L’ancien ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Ibrahima Abé Sylla, a évoqué, ce lundi 18 mars 2024 la crise d’électricité qui sévit actuellement dans la capitale guinéenne depuis l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum. Et, jusque-là, les autorités guinéennes en charge de l’électricité peinent à trouver une solution à cette crise. Pour améliorer la desserte de l’électricité à Conakry, l’ancien régime avait sollicité les services d’un bateau turc. Selon Abé Sylla, ce dernier était « très coûteux ». Il a fait savoir que la Guinée peut s’en passer de ce bateau thermique et exploiter ses différentes centrales thermiques notamment ceux de Kaloum, Kipé, Tombo, Matoto pour ne citer que celles-ci.
Invité ce lundi dans l’émission les GG d’espace Fm, Abé Sylla a donné les raisons pour lesquelles l’État guinéen a résilié son contrat avec le bateau thermique qui selon lui, était « émaillé de fraudes ». Il a déclaré que l’État guinéen déboursait par mois 8 millions de dollars pour faire fonctionner le bateau. Montant qu’il trouve exorbitant alors que dit-il, la Guinée possède des ressources nécessaires pour se passer de ce bateau.
«Quand j’ai pris service en 2021, ce pays avait comme production d’énergie seulement les centrales de Souapiti, Kaléta et Garafiri. Parallèlement, il y avait des centrales HFO, Tombo 1, Tombo 2, Tombo 3 et une centrale à Kipé. Donc, la combinaison de l’ensemble des centrales était à un niveau plus ou moins acceptable. Au fil du temps, ils ont amené un bateau, le bateau était là mais ça nous coûtait excessivement cher. Çà, il faut le comprendre. C’était dans l’ordre de 5 millions à 8 millions de dollars par mois. Quand tu regardes le budget guinéen, c’était très lourd pour nous. Pourquoi c’était à 8 miliards de francs guinéens, c’est parce qu’ils avaient arrêté deux autres centrales qui appartenaient à l’État notamment Kaloum 1 et 2. Ce qui avait permis à Kaloum 4 de démarrer. C’était vraiment la force réelle de l’énergie guinéenne parce que ça stabilisait non seulement le réseau mais ça pouvait aussi produire pas mal d’énergie en l’occurrence de 30 à 35 mégawatts. L’ensemble de ces productions étaient de sorte qu’on pouvait couvrir les besoins du gouvernement et de l’État guinéen. C’était vraiment je dirais stupide d’avoir un bateau alors que tu as suffisamment de production sur place. Ça m’a mis vraiment mal à l’aise. Ce n’était pas bon. Parce que c’était émaillé de fraude. Quand le bateau est venu, ils ont arrêté les groupes Kaloum 3, Kaloum 2. Il y avait la fraude J’ai fait les calculs du coup du carburant, c’était vraiment monstrueux », a justifié Abé Sylla
Pour une sortie de crise, l’ancien ministre propose tout simplement la mise en marche des centrales thermiques. « Aujourd’hui, en termes de solutions, il faut redémarrer la centrale thermique K3 de Kaloum qui a 40 mégawatts. Si les autres centrales telle que Kaloum 1, Kaloum 2 ainsi que Kipé sont opérationnelles, on peut s’en passer du bateau thermique. Parce qu’en termes de coût, on ne peut pas comparer parce que ces centrales appartiennent à l’État et il suffit juste de chercher le carburant. Et ce qu’il faut retenir, c’est que cette crise est provoquée pour juste faire venir le bateau qui sera très coûteux pour le pays », a-t-il déploré.
