Après plusieurs semaines d’attente, les bacheliers de la session 2020 ont été orientés dans les institutions d’enseignement supérieur et des écoles normales d’instituteurs (ENI). Suite à ces orientations, de nombreux bacheliers se plaignent d’être envoyés dans des filières qu’ils n’ont pas choisies.
Interpellé sur cette situation, le Directeur général de l’Enseignement supérieur, le Pr Momo Bangoura, a fait savoir que l’orientation obéit à des critères : « L’orientation est basée sur un certain nombre de critères. Le premier c’est le choix de l’étudiant, le deuxième critère c’est la capacité d’accueil dans le programme choisi, la performance du bachelier qui serait par la moyenne obtenue par le candidat et le quatrième critère c’est la localisation de l’institution de formation.»
Plus loin, le Pr Bangoura donne des détails sur la façon les orientations sont faites : « Il n’est pas dit que le premier choix de l’étudiant sera obligatoirement respecté. Parce que le premier choix-là dépend des autres critères notamment la capacité d’accès et la performance du bachelier. La plateforme est conçue de telle manière que si pour un programme donné la capacité d’accueil définie par l’institution de formation est inférieure à la demande, on prend le nombre qui correspond à la demande.
C’est pour cela que le ministère insiste pour que les bacheliers fassent le maximum de quinze choix pour que si l’intéressé n’est pas orienté à son premier choix, qu’on regarde le deuxième ainsi de suite. Ceux qui n’ont pas fait de choix ont été contactés individuellement par l’équipe technique pour qu’ils fassent des choix, mais même avec ça il est resté encore 220 bacheliers qui n’ont pas fait de choix. Ils ont été finalement orientés par le ministère de l’Enseignement supérieur. On regarde l’institution la plus proche de leur lieu d’habitation et là où il y a de la place. »
Cette année, sur les 38 096 bacheliers orientés, 4000 ont été envoyés dans les Ecoles normales d’instituteurs (ENI). Mais beaucoup d’entre eux ne souhaitaient pas y aller, estimant qu’ils devraient faire l’université après avoir obtenu leur admission au baccalauréat. A ce sujet, le Directeur général de l’Enseignement supérieur soutient que la 2ème priorité de l’Etat, c’est l’enseignement technique et la formation professionnelle. Et mieux, ceux qui sont orientés dans les ENI ont une bourse de 140 mille GNF contre 90 mille pour les universités : « Il faut que nous enlevions de nos têtes que Bac est égal Université. Ça n’existe nulle part que chez nous ici. Et d’ailleurs les bacheliers devraient partir en priorité dans les écoles techniques et professionnelles parce que c’est la deuxième priorité de l’État après l’enseignement de base. On a beaucoup plus besoin de cadres moyens, d’ouvriers qualifiés que des cadres supérieurs dans les bureaux. L’État a jugé nécessaire, compte tenu du fait que la formation des instituteurs est une priorité, d’orienter des bacheliers pour d’abord donner plus de valeur au métier d’instituteur. Ensuite, il leur a été accordé une bourse de 145 mille GNF, supérieure au 90 mille qu’on paye dans les universités publiques. Tout ça c’est pour les inciter à y aller. »
Selon le Pr Bangoura, tous ceux qui ont été orientés dans les ENI avaient fait des choix où leurs moyennes ne leur permettaient pas d’aller et « finalement là où il y a de la place ils ont été envoyés là-bas. »