Mariama Korka Diallo a trouvé la mort ce week-end à la suite d’un accouchement compliqué à l’hôpital régional de Labé. Après l’accouchement du bébé (mort-né) qu’elle portait, la femme aurait fait un saignement intense qui lui a coûté la vie. Cela s’est produit parce que non seulement ses proches ne pouvaient pas lui donner de sang, mais en plus, il n’y avait aucune réserve de sang disponible dans la banque sanguine de la plus grande structure sanitaire de la région, a appris Guineenews.
Interrogé ce lundi 16 octobre 2023 par l’équipe d’Espace Foutah, le docteur Fatoumata Binta Diallo, responsable de la maternité de l’hôpital de Labé, livre sa version des faits dans cette affaire qui fait la une. « La femme est arrivée vers 11 heures, et le médecin qui assurait son suivi l’a examinée. Il a constaté que sa tension artérielle était montée à 18,11. La dilatation était de 2 centimètres. En conséquence, le médecin l’a dirigée vers la salle d’accouchement pour un traitement approprié. Le travail a ensuite progressé, et vers 14 heures, elle était dilatée à 5 centimètres, ce qui rendait un accouchement par voie basse envisageable. Après ces étapes, une échographie a été réalisée, révélant que le bébé était décédé dans l’utérus, bien que la mère n’en avait pas conscience« , explique-t-elle.
Elle poursuit : « Le médecin l’a ensuite laissée avec les sages femmes dans la salle d’accouchement. Elle a accouché vers 20 heures avec un saignement important, car l’accouchement d’un bébé mort-né peut entraîner des saignements abondants. La pression artérielle élevée peut également favoriser les saignements. Par conséquent, la femme présentait deux facteurs de risques de saignement. C’est pourquoi il est recommandé aux femmes enceintes de mettre en place un plan d’accouchement, notamment d’identifier un ou deux membres de la famille capables d’intervenir en cas de saignement et de fournir du sang. Malheureusement, dans ce cas, aucun membre de la famille présent ne pouvait donner de sang, et la banque de sang était également à sec. »
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Pour le docteur Fatoumata Binta Diallo, il est essentiel que la population soutienne la banque de sang de l’hôpital régional de Labé pour éviter de telles situations, car c’est le seul moyen de collecte de sang. « Comme vous le savez, c’est ici que toute la région s’approvisionne en sang. Ce sont les citoyens qui donnent leur sang. Si les dons ne sont pas suffisants, il n’y a pas d’autre source de sang disponible. La demande est plus élevée que l’offre. Ce jour-là, la banque de sang était vide. Seule la sensibilisation de la population pour qu’elle vienne donner du sang peut nous aider à éviter de telles tragédies« , insiste-t-elle.