Treize ans après les faits, le procès tant attendu des massacres dits du 28 septembre 2009, a débuté ce mercredi 28 septembre 2022 à Conakry. L’ouverture dudit procès a été très suivie dans la capitale de la Haute Guinée. 24 heures après l’ouverture en grande pompe de ce procès historique, les citoyens du Nabaya sont partagés entre satisfactions et craintes.
Interrogés à travers la circonscription de Kankan ce jeudi 29 septembre 2022, la majeure partie des citoyens du Nabaya ne manquent pas d’optimisme.
Ainsi, pour Sékouba Traoré, coordinateur de la maison régionale des associations, c’est : « Un ouf de soulagement. Un sentiment d’espoir pour une Guinée juste. Un espoir aussi pour redorer le blason de notre nation à l’échelle internationale. Car c’est le monde entier qui a les yeux rivés sur nous depuis ce mercredi. En tout cas nous attendons un procès équitable, juste et transparent», a-t-il affirmé.
Ahmadou Alpha Diallo, un autre jeune citoyen, rencontré au centre ville nous a pour sa part confié qu’il : « salue cette initiative des autorités, en particulier le président de la République, le colonel Mamady Doumbouya. Car elle va favoriser l’éclosion de la vérité et de la justice. C’est ce que nous souhaitons et je pense que si Dieu le veut on aboutira à cela. Mais quelles que soient les décisions qui découleront de ce procès, elles feront des heureux et des mécontents », a-t-il indiqué.
Bangaly Sylla, quant à lui, activiste de la société civile et coordinateur de l’ONG guivingway, il nous a assuré que : « La tenue de ce procès sera une inspiration et un exemple pour les dirigeants qui viendront après. Elle permettra aussi aux victimes de faire leurs deuils. Donc j’exhorte les autorités judiciaires à faire en sorte que la loi soit dite, que la vérité triomphe de l’intimidation et que les potentiels témoins soient garantis », a-t-il souligné.
Mamadou Cellou Bah, secrétaire administratif au sein de la coordination des organisations de défense des droits humains, rencontré au centre professionnel Hochiminh, nous a pour sa part confié que : « le combat pour lequel nous sommes longtemps battus est en train de voir jour. C’est une réjouissance pour la lutte contre l’impunité dans notre pays. C’est un ouf de soulagement et nous remercions les autorités qui ont tout fait pour que ce procès ait lieu. Maintenant je pense que la présomption d’innocence doit prévaloir et c’est au fil du temps, que nous verrons si ce procès saura satisfaire à nos attentes », a-t-il apprécié.
Enfin Ismaël Camara, jeune diplômé en sociologie en quête d’emploi rencontré à côté de l’université Julius Nyerere de Kankan, nous a dit apprécier « l’engouement qui caractérise ce procès. Et vu l’allure des choses et les dispositions prises par les autorités, c’est plutôt réconfortant. Je crois aussi que notre justice sera à la hauteur des attentes en restant impartiale et indépendante », a-t-il laissé entendre.