Accusé d’être le cerveau du putsch manqué de septembre 2015, l’ancien chef d’état-major particulier du président Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré comparaissait le mercredi 28 novembre pour la troisième fois devant le tribunal militaire de Ouagadougou.
Après un long récit sur les raisons qui l’ont conduit à ‘’prendre’’ le pouvoir, l’ancien patron du Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP) s’est évertué à expliquer la responsabilité de la hiérarchie militaire dans la journée du 17 septembre 2015.
« J’ai demandé à la hiérarchie militaire notamment le chef d’état-major des forces armées de prendre le pouvoir, il a refusé sous prétexte qu’il n’était pas en mesure de contrôler les éléments du RSP », dit-il.
Plus loin, l’ancien bras droit de Blaise Compaoré a laissé entendre que la hiérarchie militaire lui avait implicitement demandé lors d’une rencontre des officiers généraux de prendre le pouvoir vu la vacance de pouvoir constatée avec l’arrestation des autorités de la Transition mise en place au lendemain de la chute du régime Compaoré le 31 octobre 2014.
A la question du procureur militaire qui l’a interrogé sur les attributions légales qu’il pouvait avoir pour porter une telle responsabilité, le général Gilbert Diendéré soutient qu’il était le seul qui pouvait trouver une solution à cette crise après concertation avec la hiérarchie militaire et les médiateurs ayant à leur tête, l’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo. Et c’est à l’issue de cette concertation qu’il lui a été signifié de prendre le pouvoir, affirme le prévenu qui s’est insurgé contre l’absence de certains officiers supérieurs notamment le chef d’état-major général des armées du Burkina Faso, le général Zagré dans le box des accusés.
Le général Diendéré affirme assumer pleinement sa responsabilité dans cette crise que certains appellent ‘’Coup d’Etat’’. Mais pour une justice équitable et à la mémoire des morts, il demande que tous ceux qui ont participé soient traduits devant la justice militaire.
« Je veux une justice équitable », clame le haut gradé et d’ajouter : « Si à la sortie de ce jugement, on n’a pas de vérité, ce procès n’aurait aucun sens pour la mémoire les victimes », prévient-Il.
Par ailleurs, le géniteur du RSP, a affirmé détenir des preuves « irréfutables » de la responsabilité de certains membres des structures d’organisations de la société civile dans les tueries qui ont suivi sa prise du pouvoir. Il a surtout insisté sur le manque d’autopsie et d’études balistiques sur les corps des personnes décédées. L’audience a été suspendue pour reprendre ce vendredi 30 novembre ici à Ouagadougou.
Nous y reviendrons.
Bangaly Touré depuis le Palais de justice militaire de Ouagadougou pour Guinéenews©