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Photographie en Guinée : un art sous-estimé et en péril, réactions des professionnels           

Ce lundi 19 août 2024, la Journée internationale de la photographie a été célébrée en Guinée sous le thème : « un photographe, une image.» Les professionnels de ce métier ont profité de l’occasion pour évoquer les défis et perspectives d’une profession en souffrance en Guinée.

Présents lors des cérémonies pour immortaliser l’événement, les photographes exercent une profession qui demeure peu prisée par la nouvelle génération en raison du faible rendement financier qu’elle offre. De plus en plus, les citoyens préfèrent se tourner vers les smartphones plutôt que de recourir à la magie des appareils photo. Cependant, les photographes ont trouvé un moyen de s’adapter en investissant dans des studios modernes et du matériel de dernière génération, tout en utilisant des logiciels de traitement pour préserver l’esthétique de leurs images.

Nous avons recueilli, à l’occasion de la célébration de cette journée, les impressions de plusieurs photographes :

-Bangaly Nova Fofana : « en Guinée, la photographie commence à être de plus en plus respectée, mais il reste encore du chemin à parcourir. La reconnaissance de la photographie en tant qu’art et métier n’est pas toujours à la hauteur de son importance. Il y a encore des défis à relever en termes de valorisation du travail des photographes, de la compréhension de l’investissement que cela requiert, et de la reconnaissance de son rôle essentiel dans la documentation et la promotion de la culture et de l’histoire locales. Toutefois, avec l’évolution des technologies et la montée en puissance des réseaux sociaux, la photographie gagne progressivement en importance, et les jeunes générations commencent à l’apprécier davantage. »

-Lymo Condé, photographe dans un média local : « en Guinée, les gens ne considèrent pas la photographie comme un métier. Ils pensent que le photographe est une personne qui ne veut pas travailler. J’aimerais valoriser la photographie et la faire reconnaître comme faisant partie intégrante de la vie humaine. »

Mamady Condé, photographe à Léro, dans la commune rurale de Siguirini : « la photographie n’est pas respectée, surtout à l’intérieur du pays. Mais comme c’est avant tout une passion, nous continuons à l’exercer. Lors des cérémonies, nous sommes souvent obligés de susciter l’admiration pour faire notre travail. Il est nécessaire que les autorités régularisent cette profession et montrent qu’il s’agit d’un métier à part entière, au même titre que le journalisme ou tout autre metier. »

Face à ces préoccupations, le ministre de la Culture, de l’Hôtellerie et du Tourisme a promis de faire de la photographie un outil de communication au service du développement.

« À travers l’Office National du Cinéma, de la Vidéo et de la Photographie de Guinée (ONACIG), nous mettons en place un certain nombre de mécanismes pour relancer le secteur de la photographie, notamment par la professionnalisation des acteurs et la mise en œuvre prochaine d’un Fonds de Développement de l’Industrie Cinématographique (FODIC). Notre engagement est clair : faire de la photographie un puissant outil de communication au service du développement et de la paix », a déclaré le ministre Moussa Moïse Sylla.

Il convient de rappeler que cette date coïncide avec l’invention « officielle » de la photographie, le 19 août 1839.

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