Site icon Guinéenews©

Plafonnement des frais d’inscription : une mesure qui passe mal auprès des parents d’élèves

Dans un communiqué publié ce mardi 30 août, le ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A), fixé le plafonnement des frais d’inscription et de réinscription dans toutes les écoles privées de la Guinée.

Dans ce dit communiqué, Guillaume Hawing informe qu’à compter de la rentrée scolaire 2022-2023, les frais d’inscription dans les écoles privées sont plafonnés à 150 000 GNF et à 100 000 GNF pour la réinscription sur toute l’étendue du territoire national.

Pour le ministre, cette mesure vise à réglementer, d’une part, le secteur de l’Enseignement Pré-universitaire privé et de l’autre, à soulager les parents d’élèves quant à la prise en charge de leurs enfants.

Dans la réalité, est-ce que vraiment cette mesure est perçue comme telle chez parents d’élèves ‘’bénéficiaires’’ ?

 Pour répondre à cette question, Guinéenews est allé à la rencontre de certains parents d’élèves de Conakry qui se sont exprimés sur le sujet. Curieusement, il s‘agit d’une mesure aujourd’hui très controversée, que beaucoup parmi les interlocuteurs que nous avons rencontrés, considèrent comme plus un problème qu’une solution.

Mariama Ciré Baldé, parente d’élève : « je ne conçois pas cette décision comme le ministre nous fait croire. D’ailleurs, c’est ma première nouvelle. Il s’agit d’une très mauvaise décision. Comment est-ce qu’il peut prendre une telle décision à notre place et à la place des fondateurs d’écoles privées ? Moi, j’ai six enfants qui sont tous dans des écoles privées. Mais, je ne paye que 35 000 GNF pour la réinscription. Imaginez 100 000 GNF par enfant, j’en ai 6. Ce n’est pas possible ! Je ne travaille pas. Quant à mon mari, il n’a pas un travail fixe. Je profite de votre micro pour implorer la clémence du ministre Hawing pour revoir cette décision. »

 Thierno Souleyman Nour, parent d’élève : « c’est embêtant pour les parents démunis de payer une telle somme pour l’inscription ou la réinscription.  Je connais des écoles où le prix de la réinscription ne dépasse pas 30 000 GNF. Si on se réveille un bon matin, on trouve une telle situation, c’est un cauchemar. Les parents seront dans l’obligation d’envoyer leurs enfants dans des écoles publiques où il y aura forcément un problème de place surtout avec le taux d’échec aux examens nationaux. Ce n’est vraiment pas bien réfléchi. »

Ibrahima Kalil Kouyaté, parent d’élève :  » je suis tellement en colère que je préfère même ne pas en parler.  Sinon, je risque de dire ce qu’il ne faut pas. Mais comment est-ce qu’un ministre peut prendre une telle décision avec la plus grande légèreté ? Est-ce qu’il sait sa mesure là peut vider certaines écoles privées de leurs effectifs. Au profit des écoles publiques qui enregistreront une pléthore d’effectifs ? Il oublie d’ailleurs qu’à cause d’autres mauvaises décisions prises pendant les examens l’année dernière, il y a eu un taux d’échecs sans précédent. Qu’il trouve une solution à cette situation que de chercher à empirer les problèmes existants. »

Propos recueillis par Magnanfing Doré, stagiaire à Guinéenews

Quitter la version mobile