La structure sanitaire la plus importante de la préfecture de Lélouma se trouve confrontée à un manque criard de donneur de sang. Il n y a plus de volontaires ou presque pour rendre ce service et sauver des vies. Car une personne qui en manque, court de gros risques pour sa vie. La demande se fait sentir notamment chez certaines femmes en état de famille ou pendant l’accouchement, les accidentés et certains enfants de moyens de cinq ans.
Face à cette situation, le directeur de l’hôpital préfectoral de Lélouma appelle à plus de collaboration entre son service et les citoyens et d’entraide pour pallier à la demande de sang de plus en plus importante chez les patients.
« Le problème fondamental que nous avons aujourd’hui, c’est celui de la transfusion sanguine. Nous avons tous les équipements, un laboratoire, le personnel au labo et des équipements pour conserver le sang. Mais nous avons des difficultés qui sont de deux ordres. Premièrement, la réticence des populations à vouloir donner le sang. Parce qu’ils ont peur. Pensant que lorsqu’on donne le sang, on va tomber malade ou bien attraper des maladies. Ensuite, c’est la distance qui sépare les patients de l’hôpital. Par exemple, un patient peut parcourir près de cinquante kilomètres pour venir ici sans se faire accompagner. Un enfant peut venir avec sa maman seulement et il se trouve qu’ils ne sont pas du même groupe sanguin. Donc, c’est toute la famille qui va se transporter pour qu’on trouve un donneur. C’est pourquoi nous voulons des donneurs au sein de Lélouma-ville ici qui peuvent donner le sang pour sauver les patients », a lancé Dr Bangoura Yamoussa.
Et de poursuivre : « Et le plus souvent face à de telles situations, l’hôpital est obligé de référer ces patients à Labé. Du coup, les coûts deviennent plus élevés alors que l’hôpital à tous les équipements sur place. Généralement quand des tels cas se posent, nous sommes obligés, pour une poche de sang, de référer à Labé. C’est ce qui est médicalement inutile et financièrement coûteux pour les parents de patients alors qu’on peut tout faire ici si on avait des donneurs », a déploré le directeur de l’hôpital.
A la question de savoir quelle stratégie la direction de l’hôpital entend mettre en place pour subvenir au besoin des patients dans le cadre de la transfusion sanguine, Dr Bangoura répond : « La démarche qu’on voudrait instituer, consiste à identifier, au niveau de la commune urbaine, des personnes de chacun des quatre groupes sanguins. Si on a 5 à 10 personnes par groupe, c’est serait bien. Et il faut que la personne soit âgée de 15 à 60 ans et pèse plus de 40 kg et qu’elle soit en bonne santé. Ces personnes auront des avantages par rapport à nos soins de santé. Car on ne va pas le payer. Le sang humain ne se vend pas. »