L’absence des cadres de l’Administration publique dans les structures déconcentrées à l’intérieur du pays, le manque d’entrepôts frigorifiques, de centres de fumage, le non-respect des normes sanitaires des produits halieutiques, ce sont là des problèmes de la pêche. Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Charlotte Daffé, compte prendre des mesures afin de trouver des solutions palliatives à ces différents problèmes constatés à l’intérieur du pays lors de l’immersion du Gouvernement.
« L’immersion m’a vraiment permis d’identifier les problèmes. Le premier constat que j’ai fait c’était vraiment un manque de structures dans les services déconcentrés. J’ai eu à visiter les débarcadères, les organisations socioprofessionnelles, les mareyeurs, les fumeuses, les cadres des services déconcentrés. Mais le constat n’est pas très reluisant. Il y a une absence totale de l’Administration publique à l’intérieur du pays. Là où il y a quelques cadres, ils n’ont pas les moyens matériels pour travailler comme ça se doit », a expliqué Charlotte Daffé.
Plus loin, elle a fait savoir que des acteurs de la pisciculture sont confrontés à des problèmes de moyens matériels à l’intérieur du pays : « A N’Zérékoré, en ce qui concerne la pêche, c’est la pisciculture qui est beaucoup développée. Mais les acteurs de la pisciculture sont confrontés à des difficultés parce qu’ils n’ont pas les moyens matériels. Ils ont besoin d’accompagnement. »
Les autres difficultés des acteurs de la pêche, c’est aussi le manque d’infrastructures pour la conservation des poissons : «J’ai visité des entrepôts frigorifiques pour m’assurer de l’effectivité des produits halieutiques, essentiellement le poisson pour la population. Mais je me suis rendue compte, très malheureusement, que l’intérieur du pays n’est pas approvisionné comme ça devait. J’ai mis l’occasion à profit pour vérifier le contrôle sanitaire. Je me suis rendue compte que le poisson qui partait n’était pas dans les conditions requises. Donc il y a lieu de regarder vraiment ce côté également. Les mareyeuses qui travaillent dans ces régions ne travaillent pas directement avec les opérateurs de pêche qui ont des licences. Comme si c’était de la sous-traitance. Tout cela fait monter les enchères. Ça rend le poisson moins accessible et plus cher. Donc en étant sur le terrain, au fur et à mesure je rendais compte à mes équipes on prenait des dispositions pour corriger rapidement les tares. C’était le même constat sur le littoral. Il y a un manque de moyens de conservation des produits. Donc quand ils reçoivent [le poisson], c’est dans des frigos qui ne répondent pas aux normes. A l’intérieur, ils n’ont pas les moyens de fumer le poisson comme les autres le font. Donc ce qu’ils gagnent, soit ils consomment, soit ils perdent. Donc il y a lieu aussi de les aider à mettre en place non seulement les entrepôts frigorifiques mais aussi de mettre en place des centres de fumage pour qu’ils puissent conserver le poisson. »
Pour résoudre ces problèmes, la ministre Charlotte Daffé annonce des mesures : « Ce qu’il faut faire, premièrement il faut meubler les services déconcentrés, parce qu’on ne peut pas demander de mettre des choses en place s’il n’y a personne pour le faire. Donc il faut que la pêche soit très bien représentée dans toutes les structures et après on va mettre les choses en place progressivement. On va bientôt prendre des notes de service pour nommer des gens dans ces structures déconcentrées pour qu’ils puissent commencer à mettre en place la politique que nous envisageons de mettre en place au niveau du secteur. »