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Panne informatique à la douane: un manque colossal pour les caisses de l’Etat et pour les transitaires

Depuis plusieurs jours, la direction générale des douanes est en proie à une gigantesque défaillance de ses systèmes de liquidation des déclarations et du paiement en ligne des droits de douane. Alors que certains soupçonnent une cyberattaque ayant ciblé le système informatique des services douaniers, les conséquences de cette panne technique sont lourdes pour les transitaires et le secteur du commerce.

La cyberattaque présumée a plongé le système de liquidation des droits de douane guinéen dans des difficultés. Les transitaires, responsables du dédouanement des marchandises, sont les premiers à subir de plein fouet les conséquences de cette situation critique. Incapables d’effectuer les paiements en ligne comme le prévoit normalement la procédure, ils se retrouvent dans l’incapacité de dédouaner rapidement les marchandises de leurs clients.

Le transitaire, qui s’est confié à Guinéenews sous le sceau de l’anonymat, déplore les pertes de temps considérables occasionnées par cette panne : « le dédouanement rapide est essentiel pour satisfaire les clients et garantir de nouveaux marchés. L’impossibilité de respecter les délais entraîne également des frais supplémentaires pour les transitaires. Car, tout conteneur restant plus de 8 jours au port autonome de Conakry devient sujet à des pénalités financières ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le transitaire en question a déjà dû payer plus de 27 millions de francs guinéens en frais inutiles à la compagnie CMA et à Bolloré : « les 18 millions 870 mille correspondent à différents frais payés à Bolloré et au Port autonome de Conakry. Le reste de l’argent revient à la compagnie CMA ».

Si la situation perdure, les coûts supplémentaires pourraient continuer à s’accumuler, entraînant des conséquences économiques dévastatrices pour les entreprises et les consommateurs.

Face à cette crise, la Direction générale des douanes a pris des mesures d’urgence pour pallier les défaillances du système. Une note circulaire a été émise par le Directeur général des Douanes, permettant temporairement des paiements dérogatoires par chèque de banque, chèque certifié, flash cash ou virement RTGS auprès des banques. Cette solution provisoire vise à assurer une continuité des services en attendant que les équipes techniques de la douane et du GUCEG résolvent la situation.

Toutefois, cette mesure dérogatoire ne constitue qu’une solution temporaire, et les acteurs impliqués dans le processus de dédouanement « sont invités à appliquer scrupuleusement les nouvelles procédures. La Direction générale des douanes et le GUCEG sont mobilisés pour résoudre rapidement cette situation inédite et fournir aux transitaires un système de liquidation des droits de douane en ligne fonctionnel et sécurisé.

Outre les pertes financières pour les transitaires, cette défaillance impacte directement les consommateurs. En effet, les coûts supplémentaires engendrés par les retards et les pénalités seront répercutés sur les prix des produits importés, entraînant ainsi une hausse des prix pour les consommateurs finaux.

« Ce sont les consommateurs qui vont supporter cette facture. Lorsque le commerçant envoie sa marchandise, il prend en compte les charges et son petit bénéfice. Ainsi, quelle que soit l’augmentation des charges, il ne souhaite pas subir de pertes. Cependant, avec les frais supplémentaires dus aux retards causés par la défaillance du système de liquidation des droits de douane, le commerçant pourrait être contraint d’augmenter les prix de ses produits importés. Par conséquent, ce surcoût serait éventuellement répercuté sur les consommateurs finaux, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix sur le marché local. Les conséquences de cette situation pourraient donc se répercuter négativement sur la vie quotidienne des Guinéens, avec des impacts potentiels sur leur pouvoir d’achat. C’est pourquoi une résolution rapide de la défaillance technique est cruciale pour prévenir de telles conséquences économiques négatives », a rappelé en substance notre interlocuteur anonyme.

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