A quelques heures seulement de la célébration de l’aïd-el-fitr, la fête marquant la fin du ramadan, les citoyens de la commune urbaine de Lélouma sont confrontés à une grande pénurie de viande.
Se procurer d’un morceau de viande requiert d’un véritable parcours du combattant. Devant l’unique boucherie du centre urbain, de nombreuses personnes se sont bousculées devant les stands sans jamais se procurer le moindre gramme de viande pour la fête.
Cette situation profite bien aux vendeuses de poissons frais et de poulets qui, quant à elles, font des belles affaires. Car dit-on souvent, le malheur des uns fait les honneurs des autres.
« Vous savez, chaque année, à la même période, nous sommes confrontés à la même réalité. Il y a pénurie de viande à Lélouma à cette période. Ce, depuis plusieurs années. On nous dit toujours la même chose chaque année. Il n’y a pas de vaches dans les différents marchés de bétail, le peu qu’on y trouve est maigre et est vendu cher. En tout cas c’est ce que nous affirment les bouchers. Parfois ils égorgent un ou deux bœufs. Ce qui est insignifiant pour toute la ville », regrette Maitre Oumar Diallo avant de poursuivre : « Du coup, pour éviter d’aller faire la queue devant les kiosques de la boucherie sans en avoir la garantie que j’aurai ou pas de viande, j’ai préféré de me tourner vers les vendeuses de poissons pour m’approvisionner en attendant que cette période de pénurie passe », explique-t-il.
Devant les étals des marchandes de poissons, l’affluence est totale. Les vendeuses s’affairent à satisfaire les clients selon le besoin de ces derniers. Avec tact, elles parviennent à gérer cette affluence.
« Dieu merci. Comme vous pouvez le remarquer par vous-même, les clients arrivent vraiment à grand nombre. Nous parvenons à les satisfaire. Nous écoulons facilement les poissons frais et les poulets.
Quand il n’y a pas de viande, c’est l’occasion pour nous aussi de bien vendre nos poulets et poissons. Ici, nous vendons le kilogramme de poissons à 25 000 FG. On s’approvisionne depuis Labé. Il faut payer les frais de transport. Mais quand même, pour le moment ça va», se réjouit hors micro une vendeuse qui a préféré garder l’anonymat.
Sur la même lancée, une autre marchande renchérit: « Depuis que la viande est devenue rare, Dieu merci on arrive vraiment à bien vendre. Et aujourd’hui la particularité est que la fête, c’est dans quelques heures. Donc à défaut de la viande, les populations font recours aux poissons pour la fête. On s’en sort bien aujourd’hui », se félicite hors micro Oumou Diallo.
Si actuellement tout est rose, parfois ces femmes vendeuses de poissons sont confrontées à des problèmes, notamment liés à la conservation de leurs marchandises car Lélouma ne possédant pas de chaîne de froid, destinées essentiellement à garder au frais ces denrées facilement périssables.
« Parfois, nous avons des problèmes pour conserver ces poissons. Si on n’arrive pas à tout vendre, nous sommes obligées de trouver des voies et moyens pour ne pas perdre notre marchandise. Comme vous le savez, le poisson pourrit facilement, s’il n’est pas bien conservé. Lélouma n’a pas actuellement d’installations frigorifiques pour nous garder ces poissons, et donc cela nous fatigue beaucoup. Ça entraîne quelques fois des pertes. Mais c’est aussi ça le commerce. Parfois on gagne et parfois aussi on perd », rappelle une autre vendeuse.