier renchérit: » comme vous le savez, la plomberie, c’est un vaste métier. Auparavant, nos services étaient peu sollicités. Le plus souvent, ce sont ceux qui avaient les gros moyens qui nous faisaient appel. Le plus souvent pour l’installation des bornes fontaines pour leurs villages. Et ce, à partir des forages. Mais aujourd’hui, depuis la desserte en eau de la commune urbaine, nous sommes sollicités pour faire des installations dans les maisons notamment au niveau des douches et ou des cuisines. La demande a considérablement augmenté. Je suis actuellement avec une dizaine d’apprentis avec des maîtres parmis eux mais qui continuent encore de travailler avec moi. C’est un grand soulagement pour nous à ce progrès », se réjouit-il.
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Du côté des clients que la rédaction de Guinéenews a approché, c’est une satisfaction et un soulagement d’avoir de l’eau dans les robinets dans leurs foyers.
Hadiatou Diallo est ménagère, elle se rappelle encore de la période où il fallait aller très loin chercher de l’eau.
» C’est un grand soulagement pour nous d’avoir de l’eau à la maison surtout nous les femmes. Avant, on était obligés d’aller chercher de l’eau, loin dans des puits ou forages. On ne peut que nous réjouir. Actuellement j’ai fait toutes les installations concernant la plomberie et c’est avec un réel plaisir qu’on utilise les douches. C’est très agréable », a-t-elle reconnu.
Cependant, tout n’est pas encore rose en ce qui concerne la pratique de la plomberie à Lélouma. L’accès aux matériels reste un souci pour eux.
» Pour ce qui est du matériel, nous sommes le plus souvent confrontés à des difficultés. Certains matériaux sont fragiles. Avec l’état de dégradation très poussée de la route Labé – Lélouma, parfois des objets qui sont vraiment coûteux », regrette maître Mamoudou Diallo avant de poursuivre : » parfois aussi, certains clients se plaignent du coût des travaux mais le plus souvent, on arrive à s’entendre », a-t-il souligné.
En tout cas, avec l’affluence autour de ce travail, nombreux sont les jeunes qui ont renoncé à l’aventure pour, exclusivement se concentrer à ce métier qui a vraiment de l’avenir ici à Lélouma.