Parmi les projets de loi votés cette semaine par le parlement guinéen figure « Le projet de loi relatif aux médicaments, produits de santé, et à l’exercice de la profession de pharmacien ».
En effet, ces dernières années, il est constaté avec regret et consternation une situation d’anarchie dans la profession de pharmacien entraînant sur le marché, la prolifération de faux médicaments contrefaits et falsifiés affectant du coup la qualité des services rendus aux populations.
Selon la commission en charge du dossier à l’assemblée nationale, les premiers textes législatifs et règlementaires dans le domaine de la pharmacie en République de Guinée datent de 1984, lesquels ont été révisés dix ans plus tard en 1994.
Les mêmes textes ont consacré l’ouverture du secteur de la santé au secteur privé. Une ouverture qui a permis l’intervention de plusieurs acteurs dans le secteur pharmaceutique, entraînant un nouvel environnement, qui à son tour, exige la prise en compte de nouveaux paramètres dans les textes le régissant.
Ainsi, soulignent les parlementaires, de nombreux types d’établissements ont vu le jour. D’aucuns dans la légalité, d’autres au mépris de toutes les règles en la matière, créant ainsi une situation d’anarchie dans la profession et entraînant sur le marché, la présence de faux médicaments contrefaits et falsifiés affectant du coup la qualité des services rendus aux populations.
L’analyse de cette situation catastrophique en 2014, à l’occasion de la révision de la politique pharmaceutique nationale a révélé des problèmes majeurs : la faiblesse des capacités techniques des autorités de règlementation du secteur; l’inobservance du monopole pharmaceutique comme le prévoit la loi; la faiblesse de couverture nationale en produits de qualité; le non-respect des critères d’ouverture d’officines de pharmacie privée; la pléthore des sociétés grossistes-répartiteurs; le développement du commerce illicite; le coût élevé des médicaments, entre autres.
Pour remédier à cette situation, le ministère de la Santé a initié la révision de la loi portant législation pharmaceutique ainsi que le décret de mars 1994 portant « dispositions règlementaires des activités pharmaceutiques en République de Guinée » cela conformément aux recommandations de l’OMS, qui définissent les critères pour l’exercice de la profession de pharmacien ainsi que ceux nécessaires pour l’autorisation de la mise sur le marché d’un produit (AMM).
La loi ainsi adoptée vient donc corriger les insuffisances constatées dans la loi de 1994 en vue de la conformer aux nouvelles réalités du terrain.